| SÉPARATISME, subst. masc. A. − POL. ,,Volonté attribuée à un groupe humain, géographiquement localisé et possédant une homogénéité ethnique, linguistique ou religieuse réelle ou supposée et une tradition historique commune, de se détacher de l'État dont il fait partie pour constituer une entité politique autonome`` (Encyclop. univ. t. 14 1972, p. 884). En Polynésie, à Hawaï et à Tahiti surtout, le pouvoir suprême était exercé par un chef divin, mais à cause du séparatisme des indigènes jamais des agglomérations importantes ne furent réunies sous un seul homme (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 320).V. autonomisme ex. 3. − P. métaph. Les esprits pénétrants se seraient volontiers attendus à ce que des disciplines manifestement éloignées de l'anthropologie somatique, comme l'ethnique ou la sociologie, s'en séparent les premières (...). Au contraire, le séparatisme atteignit, d'abord, la nature même de l'objet de l'anthropologie, c'est-à-dire l'homme, en distinguant ce qu'il a d'universel de ce qui le range dans un groupe particulier (Marin,Ét. ethn., 1954, p. 21). B. − P. anal. Scission, séparation du spirituel et du temporel; attitude philosophique, doctrine qui l'affirme. La voie du séparatisme, de la scission entre la nature et la grâce (Maritain,Human. intégr., 1936, p. 114). Prononc. et Orth.: [sepaʀatism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1721 relig. « secte des séparatistes qui s'est élevée contre l'église anglicane » (Trév.) − 1771 (ibid.); b) 1793 id. « erreur, schisme des séparatistes » (Schwan, Nouv. dict. de la lang. all. et fr.); 2. 1860 pol. (F. Belly, La Question de l'isthme américain, III, in R. des deux mondes, 15 août, p. 871 ds Quem. DDL t. 9: la longue guerre du fédéralisme et du séparatisme). Soit empr. à l'angl. separatism « schisme des séparatistes » 1641 (A. Leighton, App. Parlt, 85 ds NED), dér. de separatist, v. séparatiste, soit dér. de séparatiste*, suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 418. |