| SYNCHRONIE, subst. fém. Correspondance entre des faits, entre des événements considérés comme simultanés. En me relisant, je me demande, la mémoire d'un enfant n'étant pas une synchronie, jusqu'à quel point j'ai pu confondre et embrouiller les dates et les événements? (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 239).À partir de cette table servie, ils avaient l'impression d'une synchronie parfaite: ils étaient à l'unisson du monde, ils y baignaient, ils y étaient à l'aise, ils n'avaient rien à en craindre (G. Perec, Les Choses, Paris, Julliard, 1965, p. 54).− LING. [P. oppos. à diachronie] ♦ ,,État de langue considéré dans son fonctionnement à un moment donné`` (Ling. 1972). Est synchronique tout ce qui se rapporte à l'aspect statique de notre science, diachronique tout ce qui a trait aux évolutions. De même « synchronie » et diachronie désigneront respectivement un état de langue et une phase d'évolution (Sauss.1916, p. 117).En synchronie. En résumé, si l'on parle de loi en synchronie c'est dans le sens d'arrangement, de principe de régularité (Sauss.1916, p. 131). ♦ Étude d'un système linguistique à un moment donné. Synon. linguistique synchronique*, description synchronique*.La distinction entre diachronie et synchronie a imposé l'idée féconde que tout état de langue pouvait être étudié comme un système cohérent et complet (Perrot, Ling., 1953, p. 105). ♦ Rubrique d'un article de dictionnaire qui traite des faits linguistiques selon ce point de vue. V. diachronie B 2 ex. − P. anal. Synchronisme, synchronisation. Trois sujets d'étude se présentent à notre esprit: le cinématographe en relief, celui en couleur et enfin la synchronie parfaite de la vision et de la parole (Le J. du Ciné-Club, 25 juin 1920, p. 5 ds Giraud 1956). Prononc.: [sε
̃kʀ
ɔni]. Étymol. et Hist. 1. 1827 « art de comparer, de concilier les dates de l'histoire » (Raymond); 2. 1916 ling. (Sauss., p. 120); 3. 1920 « principe de la reproduction combinée de l'image et du son » (Le J. du Ciné-Club, loc. cit.). Dér. de synchrone*; suff. -ie*. Terme (v. aussi synchronique) qui a été introduit en ling. par F. de Saussure (Genève, 1857-1913) en oppos. au terme de diachronie*. Bbg. Martinet 1969, p. 35. − Saussure (F. de). Cours de ling. gén. 1965, p. 117. |