| SYMPTOMATIQUE, adj. A. − MÉDECINE 1. Qui concerne le/les symptôme(s) d'une maladie. Cortège, appareil symptomatique. Après ces examens et ces épreuves, on relève un ensemble symptomatique comprenant un facies hébété, de la lenteur des mouvements, des anomalies de la mastication (Brion, Jurispr. vétér., 1943, p. 237).Les observateurs cliniciens ont d'abord isolé des tableaux symptomatiques qu'ils se sont efforcés de rapporter à des lésions anatomiques précises (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 737). 2. Qui constitue le symptôme d'une maladie. Albuminurie, érythème symptomatique; fièvre symptomatique d'une inflammation. Au contraire, dans la diarrhée symptomatique, la malade a un flux excessif de matières séreuses et troubles (Geoffroy,Méd. prat.,1800,p. 89 (5)).Il faut distinguer le traitement de la névralgie faciale essentielle et celui de la névralgie symptomatique (Quillet Méd.1965, p. 366). 3. Qui vise à la suppression, à la guérison d'un, de plusieurs symptôme(s). Médication symptomatique. La thérapeutique de la pneumonie est, à l'heure actuelle, surtout symptomatique (Menetrier, Stévenin dsNouv. Traité Méd.fasc. 11926, p. 299).Nous ne donnerons ici que le traitement symptomatique banal, le traitement étiologique étant exposé par ailleurs dans les chapitres consacrés aux diverses affections causales (Quillet Méd.1965, p. 337). B. − Au fig. 1. Qui caractérise, qui est l'indice, le signe révélateur ou avant-coureur de quelque chose. Les meubles de luxe qui doivent obligatoirement trouver des formules inédites, s'égarent dans des formes bizarres, des sculptures confuses où tous les styles se juxtaposent. Très symptomatique de ce désordre est l'album édité par Leconte en 1838 (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 156).Ce changement majeur me semble tout à fait symptomatique de la politique du XXesiècle (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 492). 2. Empl. subst. fém. Ensemble de signes caractéristiques de quelque chose. Cette remarque pourrait aller très loin si l'autopunition atteignait, avec une vertu curative en même temps que disciplinaire, ce centre du moi où se nouent et dénouent les fautes particulières et dont l'état général compte plus, en effet, pour la moralité que la symptomatique des délits (Mounier, Traité caract., 1946, p. 705). C. − MINÉR. Minéral symptomatique. Minéral considéré comme caractéristique d'un type donné. Grâce à cette méthode unissant les trois points de vue de la minéralogie, de la chimie, de la géologie, Lacroix a dégagé notamment les quatre notions « lithologiques » de minéraux symptomatiques, types hétéromorphes (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 486). REM. Symptomatiquement, adv.D'une manière symptomatique. N'empêche que symptomatiquement peut-être il est le plus grand nom de la littérature française, en ce sens que de personne d'autre on ne peut dire au même degré: il y a une façon de penser, de sentir, et de rendre, avant Rousseau, et il y en a une autre après (Du Bos, Journal, 1922, p. 157). Prononc. et Orth.: [sε
̃ptɔmatik], [-to-]. Littré, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968, Pt Rob. 1980 [ɔ]; Lar. Lang. fr. [o]; Rob. 1985 [o], [ɔ]; Martinet-Walter 1973[o] (6/17), p. anal. avec symptôme (v. ce mot) où durée et timbre fermé sont protégés par l'accent circonflexe (v. G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 no1 1981, p. 205, 206). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1520 sinthomatique (Le Guidon en francoys, 234c, éd. 1534 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 170); 1575 symptomatique (Paré,
Œuvres, XX, 35, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 172). Dér. du lat. symptoma « symptôme » (v. ce mot); suff. -ique*. Fréq. abs. littér.: 44. Bbg. Quem. DDL t. 8. |