| SYLPHIDE, subst. fém. A. − MYTH. [Dans les légendes celtes et germ.] Génie féminin ailé, qui vit dans les airs. Pâle et mince comme une sylphide, tu marchais au fond de nos bois (Sand, Lélia, 1833, p. 154).La jeune sylphide amoureuse d'un humain (...) l'entraîne dans sa forêt peuplée d'esprits voltigeants; (...) l'amoureux veut aborder sa belle sylphide (...). Faisant miroiter la jolie écharpe aux yeux de la sylphide (...) il l'en enveloppe; hélas! les ailes délicates tombent des épaules; qu'est une sylphide sans ses ailes? Défaillante, elle meurt (Brillant, Probl. danse, 1953, p. 171). B. − P. anal. 1. Femme svelte, élancée, d'une beauté fine et gracieuse. Vous n'avez pas vu cette beauté divine. (...) Milord! une sylphide! une nymphe! une fée! (Hugo, Cromwell, 1827, p. 60).J'ai trouvé dans le salon une sylphide de trente ans (..) pâle, frêle, aristocratique, ravissante (Mérimée, Lettres E. Ellice, 1856ds R. Universelle, t. 38, 1929, p. 169). ♦ Taille de sylphide. Taille très mince Thérèse jeune et mince, (...) en robe cannelle, à manches à gigot, qui lui faisait une « taille de sylphide » (A. France,Vie fleur,1922,p. 332). 2. Femme (notamment danseuse) qui rappelle une sylphide par la vivacité, la grâce de ses mouvements. Avec Mademoiselle Fifine, la danseuse, (...) elle entretenait le dévouement du banquier (...). On avait le soin de faire lire au Mondor les articles de chorégraphie transcendante où le talent de sa sylphide était analysé (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 54).La reine des sylphides, Taglioni (...) Flottant en l'air comme une brume Dans sa diaphanéité (Pommier, Paris, 1866, p. 436). C. − Au fig. Femme idéale ou idéalisée, plus imaginaire que réelle, objet de rêveries amoureuses. [Il] fut admis auprès de la femme (...) qu'il avait vue la veille, (...) fraîche et pure jeune fille vêtue de gaze (...). Il arrivait impétueusement pour lui déclarer son amour, (...) il trouva sa vaporeuse sylphide (...) languissamment couchée sur le divan (Balzac, Langeais, 1834, p. 250).Il me semble que je vois sortir des flancs du Saint-Gothard ma sylphide des bois de Combourg. Me viens-tu retrouver, charmant fantôme de ma jeunesse? (...), fille aînée de mes illusions, doux fruit de mes mystérieuses amours avec ma première solitude! (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 115). Prononc. et Orth.: [silfid]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1670 (Montfaucon de Villars, Comte de Cabalis, 27 d'apr. FEW t. 23, p. 149). Dér. de sylphe* ; suff. -ide*. Fréq. abs. littér.: 79. Bbg. Quem. DDL t. 28. |