| SVELTESSE, subst. fém. Qualité de ce qui est svelte. A. − [Corresp. à svelte A] 1. [Corresp. à svelte A 1; à propos des personnages de la peint. ou de la sculpt.] Légèreté, finesse, délicatesse. Les statues placées dans les niches, quoique courtes et trapues, ont un caractère de force et de puissance qui rachète bien leur défaut de sveltesse (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 52).Nymphes à la fois immobiles et fuyantes, un peu spectrales dans leur sveltesse lumineuse, qu'évoque en ses fresques Sandro Botticelli (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 305). 2. [Corresp. à svelte A 2] Élégance, finesse des formes. Sveltesse ionique. De longues colonnes évidées, d'une extrême sveltesse, pareilles aux hampes qui portent des étendards (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 140).Il y a des flèches majestueuses (...) et d'autres d'une sveltesse toute féminine, telle l'aiguille qui surmonte le transept de « Notre-Dame » (Griveau, Élém. beau, 1892, p. 179). B. − [Corresp. à svelte B; à propos d'un animé] 1. a) [Corresp. à svelte B 1 a] Minceur, légèreté. Sveltesse délicate, distinguée, élégante, excessive, féline, juvénile; sveltesse d'archange, d'un corps enfantin ; sveltesse de la taille. Je sors ravi de ce cours de danse (...). Nul doute qu'un entraînement quotidien de ce genre ne donne au corps qui s'y soumet, sveltesse, grâce et décision (Gide, Journal, 1941, p. 90). b) [Corresp. à svelte B 1 c; à propos de différentes parties du corps] Qualité de ce qui est dégagé, délié, plein de prestance. Sveltesse du cou, du torse. La cuisse un peu creuse, le genou saillant, la cheville menue et le mollet attaché haut avaient une sveltesse élégante (Richepin, Glu, 1881, p. 34).Bien calée dans l'entassement de mes bouées de graisse, je disparais presque au ras de la table et le buste élancé de l'Étudiant me domine de toute sa sveltesse (Cl. Tardat, Une Mort sucrée, 1986, p. 63). c) [À propos d'une pers., de ses mouvements légers, bondissants] [Aloyse] avait quelque sveltesse dans le sautillement (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 487).Par la sveltesse hardie, les bonds qui les arrachent au sol, les deux danseurs sont pareils (Colette, Jumelle, 1938, p. 70). 2. [Corresp. à svelte B 2; à propos d'animaux] Minceur liée à la souplesse et à la rapidité. Leur sveltesse, jointe à leurs reflets soyeux et bariolés et à leurs mouvements joyeux et souples, leur a fait donner en France le nom de « demoiselles » [aux libellules] (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 338).Son équilibre musculaire [du renard] est significatif. [La bête] garde assez de sveltesse pour rester véloce, assez de masse pour rester puissante (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 132). C. − [Corresp. à svelte C] 1. [Corresp. à svelte C 1; à propos d'un objet] Qualité de ce qui est délié, élancé. Sveltesse d'armures; sveltesse d'un vase. Le château de Hauquetot contemplait ses arbres et ses parterres de ses tristes fenêtres, qui ne comptaient que par leur hauteur, leur sveltesse (La Varende, Homme aux gants, 1943, p. 329). 2. [Corresp. à svelte C 2; à propos de la parole, du style ou de l'expr. musicale] Légèreté, vivacité. Cette langue délicate jusqu'à la sveltesse et presque immatérielle de spiritualité (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 37). Prononc. et Orth.: [svεltεs], [zvεl-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1765 en it. dans le texte (Dandré Bardon, Traité de peint., p. 2 ds Brunot t. 6, p. 787, note 8), attest. isolée; 1843 (Gautier, Tra los montes, p. 52). Empr. à l'ital.sveltezza (dep. 1remoit. du xvies., Serlio ds Tomm.-Bell.), dér. de svelto (svelte*). Fréq. abs. littér.: 36. Bbg. Duch. Beauté 1960, pp. 152-153. |