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SUSPENDRE, verbe
I. − [Le procès se déroule dans l'espace]
A. −
1. Qqn1suspend qqc.1/qqn2(à, sur qqc.2)
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé concr., plus rarement un animal ou une pers.] Faire tenir une chose de manière à ce qu'elle pende. Synon. accrocher, pendre.Suspendre un ex-voto/qqc. en ex-voto; suspendre un cadre/un tableau au mur; suspendre du linge (aux fenêtres, sur une corde/un fil); suspendre un vêtement à un clou/au porte-manteau; suspendre son chapeau à la patère; suspendre un jambon/un lustre au plafond; suspendre son fusil à son épaule; être suspendu/se suspendre dans le vide. Son fusil contre un arbre, où il suspend sa carnassière, son chien à ses pieds, il s'arrange pour faire la sieste (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 184).Les hommes d'armes emportent sire Guillaume (...) le jettent dans une écurie. Ils le suspendent par les mains au plus haut du râtelier, de telle manière que ses pieds ne touchent pas terre et que tout son corps tire cruellement sur ses bras (Barrès, Jard. Oronte, 1922, p. 225).V. élingue ex. 1.
b) P. hyperb., avec valeur factitive, vieilli, rare. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou une partie du corps, le plus souvent la main] Faire s'agripper à. La pauvre Tahoser, presque à bout de forces, suspendit ses mains crispées à la première marche de l'escalier (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 273).Au fig., rare. Suspendre qqn à ses lèvres. Captiver quelqu'un. Robin est toujours le causeur substantiel, qui vous suspend à ses lèvres (Goncourt, Journal, 1871, p. 845).Au passif, usuel. V. lèvre B 2 b α.
c) MÉCAN. Suspendre la caisse (la carrosserie, le corps) d'un véhicule. Fixer la caisse (la carrosserie, le corps) d'un véhicule de façon à ce qu'elle ne porte pas directement sur les essieux mais repose sur des ressorts. Suspendre un véhicule (à la forme passive essentiellement). Équiper un véhicule d'une suspension. Suspendre un corps de carrosse (Ac. 1798). Suspendre le corps, la caisse d'une voiture (Ac. 1835, 1878).
Part. passé en empl. adj. [En parlant d'un véhicule] (Bien/mal) suspendu. Pourvu d'une (bonne/mauvaise) suspension. Un carrosse qui est mal suspendu (Ac.1798).On pourrait atteler (...) le berlingot du père Hivart: il n'est pas suspendu, mais il n'en est que plus solide (Feuillet, Rom. j. homme pauvre, 1858, p. 109).Un coupé de remise un peu fatigué mais bien suspendu (Colette, Cl. ménage, 1902, p. 159).
2. Empl. pronom., vieilli ou littér.
a) Empl. pronom. réfl. Qqn se suspend (à/après (fam.) qqc.).Synon. de se pendre (v. ce mot B 1 b α).Se suspendre à une branche. Avec l'agilité d'un singe ou d'un gymnaste de profession, Argyropoulos se suspendit au cordeau flottant et se laissa couler à une quinzaine de pieds environ (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 167).
P. hyperb. Morrel se suspendit au cordon de la sonnette; mais il eut beau le tirer à le rompre, personne ne vint (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 577).
En partic. [Le compl. second. désigne une pers. ou une partie du corps ou un vêtement] Synon. s'accrocher, s'attacher, se pendre.Se suspendre à la main, au manteau de qqn. L'enfant (...) la tira par la robe pour la faire retourner, traversa ainsi, essayant de se suspendre à sa mère, tout l'appartement (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 276).Elle ne résista pas à venir de nouveau se suspendre au bras de Daniel (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 794).
Se suspendre au cou/aux lèvres de qqn. Embrasser avec effusion. Synon. se pendre au cou* de qqn.Elle était là pour lui sauter au cou à peine la porte ouverte, et pour se suspendre à ses lèvres (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 204).
Au fig. Accorder une attention soutenue à quelque chose, s'y intéresser passionnément. Me suis suspendu des heures entières à une grande carte de géographie attachée au lambris du corridor de là-haut, pour (...) y chercher la Bastide (Barb. d'Aurev., Memor. pour l'A... B..., 1864, p. 411).Quel apaisement et quel réconfort de se trouver plusieurs qui sentent pareillement et de pouvoir se suspendre tous ensemble à quelque idée supérieure (Barrès, Fam. spir., 1917, p. 15).
b) Empl. pronom. passif. Qqc.1se suspend à qqc.2Être accroché à quelque chose. Entre ce hangar et la fenêtre de la cuisine se suspend le garde-manger, au-dessous duquel tombent les eaux grasses de l'évier (Balzac, Goriot, 1835, p. 10).Sur le cadre blanc de la glace (...) deux crochets de cuivre, où s'étaient suspendues les châtelaines des dames d'autrefois, s'offraient à l'envi pour recevoir ma montre (A. France, Bonnard, 1881, p. 346).
B. − P. anal.
1. Suspendre qqc. plus rarement qqn (dans l'air/les airs/en l'air, dans le ciel/les nues (vieilli), dans l'espace/le vide) (littér., rare). Faire tenir en l'air, maintenir à une certaine hauteur du sol. Le vent suspend la poussière. La pleine lune pas à pas élève, suspend sa face pieuse (Claudel, Visages radieux, 1947, p. 791).
À la forme passive ou en empl. pronom. Être en suspension dans les airs, planer. Les nuées sont suspendues en l'air (Ac.).Une frégate est suspendue en l'air C'est un oiseau d'une souveraine élégance aux ailes à incidence variable et profilées comme un planeur (Cendrars, Du monde entier, À tribord, 1924, p. 203).Des ciels où se suspend la brume illuminée (Faure, Espr. formes, 1927, p. 105).
2. Situer sur une hauteur, placer à un endroit élevé. Synon. jucher, percher.Céluta (...) suspendit sa fille à ses épaules (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 348).Au passif. Les donjons enserrés dans les bois, ou suspendus sur la cime des rochers comme l'aire des vautours (...) avaient alors l'éclat de la jeunesse (Chateaubr., Litt. angl., t. 1, 1836, introd., p. 32).
C. − Au fig., littér.
1. Qqn/qqc.1suspend qqc.2à qqc.3Faire dépendre de, subordonner à. Comment donc osas-tu, voyageuse hirondelle, Aux mains de l'oiseleur suspendre ton destin? (Bouilhet, Dern. chans., 1869, p. 229).C'est par excès d'intellectualisme qu'on suspend le sentiment à un objet (Bergson, Deux sources, 1932, p. 36).À la forme passive. Dépendre de. Mais si vous saviez comme, en tournée, notre sort et notre humeur sont suspendus à la couleur du ciel! (Colette, Vagab., 1910, p. 250).
2. Qqn/qqc.1suspend qqc.2au-dessus de/sur qqn2/qqc.3[Le compl. d'obj. dir. désigne un événement fâcheux, un danger]Faire planer sur. Elle (...) tremblait sous cette idée qu'elle avait bénévolement suspendue au-dessus de sa tête, que si une rupture venait à nous séparer, elle était irrémissiblement perdue (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 182).Rosablanka est avertie, par cette apparition d'Adam, condamné au travail de la terre, des menaces que le péché suspend sur elle (Béguin, Âme romant., 1939, p. 288).
II. − [Le procès se déroule dans le temps]
A. −
1. Qqn/qqc.1suspend qqc.2
a) Interrompre temporairement une action, un processus; en partic. cesser momentanément d'éprouver ou de manifester un sentiment. Suspendre sa course, sa lecture, sa marche, son travail; suspendre ses phrases, ses plaintes, ses pleurs; suspendre son bavardage, son récit; suspendre sa joie, son chagrin; suspendre une conversation, un entretien, un jeu; suspendre une amitié. Il parvint à suspendre l'hémorragie (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 238).L'hiver avec ses neiges et ses pluies dans l'Iran et le Turkestan, le printemps et l'automne avec leurs boues et leurs fondrières dans la Russie et la Sibérie méridionales, arrêtent ou suspendent la circulation (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 224).
Vieilli, littér. Suspendre ses pas. Marcher avec précaution, sur la pointe des pieds. Vallombreuse s'était avancé (...) suspendant ses pas, retenant son haleine, pour ne pas déranger ce gracieux tableau (Gautier, Fracasse, 1863, p. 336).
DR. Suspendre une audience. [Le suj. désigne un magistrat] Interrompre une audience pendant un temps limité. L'audience est suspendue. Le président suspendit l'audience (G. Leroux, Myst. ch. jaune, 1907, p. 136).
DR. COMM. Suspendre ses paiements. Interrompre le règlement de ses échéances. Si j'avais été au courant de cette histoire, j'aurais donné l'ordre de suspendre les paiements et me serais fait déclarer en faillite (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 160).Absol. Vous savez la nouvelle (...) la maison Nucingen suspend? (Balzac, Mais. Nucingen, 1838, p. 647).
b) Vieilli ou littér. [Le suj. désigne un inanimé]
[Le suj. désigne un corps, une matière vivante ou un phénomène naturel] Cesser temporairement un mouvement propre. Quand l'astre à son midi, suspendant sa carrière, M'inonde de chaleur, de vie, et de lumière (Lamart., Médit., 1820, p. 160).La peau se couvre d'une sueur froide, le cœur suspend ses battements (Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 39).
Poét. [Le suj. désigne le temps (ou un espace de temps) gén. personnifié] Mettre provisoirement fin à son écoulement. Ô temps! suspends ton vol; et vous, heures propices! Suspendez votre cours (Lamart., Médit., 1820, p. 136).Les heures ne suspendent point leur fuite; ce n'est pas l'homme qui arrête le temps, c'est le temps qui arrête l'homme (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 145).
2. Qqn suspend qqc.Remettre quelque chose à plus tard. Synon. ajourner, différer.Suspendre l'envoi de sa démission. Je suis déterminé à suspendre mon voyage jusqu'au lendemain (Maine de Biran, Journal, 1815, p. 51).Suspendez votre départ jusqu'à son arrivée (Saint-Exup., Courr. Sud, 1928, p. 74).
En partic. Suspendre son jugement (ou autre terme du même parad.). Réserver son jugement dans l'attente d'un complément d'information ou pour s'accorder le temps d'une réflexion plus approfondie. Suspendre sa décision, son opinion. Ce qui nous importe par-dessus tout, c'est de peser (...) la valeur des motifs qui nous portent à accorder, à refuser ou à suspendre notre assentiment (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 112):
... nous prétendons suspendre notre jugement tant que des travaux (...) n'auront pas établi de façon claire les relations non fortuites ou, au contraire, l'absence totale de rapports entre les faits et leurs principaux significateurs selon la tradition astrologique. Divin.1964, p. 165.
B. − DROIT
1. Qqn/qqc.1suspend qqc.2Interdire momentanément un acte, l'exercice de quelque chose ou p. méton. un règlement, un droit, une disposition légale. Suspendre l'application d'une loi, la constitution, les garanties constitutionnelles, un règlement. En Angleterre, si une crise vient à faire suspendre l'habeas corpus, tout individu est passible de la prison par la seule volonté des ministres (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 912).Le 1eraoût, la sortie des capitaux fut interdite; le 15, on suspendit l'exportation d'un grand nombre de produits (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 367).
En partic. Empêcher temporairement la parution ou la diffusion d'un écrit, la représentation d'un spectacle. Suspendre un journal, une pièce de théâtre. Le motif de la suspension était absolument nécessaire. Or le théâtre s'en est bien gardé (...). Guérin écrit: Pourquoi suspend-on Hernani ? (Hugo, Corresp., 1867, p. 68).Le gouvernement de Hitler (...) promulguait un décret permettant de suspendre toute publication qui répandrait des nouvelles dangereuses pour la sécurité de l'état (Civilis. écr., 1939, p. 38-13).
DR. COMM. Suspendre les poursuites. ,,Interdire momentanément toute action en paiement contre le débiteur ou interrompre celles qui ont déjà été engagées`` (Roland-Boyer 1983). L'exercice de la contrainte par corps n'empêche ni ne suspend les poursuites et les exécutions sur les biens (Code civil, 1804, art. 2069, p. 371).
2. Qqn1/qqc.1suspend qqn2
a) ADMIN. Relever temporairement quelqu'un de ses fonctions. Suspendre un fonctionnaire. L'affaire Dreyfus est enterrée pour jamais. Il n'y a plus que (...) des recteurs à suspendre, des professeurs (race odieuse) à casser (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 86).
[Suivi d'un compl. second.] Les préfets nommeront et pourront suspendre de leurs fonctions les membres des conseils municipaux (Loi du 28 pluviôse an VIII, 1800ds Doc. hist. contemp., p. 99).
b) DR. CANONIQUE. [Le suj. désigne l'autorité eccl.] Interdire momentanément à un prêtre l'exercice de son ministère. Le coupable de tous les autres coupables, c'est l'évêque, qui suspend, interdit, condamne, foudroie par tous les moyens trois prêtres (Barrès, Colline insp., 1913, p. 241).
Suspendre qqn a divinis. Suspendre un prêtre en lui interdisant explicitement la célébration de la messe et l'administration des sacrements. Dieu a suspendu Israël comme aujourd'hui on dit que l'Évêque suspend un mauvais prêtre a divinis (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 73).
c) SPORTS. [Le suj. désigne l'autorité fédérale] Interdire provisoirement ou définitivement à un sportif titulaire d'une licence de participer aux épreuves officielles. (Ds Petiot 1982). L'Union Anglaise avait suspendu un certain nombre d'amateurs accusés d'être payés (Le Sport,7 mai 1886,dsPetiot 1982).
REM.
Suspensible, adj.,rare. Apte à suspendre une action, un processus. Chez l'homme ce caractère suspensible de l'action s'accentuera (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 91).
Prononc. et Orth.: [syspɑ ̃:dʀ ̥], (il) suspend [-pɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. 1. a) 1remoit. xiies. « accrocher par le haut, maintenir au-dessus du sol en fixant par le haut » (Psautier Oxford, 132, 2, éd. Fr. Michel, 213); ca 1280 souzpenduz (G. Diamiens, Escanor, 12533 ds T.-L.); 1805 ponts suspendus (Cottin, Mathilde, t. 4, p. 207); b) 1711 « maintenir au-dessus de quelqu'un, menaçant (comme l'épée de Damoclès) » (Crebillon, Rhadamisthe et Zénobie, p. 269); 2. a) 1584 suspendu « qui se maintient en l'air, qui plane » (Ronsard, Hymnes ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 279, vers 452 var.); 1769 « faire tenir en l'air, disposer dans le ciel » (Saint-Lambert, Les Saisons, p. 160); b) 1653 suspendu « qui ne retombe pas, retenu » (en parlant des eaux de la Mer Rouge (P. Lemoyne, Saint-Louis ou le héros chrétien, p. 75); c) 1656 pronom. se suspendre « tenir sans tomber ou sans sombrer » (J. Chapelain, La Pucelle ou la France délivrée, p. 433); 3. 1630 suspendu « fixé de manière à amortir les cahots » (D'Aubigné, Avantures du Baron de Faeneste, III, r ds Œuvres, éd. Réaume et De Caussade, t. 2, p. 484); 1761 suspendre plus doucement les carrosses (Rousseau, La Nouvelle Héloïse, t. 4, p. 12); 4. 1654 « faire tenir accroché, être le support de » (Scudery, Alaric ou Rome vaincue, p. 60); 5. a) 1658 « dans une position surélevée » jardins suspendus (G. Colletet, L'Art poétique, 1 ds Traitté de l'épigramme et traitté du sonnet, p. 62); b) 1763 « perché très haut ou en surplomb » rocher suspendu (Marmontel, Poét. fr., p. 156); 1770 forts suspendus (Delille, Géorgiques, p. 93); 1820 « situer, construire au bord du précipice » (Lamart., Médit., p. 26). B. 1. 1559 fig. « maintenir dans un certain état et sans réaction, figé » (Amyot, Pompée, 25 ds Littré); 2. 1625 suspendu « en balance, hésitant » (J. P. Camus, Palombe ou la femme honnorable, p. 246). C. 1752 mus. (D'Alembert, Élém. de musique, 135, note ggg ds IGLF). D. 1. 1818-27 se suspendre à p. métaph. « s'accrocher moralement à, être tributaire de » (Chateaubr., Polém., p. 289); 2. 1835 « faire dépendre de, rendre tributaire de » (Vigny, Serv. et grand. milit., p. 67). II. A. Ca 1175 « interrompre les fonctions de (quelqu'un) » (Chron. Ducs Normandie, 37332 ds T.-L.). B. 1. xiiies. soupendre « empêcher d'agir, interrompre l'activité de » (Cinq joies N.-D., ms. Reims 774/778, fo135c ds Gdf.); 2. a) 1312 « empêcher, interdire à » (Ordonnance Philippe le Bel ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p. 507); b) 1763 spéc. « interrompre (une activité ou une publication) par une mesure d'interdiction » (Louis de Bachaumont, Mém. secrets, 10 mars, p. 187); 3. a) 1314 « interrompre (quelque chose, un processus, ici un traitement médical) » (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos,1853); b) 1759 suspendre un payement (Barbier, Chron. de la Régence et du règne de Louis XV, p. 194); 4. ca 1590 (le sujet désigne qqc.) « être la cause de l'interruption ou la fin de » (Montaigne, Essais, I, 18, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 76); 5. a) 1629 se suspendre de (qqc.) « interrompre, arrêter » (Boisrobert, Hist. indienne d'Anaxandre et d'Orazie, p. 349); b) 1648 se suspendre « s'interrompre, s'arrêter » (Voiture, Lettres, 51, p. 184); c) 1793 suspendre de « arrêter de, empêcher de » (Staël, Lettres L. de Narbonne, p. 182). C. 1. 1478 « surseoir, différer l'application ou la validité de » (Ordonnance Louis XI ds Ordonnances des rois de France, t. 18, p. 427); 2. 1624 « reporter à plus tard, retarder » (Vital D'Audiguier, Hist. tragi-comique de nostre temps, p. 233); 3. 1560 « différer, laisser dans le doute, ne pas juger » (Calvin, Institution chrétienne, éd. J.-D. Benoît, t. 1, p. 82). D. 1674 « marquer une pause ou une rupture (dans une phrase, un vers...) » (Boileau, Art poétique, éd. Ch. H. Boudhors, t. 2, p. 84). Empr. au lat.suspendere « tenir en l'air, accrocher par le haut, retenir, faire dépendre de, etc. », en lat. chrét. « tenir à l'écart, priver, interdire (en parlant de l'excommunication) » (Blaise Lat. chrét.) d'où « priver d'une charge ou d'un bénéfice » (Souter, À Glossary of Later Latin; Latham; v. aussi Du Cange). Les formes de type souspendre, soupendre (v. p. ex. I A 1 a et II B 1) ont disparu sous l'infl. du latin. Fréq. abs. littér.: 1 512. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 467, b) 1 762; xxes.: a) 1 314, b) 1 734.