| SURSAUTER, verbe intrans. A. − [Le suj. désigne un animé] Avoir un brusque mouvement du corps sous l'effet d'une intense émotion, d'un sentiment de menace. Synon. tressaillir, tressauter.Soudain, le taureau lui fit un mugissement en pleine figure. Alban sursauta en arrière, pas trop rassuré (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 526).Une main se posa doucement sur son épaule, par derrière. Il sursauta, tâta la poche intérieure où était caché son revolver (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 300). ♦ Qqc. fait sursauter qqn.Un grand coup de poing sur la table (...) fait sursauter Gabrielle (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, III, 7, p. 61). − [En incise] Dire brusquement (en ayant un sursaut) . − (...) Vous donnerez tous les ans une somme de deux cents francs... pour l'autel de la Très- Sainte-Vierge... − Deux cents francs?... sursauta Madame... Pour ça?... Ah non!... Et elle envoya promener le curé en douceur... (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 42). B. − Littér. [Le suj. désigne une chose] Rebondir, tressauter. Une barque mal lestée qui sursaute au moindre choc (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1348).Le roulement des autobus sursautant sur les pavés (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 304).V. paroir ex. de Pesquidoux. Prononc. et Orth.: [syʀsote], (il) sursaute [-so:t]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1594 sursaulter (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, p. 49) − 1611 (Cotgr.); à nouv. 1842 (Ac. Compl.: Sursaulter. V. lang. Sauter tout à coup. Tressaillir). Dér. de (en) sursaut*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 406. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9, b) 29; xxes.: a) 706, b) 1 275. |