| SURCHARGE, subst. fém. A. − [Corresp. à surcharger A] 1. a) Charge supplémentaire ou excessive; ce qui constitue l'excédent de charge. J'ai revu sur la route du Sud les voitures bondées, les enfants roulés dans des plaids, les valises cordées, les chiens anxieux derrière les vitres, toutes les surcharges, tous les faix des nomades (Colette, Jumelle, 1938, p. 153).La surcharge à l'avant (...) durcit la direction (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 358). − Loc. adj. ou adv. En surcharge. En excédent de la charge normale, autorisée. Prendre plusieurs colis en surcharge. Un navire est dit en surcharge lorsque l'excès de poids qu'il a à bord le fait s'immerger au delà du plan de la flottaison prévue (Soé-Dup.1906). − COURSES HIPPIQUES. Poids supplémentaire imposé à un cheval ayant déjà gagné des courses. Synon. handicap.J'avais remarqué dans une course de chevaux qu'un admirable jockey s'était laissé battre parce qu'il portait une surcharge de cinq kilogrammes (About, Roi mont., 1857, p. 204). b) MÉD. Surcharge alimentaire. ,,Ingestion d'une trop grande quantité d'aliments lors d'un même repas`` (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 53). 2. Charge, quantité d'énergie, de travail, etc. excédant les possibilités d'une machine, d'un système. Surcharge du réseau électrique. Si l'échappement se fait avec abondance de fumée noire, il faut en rechercher la cause dans une mauvaise utilisation du combustible (...) ou, éventuellement, une surcharge du moteur (Ambroise, Monteur mécan., 1949, p. 87). − IMPR. ,,Ce qui, dans une composition, sort des conditions ordinaires, comme les tableaux, les sommaires, les notes, et dont l'exécution nécessite une augmentation du prix de base établi pour le texte courant`` (GDEL). − MÉD. ,,Excès de charge, de travail`` (Man.-Man. Méd. 1977). Surcharge ventriculaire (des ventricules cardiaques) dans certaines maladies du cœur (Man.-Man.Méd.1977). 3. Au plur. Frais supplémentaires. Il avait été convenu que le mariage ne se ferait qu'au printemps, l'hiver étant pour les pauvres plein de surcharges et d'inquiétudes (A. Daudet, Jack, t. 2, 1876, p. 223). 4. Vx. Imposition excessive. Synon. surimposition.La surcharge rendant la possession des terres onéreuse, l'humble propriétaire abandonna son champ, ou le vendit à l'homme puissant; et les fortunes se concentrèrent en un moindre nombre de mains (Volney, Ruines, 1791, p. 72). B. − [Corresp. à surcharger B] 1. Fait d'ajouter des éléments décoratifs sur une façade, la surface d'un meuble, d'un objet d'art; éléments ainsi ajoutés. La rocaille plaît infiniment à cet art impérial [du Second Empire] qui ne craint pas le décor superflu et qui même semble croire que surcharge ornementale est synonyme de faste et de richesse (Viaux, Meuble Fr., 1962, p. 165): Il me faudra remonter jusqu'à Valladolid et Aranda de Duero pour retrouver pareille opulence. Le mystère de ces édifices compliqués, comme je l'ai dit à propos de Vinaroz, est qu'ils ne laissent pas d'être magnifiques dans leur surcharge audacieuse. On ne peut comprendre cela qu'en Espagne, aux Indes et à Angkor, en se dépouillant de la mesure française.
T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 141. − PEINT. Élément(s) ajouté(s) après coup à un dessin, une peinture. Les dégradés les plus subtils, les silhouettes sans bavure (grâce à des caches de papier), les surcharges vaporeuses sont ainsi [grâce à l'aérographe] obtenues sans mal (Arts et litt., 1935, p. 28-12). 2. Mot ou séquence de mots écrits par-dessus d'autres mots, auxquels ils se substituent. Copie (...). En bon état, c'est-à-dire: d'une lisibilité parfaite, les surcharges étant rares, et en tout cas bien nettes et écrites à l'encre (Gouriou,Mémento typogr.,1961,p. 3). − En partic. Élément(s) ajouté(s) après coup à un texte imprimé. Ces derniers caractères permettent d'ajouter, après coup, sur les feuilles imprimées, par ce procédé, les noms, les adresses des destinataires ou de remplir, dans le corps de la lettre, à la main, les blancs réservés intentionnellement sans que les surcharges puissent être distinguées par les destinataires (Pethoud, Organ. industr. et comm., 1931, p.190). − POSTES ET TÉLÉCOMM. Inscription en surimpression sur un timbre-poste pour en modifier la valeur d'affranchissement. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [syʀ
ʃaʀ
ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin xiiie-déb. xives. [date du ms.] « poids dépassant celui qui peut être porté » (Proverbes, no1037 var., Prov. français, éd. J. Morawski), attest. isolée; b) 1690 (Fur.: si on bastit sur ce mur, cette surcharge le fera crever); c) 1842 « charge qui excède la charge permise » (Balzac, Début vie, p. 308: la surcharge interdite par les ordonnances concernant la sûreté des voyageurs); 2. 1512 « excès d'impôts » (J. Le Maire, Différ. des schism.,
Œuvres, éd. Stecher, III, 309); 3. a) 1559 fig. « surcroît, surplus » (Amyot, Marius, 84 ds Littré: une surcharge de nouvelle frayeur); b) 1738 (Voltaire, Lett. Thiriot, 28 mars, ibid. : il n'y a point d'éloquence où il y a surcharge d'idées); 4. 1827 typogr. (Balzac, Corresp., p. 299: je crois que l'on peut toujours évaluer à 3 ou 4 francs la surcharge de petit texte); 5. a) 1857 courses hippiques (About, loc. cit.); b) 1872 constr. « excès de charge donné à un plancher » (Littré). B. 1. 1636 « lettres écrites sur d'autres lettres » (Monet); 2. 1933 « impression typographique faite sur un timbre-poste pour en modifier la valeur » (Lar. 20e). C. 1857 en surcharge (Fromentin, Été Sahara, p. 152). Dér. de charge*; préf. sur*. Fréq. abs. littér.: 107. Bbg. Dossiers de mots: autom. et informat. Néol. Marche. 1979, no9, p. 111. − Quem. DDL t. 29. |