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SUPPUTATION, subst. fém.
A. − Action de supputer, de calculer numériquement quelque chose, en particulier une date. Synon. calcul, computation.Supputation des années, d'un compte, d'une dépense, des profits. M. Giraud le fait même naître [Saint-Evremond] en 1610, mais par simple supputation (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 13, 1868, p. 428).Eusèbe, dans sa Chronique, suppose que ce proconsulat [de Gratus] tomba en 171 ou 172 (...) mais Eusèbe faisait ces supputations par à peu près, et nous avons vu (...) qu'en général il rabaissait trop les dates (Renan, Marc-Aurèle, 1881, p. 209).
B. − Évaluation, estimation, conjecture. Quand on lui demandait si mademoiselle de Villepreux était aimable et jolie, il répondait par la supputation des valeurs qu'elle apporterait en dot (Sand, Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 19).
♦ Supputation sur qqc.Les hégéliens (...), au nom de la rationalité du réel et de la nécessité qui en découle, rejettent comme illogique et anti-historique toute supputation sur « ce qui aurait pu être autrement » (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 181).
Prononc. et Orth.: [sypytasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1532 « action d'évaluer » (Trad. du Extraict ou Recueil des Isles nouvellement trouvees en la grant mer Oceane de P. Martyr de Millan, fo149 vo: annotations et supputations aulaines astronomiques). Empr. au lat.supputatio, -onis « id. » formé sur le supin supputatum de supputare, v. supputer; cf. l'angl. supputation « calcul » dep. 1432-50 ds NED: supputacion et au sens fig. « estimation » dep. 1643, ibid. Fréq. abs. littér.: 35.