| * Dans l'article "SUPERLATIF, -IVE,, adj. et subst. masc." SUPERLATIF, -IVE, adj. et subst. masc. I. − Adjectif A. − GRAMM. Qui exprime la qualité portée à son degré extrême. Préfixes, suffixes superlatifs. (Dict. xixeet xxes.). B. − Au fig. Porté au plus haut degré ou à un trop haut degré; p. méton., exagéré, outré, hyperbolique. Ce front couleur beurre frais, ces joues monastiques et fleuries semblaient n'être pas assez larges pour contenir l'épanouissement d'une jubilation superlative (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 332).La galerie de Paris montrait, comme il fallait s'y attendre, d'agréables et talentueuses allusions décoratives d'une part et, de l'autre, d'épaisses et superlatives accumulations de détails réalistes (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 114). II. − Subst. masc. A. − GRAMMAIRE 1. Ensemble des moyens grammaticaux qui permettent d'exprimer une qualité portée à son degré extrême. Adjectif, adverbe au superlatif; superlatif absolu, relatif; superlatif d'infériorité. (Dict. xixeet xxes.). 2. Terme qui exprime le plus haut degré d'une qualité; p. ext., terme exagéré, hyperbolique. Abuser de superlatifs. Tout fut sensations exquises et poignantes de bonheur dans ce voyage, sur lequel je pourrais écrire vingt pages de superlatifs (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 154).Mais avec les saints, on ne sait jamais: avec lui surtout, qui gardera longtemps le goût des superlatifs (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 429). B. − Ce qu'il y a d'extrême, le maximum, le sommet. Le superlatif de la poste, c'est l'extra-post; l'extra-post est tenu de faire un mille allemand à l'heure, et il les fait recta (Balzac,
Œuvres div., t. 3, 1847, p. 660).C'était le thème du chauvinisme; et le fameux mot: « Tout homme a deux patries: la sienne et la France », nous paraissait le superlatif de la gloire nationale (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 78). − Loc. adv. Au superlatif. Au plus haut degré. Paresseux au superlatif, il n'a rien fait que piqué par les hallebardes de la nécessité (Balzac, Fille Eve, 1839, p. 105). Prononc. et Orth.: [sypε
ʀlatif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1230 « qui a un caractère d'excellence » vin superlatif (Pean Gatineau, St Martin, 7940 ds T.-L.); déb. xives. [ms.] « qui est au-dessus de tout [en parlant de Dieu] » (Aimeri de Narbonne, éd. L. Demaison, 740, var. ms. B: Deu [...] le roy suppellatis); 2. 1550 gramm. « qui exprime le degré supérieur d'une qualité » sinificaçion superlative (L. Meigret, Tretté de grammere, éd. W. Foerster, p. 39); 3. 1566 « excessif, exagéré » (H. Estienne, Apol. p. Herod., p. 103 ds Gdf.). B. Subst. 1. a) 2emoit. xiiies. [ms. déb. xives.] « degré de comparaison qui exprime la qualité portée au plus haut degré » (trad. de l'Ars minor de Donat, ms. BN lat. 14095, 7 ds Städtler Gramm., p. 288); 1765 superlatif absolu; superlatif relatif (Encyclop. t. 15, p. 664b); b) 1550 « terme qui exprime le degré supérieur d'une qualité » [des] superlatifs latins (L. Meigret, op. cit., p. 39); 1579 Adverbes ayans forme de superlatifs (H. Estienne, Precellence du lang. fr., Paris, Mamert Patisson, p. 57); 2. 1694 p. ext. au superlatif; au degré superlatif « extrêmement » (Ac.). Empr. à l'adj. lat.superlativus à basse époque « superlatif » terme de gramm. (ives., Charisius), « hyperbolique, exagéré » (vies., Isidore); au Moy. Âge « excellent, remarquable » (2emoit. xiies. Gesta consulum Andegavensium ds Du Cange: vinum superlativum). Fréq. abs. littér.: 50. DÉR. Superlativement, adv.a) Avec valeur de superlatif. (Dict. xixeet xxes.). b) Extrêmement; au plus haut degré possible. Chez Molière, que la décence chrétienne prive des plaisanteries sur les parties génitales, le fin sourire de la France s'amuse superlativement de la perspective d'un trou de cul dans lequel un apothicaire introduit une canule de seringue (Goncourt, Journal, 1871, p. 753).− [sypε
ʀlativmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. a) 1508-17 « extrêmement » suppellativement bon (Fossetier, Cron. Marg., ms. Bruxelles, 10510, fol. 184 vods Gdf. Compl.), 1549 superlativement (Est.), b) 1964 gramm. (Rob.); de superlatif, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 11. BBG. − Barbaud (Ph.). Constr. superlatives et struct. apparentées. Linguistics Analysis. 1976, t. 2, pp. 125-174. − Le Flem (D. C.). Syst. des degrés de comparaison en fr. contemp. et statut du morphème le ds l'expr. du superlatif. Vox rom. 1975, t. 34, pp. 140-159. − Städtler Gramm. 1988, p. 288. |