| SUPERFÉTATION, subst. fém. A. − PHYSIOL. Fécondation successive de deux ovules au cours de deux cycles menstruels. La possibilité de la superfétation est très contestée (Littré-Robin1855).Chez la femme, les grossesses multiples (...) peuvent être dues à un mécanisme de superfécondation, exceptionnellement à un mécanisme de superfétation (Lar. méd.1987). B. − Au fig. Production superfétatoire, addition sans utilité. Synon. abus.Superfétations inutiles, vaines. Ce ne serait qu'une redondance de fait, qu'une superfétation, curieuse puisque après tout le meurtre est avoué par Napoléon (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 171).Le ministre de la Guerre a dû (...) vouer son chef d'état-major aux dieux infernaux. Un désaveu officiel n'eût pas été à mon sens une superfétation (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 242). ♦ Superfétation de qqc.Superfétation de développement. À cent toises devant lui il vit s'élever la roche noire et ardue sur laquelle monte comme une superfétation du silex le sombre château d'If (Dumas père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 91). − LITT. Superfétation de composition, d'expression. Synon. redondance.L'Iliade laisse voir bien des contradictions (...), des disparates, des hors-d'œuvre, des superfétations (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 10, 1865, p. 63). ♦ Il y a, il y aurait superfétation à + inf.Il y aurait superfétation de ma part (...) à venir rappeler ici de tels états de service que votre humilité, encore qu'excessive, n'a pu en obscurcir l'éclat (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 241). Prononc. et Orth.:[sypε
ʀfetasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) 1534 physiol. (Rabelais, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, p. 36); b) av. 1615 fig. supereffetation politique (Pasquier, Lettres, XII, 2 ds Hug.). Dér. sav. du lat. superfetare « concevoir de nouveau » (de super « en outre » et fetare « pondre » d'où « concevoir », v. fœtus); suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 19. Bbg. Gohin 1903, p. 365. |