| SUPERCOQUENTIEUX, -EUSE, adj. Littér., rare. [Avec connotation iron. ou burl.] A. − [En parlant d'une pers., de son caractère, de son comportement] Superbe, magnifique. La plus exorbitante et supercoquentieuse figure qu'on pût voir (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 47).Or, Gabriel de Yturri était à mon avis fort supérieur, pour l'intelligence et la sensibilité, à son supercoquentieux patron [Robert de Montesquiou] (L. Daudet, Entre-deux-guerres, 1915, p. 91).Empl. subst. Ma foi, certains jours, ces malotrus, ces supercoquentieux m'échauffent la bile (Arnoux, Roy. ombres, 1954, p. 18). B. − Dans un domaine abstr.Or, savourez-moi, je vous prie, cet argument supercoquentieux, que les adversaires du projet de loi ont eu l'aplomb d'invoquer contre lui (Coppée, Franc-parler II, 1896, p. 43).Mensonge supercoquentieux (Morand, Eau sous ponts, 1954, p. 106). Prononc. et Orth.: [sypε
ʀkɔkɑ
̃sjø], fém. [-ø:z]. Var. graph. -cocantieux (Lar. Lang. fr.) et, par expansion, -licoquentieux (Lar. Lang. fr.) ou -lifi- (Rob. 1985). Étymol. et Hist. Ca 1835 (Th. Gautier, Lettre cité ds A. Houssaye, Les Confessions, t. 1, p. 355: des créatures supercocantieuses). Mot burl., imité de superlicoquentieux « qui surpasse le coq », forgé par Rabelais à partir du lat. super et de coq* (1546, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. 38, p. 263) att. également ca 1623 superliquoquentieux (Var. hist. et littér., éd. E. Fournier, t. 4, p. 324), cf. aussi superlicoquelicanticqué « sublimé, exalté » (Rabelais, Pantagruel, var. de l'éd. de 1542, v. éd. V.-L. Saulnier, p. 39, notes) et le lat. macaronique « credo in superlycoustequansio Creature Ongnonnaris » (Rec. de poés. fr. des XVeet XVIes., par A. de Montaiglon, t. 1, p. 205). |