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SUCCURSALE, adj. et subst. fém.
I. − Adj. [En parlant d'un établissement] Qui dépend d'un autre et où s'exercent les mêmes activités. Synon. annexe.
A. − RELIG., vieilli. Église succursale. Église adjointe à une église paroissiale devenue insuffisante pour accueillir les fidèles de la paroisse. Ce n'est pas une paroisse, ce n'est qu'une église succursale (Ac.1835, 1878).
B. − P. ext. Qui peut suppléer, servir d'annexe. Son ermitage du Poitou devint une des solitudes succursales de Port-Royal, dont le nombre çà et là se multipliait (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 467).Deux grandes villes, Lyon et Nancy, ont accepté en 1949, pour leurs écoles nationales succursales, une convention qui les lie à l'État plus étroitement (Enseign. mus., 1, 1950, p. 16).
Vx. Qui supplée. Synon. supplétif.Armée succursale du roi d'Espagne.
II. − Subst. fém.
A. − RELIG. Église succursale. Le desservant de la succursale (Ac.). Aucune partie du territoire français ne pourra être érigée en cure ou en succursale sans l'autorisation expresse du Gouvernement (Convention entre le gouvernement fr. et sa sainteté Pie VII, 1801ds Doc. hist. contemp., p. 109).
B. − Établissement annexe rattaché à un établissement principal. Synon. antenne.Certains monastères importants possédaient une succursale à leur infirmerie: c'était une maison de campagne destinée au rétablissement des malades (Lenoir, Archit. monast., 1856, p. 391).Certaines des écoles de musique sises en province portent bien le titre de « succursales du Conservatoire de Paris »: elles ne peuvent (...) procurer la même consécration. Elles lui servent plutôt de pépinières (Arts et litt., 1936, p. 80-6).
P. anal. Ce qui tient lieu de. Cette chambre était une succursale de la bibliothèque de mon oncle, pour lors absent (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 87).J'avais fait de mon appartement une succursale du sien, j'avais vécu selon son goût pour n'être par rien séparé d'elle (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 157).
C. − COMM. ,,Établissement dépendant d'un autre, créé pour le même objet, mais jouissant d'une certaine autonomie`` (Cap. 1936). Synon. agence, antenne, comptoir, filiale.Ouvrir une succursale; avoir une succursale en Amérique. Le commerce international du film était dominé par Pathé; dans chaque pays, ses succursales ou filiales menaçaient d'écraser leurs rivales (Sadoul, Cin., 1949, p. 52).
Magasin, société à succursales (multiples). Établissement commercial, société regroupant de nombreux points de vente et dont la gestion est assurée par un organisme central. La succursale d'une société à succursales multiples, approvisionnée directement en fabrique ou par l'intermédiaire de groupements d'achats (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 210).Quant à la formule des magasins d'alimentation à succursales de quartiers, elle semble due à Félix Potin (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 384).
Succursale de banque. Il existe également à Londres des succursales de banques des dominions ou des colonies (Baudhuin, Crédit et banque, 1945, p. 207).Ce qu'il vous faudra en premier lieu (...) c'est d'aller retirer de l'argent à votre compte dans la succursale du Banco di Roma sur le Corso (Butor, Modif., 1957, p. 50).
Prononc. et Orth.: [sykyʀsal]. Att. ds Ac. dep. 1718 (1718: adj. des deux genres, -al, -ale et subst. fém.). Étymol. et Hist. 1. Subst. a) 1675 « lieu qui dépend d'un autre et où s'exercent les mêmes activités » (P. D. Huet cité ds Fr. mod. t. 14, p. 289: puisqu'Arles était comme une succursale de Trèves, ces deux villes ne pouvaient entretenir leur correspondance qu'en faisant servir Lyon d'entrepôt); b) 1813 comm. (Jouy, Hermite, t. 3, p. 163 [en parlant d'un établissement du Mont-de-Piété]); 2. adj. a) 1690 Église succursale (Fur.); b) 1765 espèce succursale (d'animaux) (Buffon, Hist. nat., t. 13, p. 28); c) 1817 « auxiliaire » (Staël, Consid. Révol., t. 2, p. 200). Dér. sav. du lat. médiév. succursus « aide, support, secours » (déb. xies.) et « suppléance du service (pendant la vacance de la charge du curé) » (1170, v. Nierm.), du lat. succurrere littéral. « courir sous » d'où « affronter » et « courir vers » d'où « porter secours ». Fréq. abs. littér.: 90.
DÉR.
Succursaliste, subst. masc. et adj.a) Subst. masc., relig. Prêtre qui dessert une église succursale. Il y aurait (...) centralisation plus grande (...) si le peuple, dans chaque paroisse avait le droit de choisir lui-même ses curés et succursalistes (Proudhon, Confess. révol., 1849, p. 232).b) Adj. et subst. masc., comm., écon. α) Adj. Relatif au système d'organisation du commerce de détail s'appuyant sur des magasins à succursales multiples. Commerce, système succursaliste. Trois grandes sociétés succursalistes s'engagent dans une concurrence (La Croix, 22 oct. 1969ds Gilb. Mots contemp. 1980). β) Subst. masc. Gérant de magasin dans une société à succursales multiples. Leur contrat de gérance leur permet de considérer leurs succursalistes non comme des employés mais bien comme des entrepreneurs de gestion (B. mens. du syndicat gén. des maisons et sociétés d'alim., févr. 1918, nos37 et 38, p. 10, col. 1). [sykyʀsalist]. Att. ds Ac. dep. 1835. 1resattest. a) α) 1815 « prêtre qui dessert une succursale » (L. Pingaud, La Franche-Comté en 1815, p. 32 ds Quem. DDL t. 18), β) 1832 fig. « personne responsable d'un établissement annexe d'un autre » (L. de Cormenin, Libelles polit., III, p. 14 ds Quem. DDL t. 12), b) α) 1913 comm. « gérant d'une succursale » (Arrêt de la Cour d'Appel de Riom ds B. mens. du Syndicat gén. des maisons et soc. d'alimentation à succursales de France, 1reannée, no5, p. 88), β) 1936 « entreprise qui confie ses magasins en gestion à des gérants » (G. Normand, Hist. des maisons à succursales en France, p. 10); de succursale, suff. -iste*.
BBG.Blochw.-Runk. 1971, p. 168 (s.v. succursaliste). − Quem. DDL t. 7, 20, 31.