| SUBSTITUT, subst. masc. A. − [Désigne une pers.] 1. Rare. Celui qui prend la place d'un autre. Synon. remplaçant, représentant, suppléant.Cette bonne description (...) semble assigner au poète un rôle d'attente et une mission de substitut (Arts et litt., 1935, p. 50-12).Évidemment, pour elle Henri est un substitut de Robert (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 505). ♦ Substituts parentaux. ,,Grand-parents, parents nourriciers, éducateurs`` (Lafon 1969). 2. DR. ,,Membre du Ministère public chargé de suppléer ou de remplacer le Procureur de la République``. (Barr. 1974). Et si le substitut du procureur, qui soutient l'accusation, ne parvient pas à nous prouver que Valentin est le coupable, l'avocat défenseur ne parvient pas à nous persuader qu'il est innocent (Gide, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 645).Les membres du ministère public, autrefois installés avec les « gens du roi » (...) et se levant pour prendre la parole, forment la « magistrature debout » composée du procureur général et des avocats généraux près la Cour de cassation, des procureurs généraux et des avocats généraux et substituts près les cours d'appel, des procureurs de la République et substituts près les tribunaux de grande instance (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 44). B. − [Désigne une chose] Chose qui prend la place d'une autre. 1. [Une chose concr.] Synon. ersatz, succédané.Il en était de même du pastel, substitut de l'indigo (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 311). − BIOL. Substituts de conglutinine. ,,Substances colloïdales, telles que la gélatine et l'acacia, de structure moléculaire complexe, qui peuvent prendre la place du plasma dans la réaction de conglutination`` (Méd. Biol. t. 3 1972). − INDUSTR. ,,Produit, matériau capable d'en remplacer un autre, en présentant à peu près les mêmes propriétés et qualités, soit de mise en œuvre, soit d'usage`` (Rama 1973). Les substituts du cuir sont les syndermes, les textiles enduits et les matériaux synthétiques (Rama1973). 2. [Une chose abstr.] Les sociétés protestantes cherchent peut-être un substitut de la confession et des défoulements libérateurs dans leurs débordantes activités utilitaires et altruistes (Mounier, Traité caract., 1946, p. 748).Le jeu est bien un substitut, mais il est plus encore. C'est chez l'adulte qu'il peut n'être qu'un substitut, chez le prisonnier, chez le chômeur; chez l'enfant (...) la conscience du jeu n'est point en même temps la conscience d'une activité laborieuse qui manque (Jeux et sports, 1967, p. 51). a) DR. Substituts à l'emprisonnement. ,,Mesures que le législateur met à la disposition du juge qui peut les prononcer en remplacement de la peine principale d'emprisonnement`` (Jur. 1981). b) PSYCHOL. ,,Quelque chose qui est mis à la place de quelque chose d'autre; succédané, le symptôme, par ex., se substitue symboliquement au désir qui cherche à se satisfaire`` (Ancelin Sc. hum. 1982). c) Dans le domaine des signes et des signaux.,,Signe avec lequel on peut faire diverses opérations mentales sans avoir besoin de penser actuellement à la chose signifiée.`` (Goblot 1920) Ainsi, dans le calcul algébrique, on ne se préoccupe pas des quantités dont les lettres sont les substituts. Taine a montré que les mots sont des substituts, qu'ils présentent des images ou des groupes d'images possibles, qui ne sont pas toutes actuellement évoquées (Goblot1920). − LING. ,,Élément qui en remplace un autre, généralement plus long, pour éviter sa répétition dans l'énoncé.`` (D. D. L. 1976). Le rôle du substitut est identique à celui de l'élément qu'il remplace. ... À Paris? j'y suis déjà allé. Y est le substitut de Paris (D. D. L.1976).Synon. anaphorique, représentant.Substitut abréviatif. − MAR. [Code international de signaux] ,,Petit pavillon triangulaire que l'on peut, dans certains cas, substituer à des pavillons ou à des flammes``. (Gruss 1978). Prononc. et Orth.: [sypstity]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1332 « magistrat chargé de remplacer au parquet le procureur général, le procureur de la République » (Arch. hist. de la Gironde, 6, 28 ds R. Ling. rom. t. 20, p. 85); 2. a) 1819 « ce qui remplace quelque chose, est substitué à quelque chose pour jouer le même rôle » (Boiste); b) 1956 les pronoms sont des substituts (Benveniste, La Nature des pronoms ds Mél. Jakobson, p 37). Empr. au lat.substitutus, part. passé de substituere (substituer*). Fréq. abs. littér.: 251. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 368, b) 317; xxes.: a) 501, b) 280. |