| SUBSIDIAIRE, adj. A. − Qui vient à l'appui d'une chose plus importante, qui constitue un élément accessoire. Synon. secondaire; anton. essentiel, principal.Arguments, motifs, ressources subsidiaires. Le mariage, dans son idéal, est ce qu'il y a de plus beau; dans sa réalité, il est encore une source de biens, mais aussi d'une multitude d'amertumes subsidiaires et de chagrins accessoires, issus de la part de mauvaise foi, presque toujours introduite ou présente à son origine (Amiel, Journal, 1866, p. 66).Les plus importantes découvertes scientifiques résultent de la patiente observation de petits faits subsidiaires si particuliers, si menus, inclinant si imperceptiblement les balances − que l'on me consentait pas jusqu'alors à en tenir compte (Gide, Journal, 1931, p. 1052). ♦ Question subsidiaire. Question supplémentaire destinée, dans un concours, à départager les concurrents classés ex aequo. Les gagnants seront classés d'après le nombre décroissant de bonnes réponses. Les ex aequo en nombre de bonnes réponses seront départagés par la réponse à la question subsidiaire (Le Figaro littér., 4 mai 1987, p. 16, col. 4). B. − DR. Destiné à suppléer ce qui viendrait à faire défaut. Les femmes des grevés ne pourront avoir, sur les biens à rendre, de recours subsidiaire, en cas d'insuffisance des biens libres, que pour le capital des deniers dotaux, et dans le cas seulement où le testateur l'aurait expressément ordonné (Code civil, 1804, art. 1054, p. 191). ♦ Caution subsidiaire. Seconde caution utilisée à défaut de la première. (Dict. xxes.). Conclusions subsidiaires. Conclusions prises avec les conclusions principales pour le cas où celles-ci ne seraient pas adjugées (Dict. xxes.). REM. Subsidiarité, subst. fém.Caractère de ce qui est subsidiaire. Le grand pari est désormais d'inventer des méthodes de management qui permettent d'impliquer, de responsabiliser un maximum de gens. C'est un système qui applique le principe de « subsidiarité »: tout échelon supérieur s'interdit de réaliser lui-même ce qu'un échelon inférieur pourrait faire. Il s'agit d'une délégation à l'envers par rapport au système antérieur où le président déléguait ses pouvoirs à la base (Le Monde des affaires, 18 févr. 1989, p. 23, col. 2). Prononc. et Orth.: [sybzidjε:ʀ], [-psi]. V. subside. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1355 « de renfort, auxiliaire » (Bersuire, Tite-Live, B.N. 20312ter, fo34 vods Gdf. Compl.); 2. 1580 (considération) subsidiaire « qui vient en aide à quelque chose de principal » (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t. 1, p. 445); 3. dr. a) 1611 « qui sert à fortifier un moyen principal, qui vient à l'appui » (Cotgr.); b) 1690 moyens subsidiaires (Fur.); 1694 conclusions subsidiaires, hypothèque subsidiaire (Ac.). Empr. au lat.subsidiarus « qui forme la réserve », et à basse époque, dans la lang. jur. « subsidiaire », dér. de subsidium « réserve » (subside*). Fréq. abs. littér.: 18. DÉR. Subsidiairement, adv.De manière subsidiaire, accessoire; venant en second lieu. Anton. essentiellement, principalement.De même que ce sont les lois constitutionnelles principalement, et ensuite les lois administratives qui influent sur la liberté générale, ainsi ce sont les lois criminelles, et subsidiairement les lois civiles qui disposent de la liberté individuelle (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 214).On ne doit pas oublier que l'œuvre d'art est un fait essentiellement artistique et subsidiairement historique (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 419).− [sybzidjε
ʀmɑ
̃], [-psi-]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1536 (Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 12, p. 523); de subsidiaire, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 15. |