| SUBREPTICE, adj. A. − DR. Obtenu par dissimulation d'un élément concernant une affaire importante, en trompant sciemment la bonne foi de l'autorité sollicitée. Acte, contrat, décision, grâce, jugement, privilège, sentence subreptice. Contre un pacte subreptice l'insurrection est le premier des droits et le plus saint des devoirs (Proudhon, Confess. révol., 1849, p. 272).La Convention (...) condamna les substitutions, les fidéicommis (...) les majorats qui en résultaient: la perpétuation subreptice du droit d'aînesse devint ainsi impossible (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 558). − DR. CANON. L'imposture de cette fausse Jeanne aurait constitué un essai subreptice et frauduleux de réhabilitation (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 434).En vain les pontifes les firent-ils entrer au couvent pour leur expliquer qu'ils étaient condamnés d'une manière qu'on appelle en théologie subreptice, c'est-à-dire par suite de faux renseignements et contre la vérité (Barrès, Colline insp., 1913, p. 208). B. − Littér. Qui est fait ou obtenu à l'insu de quelqu'un et contre son gré. Synon. caché, clandestin, frauduleux.Je trouverai bien quelque moyen subreptice de pénétrer en la forteresse et d'être utile à ce brave baron (Gautier, Fracasse, 1863, p. 411).Une complicité arbitraire et secrète (...). Cette invite à clins d'œil, cette subreptice offre d'accord (...) on peut très bien les rejeter (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 174). Prononc. et Orth.: [sybʀ
εptis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Déb. xives. lettres surreptices (Doc. hist. inédits, éd. Champollion Figeac, t. 3, p. 451); 1336 lettres subreptices (ap. Varin, Arch. administratives de Reims, t. 2, p. 752); ca 1570 subreptice « se dit d'une façon illégale de procéder » (Mémoires sur la vie du maréchal de Vieilleville par V. Carloix, VIII,6 ds Littré). Empr. au lat.subrepticius « clandestin », formé sur subreptus, part. passé de subripere « dérober » et de subrepere « se glisser sous, surprendre ». Fréq. abs. littér.: 12. |