| STÉRÉOTYPER, verbe trans. A. − IMPR. ,,Clicher une composition en coulant sur le flan ou empreinte de cette composition, de la matière en fusion, pour en former une planche solide`` (Des.-Muller Impr. 1912). B. − Au fig. 1. Rendre invariable et répéter de façon quasi-automatique. Stéréotyper des expressions. Dans leurs jeux, l'instabilité (...) est quelque peu compensée par la tendance à stéréotyper les gestes, à répéter les mêmes séquences sans se lasser (Jeux et sports, 1967, p. 79). 2. Fixer de façon immuable. L'auberge (...) avait pour maître un de ces gras et gros hommes (...) qui sont stéréotypés chez tous les romanciers (Balzac, Splend. et mis., 1844, p. 310). − Empl. pronom. réfl. Se figer. Désirs qui se sont stéréotypés. Ayant fait son œuvre, une noblesse nouvelle et une royauté nouvelle, elle [la bourgeoisie] perdit sa mobilité, se stéréotypa, et resta une classe, trop souvent ridicule (Michelet, Peuple, 1846, p. 147).Toute pensée aspire à se stéréotyper et à se poser comme éternelle (Renan, Avenir sc., 1890, p. 383). REM. Stéréotypeur, subst. masc. et adj.,impr. (Ouvrier) qui stéréotype. Les ouvriers stéréotypeurs (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 53). Prononc. et Orth.: [steʀeɔtipe], (il) stéréotype [-tip]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1797 formats stéréotypés (Molard, Desc. mach. et proc., t. IV, p. 201, 26 déc. ds Brunot t. 9, 2, p. 1212); 2. a) 1832 phrase stéréotypée (C. Liadières, in Paris, ou le livre des Cent-et-un, VIII, p. 281 ds Quem. DDL à paraître); b) 1834 « rendre invariable, figé » (Balzac,
Œuvres div., t. 2, p. 660); c) 1873 le stéréotypé« manière conventionnelle, figée, employée pour dire et faire chaque fois la même chose » (A. Daudet, Contes lundi, p. 272). Dér. de stéréotype*; dés. -er. Bbg. Quem. DDL t. 29 (s.v. se stéréotyper). |