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STÉRILISER, verbe trans.
A. −
1. [Le compl. désigne un être humain ou un animal] Rendre inapte (provisoirement ou définitivement) à la reproduction, à la génération. Synon. castrer, châtrer, couper, émasculer.Stériliser une femme, un homme; stériliser une femme par ovariectomie; stériliser une chatte. L'avortement clandestin (...) pratiqué dans de mauvaises conditions et surtout sans contrôle médical, supprime plusieurs centaines de mille naissances, tue des dizaines de mille femmes et en stérilise plusieurs dizaines de mille (Biot, Pol. santé publ., 1933, p. 43).
2. [Le compl. désigne une terre, une région] Rendre improductif. Synon. épuiser.Stériliser une terre. Un montagnard se peut donner le plaisir de supprimer un fleuve, de fertiliser ou de stériliser un pays (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 121).
Empl. pronom. Les maisons ne cessent de changer de propriétaire et de nom, les terres d'orientation et les maisons dépérissent un peu plus chaque fois, les terres se stérilisent (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 231).
3. [Le compl. désigne un objet, un produit alimentaire, un lieu clos, etc.] Détruire les germes pathogènes, pratiquer la stérilisation. Synon. aseptiser, désinfecter, pasteuriser.Stériliser un instrument, un pansement, une plaie; stériliser des biberons; stériliser de l'eau, du lait. Pasteur (...) a (...) démontré en 1862 que la température de 100 degrés est incapable de stériliser totalement un milieu alcalin (J. Rostand, Genèse vie, 1943, p. 164).
P. métaph. Une enfance était bien courte pour modeler un souverain. Il fallait (...) éviter les compagnons du même âge (...). Comment les mauvais germes pénétreraient-ils dans cette âme si l'atmosphère était stérilisée? (Maurois, Édouard VII, 1933, p. 41).
B. − Au fig. Rendre stérile, inefficace ou inopérant; inhiber les facultés créatrices, rendre improductif intellectuellement. Synon. appauvrir, dessécher, épuiser, tarir.Point de force morale, pas de bon sens, nul savoir-faire, aucun esprit de suite. Je commets à plaisir tous les genres de sottises, et je stérilise obstinément tous mes dons. J'ai tellement pris l'habitude d'oublier ce qui me gêne, me peine ou me blesse, que je finis par oublier aussi tout ce que je voudrais retenir (Amiel, Journal, 1866, p. 300).Cette tension continue de l'esprit, cette surveillance sévère sur tous les écarts de la plume, finissent, chez les esprits étroits, par stériliser la production (Zola, Romanc. natur., Flaubert, 1881, p. 115).
Empl. pronom. En m'emprisonnant (...) dans la réflexion pure, en négligeant justement de vivre pour n'être plus qu'un regard ouvert sur la vie, ne risquais-je pas (...) de me stériliser par l'abus de l'analyse à vide? (Bourget, Disciple, 1889, p. 119).
Prononc. et Orth.: [steʀilize], (il) stérilise [-li:z]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1377 verbe trans. et intrans. sterilizer « rendre stérile » et « devenir stérile, devenir impuissant » (B. de Gordon, Prat., VII, 1 ds Gdf. Compl.); b) 1845-46 « rendre quelqu'un stérile définitivement » (Besch.); 2. 1789 stériliser les campagnes (Le Moniteur, t. 2, p. 412); 3. 1801 fig. (Mercier Néol., p. 262); 4. 1891 objets stérilisés « dont les germes pathogènes sont détruits » (Techn. élém. de bactériologie, p. 5 ds Quem. DDL t. 21). Dér. de stérile*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 46. Bbg. Quem. DDL t. 34.