| STYLITE, subst. masc. A. − HIST. RELIG. Ermite des premiers temps du christianisme, qui plaçait sa cellule au sommet d'une colonne ou d'un portique ou d'une tour pour se livrer à la méditation solitaire. Saint Siméon le stylite. Quand quelquefois tout s'agite et bruit en la maison, et que j'entends cela du calme de ma chambrette, le contraste me fait délices; dans mon haut reclusoir, je sens quelque chose des stylites sur leur colonne (E. de Guérin, Journal, 1840, p. 334).Sur ces pentes escarpées (...) de bons stylites, disciples à la fois de l'Inde et de la Galilée (...) prenaient en dédain la ville voluptueuse [Antioche] du haut de leur pilier (Renan, Apôtres, 1866, p. 228).P. compar. Le lendemain matin je m'étais installée, stylite, sur le chapiteau d'un des piliers que reliait l'un à l'autre la grille du jardin, et j'y prêchais des foules invisibles (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 155). − En appos. avec valeur d'adj. Anachorète stylite. Villages couleur du sol, du sable, de la roche; villages que je suppose coptes, habités par des apprentis stylites (Gide, Journal, 1946, p. 291).P. anal. Des colonnes, des sculptures émergent. Des fakirs stylites y dressent leur maigreur (Lorrain, Phocas, 1901, p. 342). B. − P. anal. Personne qui vit retirée, comme un ermite. Deux fois par jour, la femme du baïlo (fermier) me servait mon repas (...). Et c'est le seul visage que j'aie vu pendant cette existence de stylite, distraite uniquement, vers le soir, par une promenade (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 68). Prononc. et Orth.: [stilit]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1609 Stelite (M. Lescarbot, Hist. de la nouv. France, p. 493); 1690 stilite (Fur.); 1704 stylite (Trév.). Empr. au gr.
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τ
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λ
ι
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η
ς « qui se tient sur une colonne » (inscr. ds Liddell-Scott). Fréq. abs. littér.: 19. |