| STUPRE, subst. masc. Littér. Débauche honteuse, avilissante. Se jeter, se vautrer dans le stupre. Elle eut soudain l'horrible et précis rappel de tout ce qu'elle avait fait pour cet homme, de leurs nuits, de cet amour insensé, de cette adoration d'une chair méprisable où elle s'était abaissée et prostituée. Jusqu'où n'avait-elle pas abdiqué sa pudeur et sa dignité, quel stupre n'avait-elle pas accepté pour susciter en lui le frisson du plaisir (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 124).Il eut honte de Rose comme d'une fille perdue à qui il était lié par le stupre le plus bas (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p. 43).− Subst. + de stupre.Lieu de stupre. C'était par les villes et par les bourgs un souffle déchaîné de stupre et d'adultère (Lorrain, Sens. et souv., 1895, p. 261).Borgne, aveugle, sourd, noué, l'homme est encore une bête de stupre (Arnoux, Suite var., 1925, p. 166). − En partic. Acte de lubricité, viol. Gilles s'installait aux fenêtres du château et (...) faisait monter ceux [de jeunes mendiants] dont la physionomie l'incitait au stupre (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 12). REM. Stupreux, -euse, adj.,hapax. En une heure nous avons été fornicatrices, adultères, incestueuses, stupreuses (Péladan, Vice supr., 1884, p. 240). Prononc. et Orth.: [stypʀ
̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1372 « viol » stupre et defloracion de vierge (Denis Foulechat, trad. de Jean De Salisbury, Policraticus, éd. Ch. Brucker, fol. 96 recto, col. 1, p. 293); 1684 « débauche honteuse » (Nouv. dict. du voyageur fr.-all.-lat., 854 [Chouët] ds Quem. DDL t. 12). Empr. au lat. class.stuprum « action de déshonorer, violence, attentat à la pudeur; relations coupables ». Fréq. abs. littér.: 31. |