| STUDIO, subst. masc. A. − 1. Vieilli. Atelier d'artiste, de photographe d'art. Maurice avait installé son studio (...) dans une vaste pièce qui passait pour avoir servi d'atelier à Van Loo (...). Là, s'entassaient ses tableaux, ses dessins, ses ébauches (E. Jaloux, Fumées dans la campagne, 1914, p. 87 ds Rey-Gagnon Anglic. 1982). 2. a) CIN. Local ou ensemble de locaux aménagés pour les prises de vue cinématographiques. Studios de cinéma; studios de Boulogne, de Cinecitta, d'Hollywood; tourner en studio. La réalisation d'un film a lieu soit dans un « studio », soit en « extérieur », soit dans des « décors extérieurs ». Un studio est un vaste atelier (certains studios mesurent plus de cent mètres de longueur et cinquante mètres de largeur) où sont rassemblés le matériel électrique destiné à fournir la lumière nécessaire aux prises de vues et le matériel utile aux prises de son (Arts et litt., 1936, p. 88-10).Léon Gaumont (...) possédait, en 1914, les grands studios des Buttes-Chaumont (...). Charles Pathé (...) créa les studios de Vincennes dont chaque film était vendu à des centaines de copies (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p. 350). b) MUS., RADIO, TÉLÉV. Local où ont lieu les enregistrements destinés à la radiodiffusion, à la télévision, à l'industrie du disque. Studio insonorisé, silencieux. L'acoustique des studios de télévision est loin de valoir celle des studios de radiodiffusion (Matras, Radiodiff. et télév., 1958, p. 107).Les éléments du prix de revient d'un disque sont extrêmement nombreux puisqu'il faut tenir compte (...) de l'enregistrement en studio, de toutes les opérations de pressage, des frais commerciaux (Disque Fr., 1963, p. 12). 3. Lieu de projection de films pour cinéphiles. Studio d'art et d'essai. (Dict. xxes.). − P. ext. Petite salle de spectacle. Studio Montparnasse, des Ursulines; studio des Champs-Élysées. Xavier de Courville et Jacqueline Pianava donneront au Studio du Val de Grâce, le nouveau théâtre de la rive gauche (...) un programme de chansons (L'Humanité, 19 janv. 1959, p. 5, col. 5). 4. Salle où l'on fait des répétitions de danse ou divers exercices physiques. J'ai vendu d'abord mon buffet, pour faire de la place (...) et transformer ma salle à manger en studio de culture physique (Céline, Voyage, 1932, p. 328). B. − 1. Vieilli. Pièce qui sert à la fois de salon, de salle à manger, de bureau et de chambre à coucher. Mais venez donc un de ces jours (...) prendre votre thé avec Gilberte, elle vous le fera comme vous l'aimez, comme vous le prenez dans votre petit « studio » (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 508). 2. Logement indépendant comportant une belle pièce et disposant de commodités (cuisine, sanitaire, etc.). Charmant, grand, petit studio; acheter, louer un studio. La construction de villas ou de studios meublés dans les stations, en vue de créer une capacité supplémentaire dans ce type de constructions (Jocard, Tour. et action État, 1966, p. 193). REM. 1. Studette, subst. fém.Petit studio. Charme d'une petite résidence. Confort d'un grand immeuble. Livraison immédiate. Studettes: 105 000 F. Studios convertibles: 175 000 F (L'Express, 14 févr. 1977, p. 40, col. 2). 2. Studio-, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst. masc.a) 3. Studio-atelier. -L'officier de police Antonio Vastano, chargé de l'opération, raconte: « Au quatrième étage, dans un vaste studio-atelier, c'est la caverne d'Ali-Baba! Nous voilà en présence d'une véritable usine de faux » (Le Point, 5 déc. 1977, p. 219, col. 3). b) Studio-cabine. -Au pays du Mont-Blanc Sallanches Votre studio-cabine avec casier à skis, cellier et parking (Le Point, 18 avr. 1981, p. 120, col. 1). -studio, élém. de compos. entrant dans la constr. de subst. masc.a) Car-studio. -Départementale en direct du car-studio de France-Culture, à Fribourg, en Suisse (Télérama, 18 mars 1981, p. 129, col. 1). b) Mini-studio. -Investissement sûr dans la pierre dans un quartier privilégié du mini-studio au 5 pièces prix fermes et définitifs (L'Express, 14 févr. 1977, p. 40, col. 1). c) Pavillon-studio. -En réalité, il manque à Roissy des pavillons-studios pour le troisième âge (L'Express, 9 mai 1977, p. 183, col. 1). Prononc. et Orth.: [stydjo]. Plur. des studios. Étymol. et Hist. 1. 1830 « atelier d'artiste » (Lady Morgan, La France en 1829 et 1830, II, 138 ds Höfler Anglic.); 2. a) 1904 « cabinet de travail » (Rolland, J.-Chr., Matin, p. 190); b) 1918 « pièce servant de salon, de chambre à coucher et accessoirement de cabinet de travail à une personne » (E. Jaloux, Fumées dans la campagne, 124 ds Höfler Anglic.); c) 1928 « une telle pièce disposant de commodités et constituant un petit appartement indépendant » (Blanche, Modèles, p. 61); 3. a) 1914 « atelier de photographe » (P. Adam, Vues d'Amérique, p. 229 ds Rey-Gagnon Anglic.); b) 1914 « atelier de prises de vue de cinéma » (Film-Revue, 25 mai, 15a-b, ibid.); c) 1927 « petite salle de projections de films non destinés à une grande diffusion » (Cinéa-Ciné pour tous, 1erfévr., 27a, ibid.); d) 1932 (supra A 4); e) 1933 « local de prises de son d'émissions radiophoniques » (Annuaire radio, p. 24); f) 1935 « local d'enregistrement de disques » (Arts et litt., p. 88-7); g) 1939 télév. (R. gén. de l'électr., t. 45, no16, p. 510); h) 1941 « salle de répétition de théâtre » (Duhamel, Suzanne, p. 22); i) 1953 danse (Brillant, Probl. danse, p. 104). Empr. à l'angl.studio, lui-même empr. à l'ital. studio corresp. au fr. étude*, en partic. au sens de « lieu où l'on étudie, où l'on travaille » d'où « atelier d'un peintre ou d'un sculpteur ». Att. comme terme de Beaux-Arts en angl. dep.1819 au sens de œuvre artistique d'exercice, étude» et « atelier d'artiste » (NED), l'usage de studio s'est étendu aux empl. 3 a (1881, ibid.), 3 b (1911 ds NED Suppl.2), 3 f (1922, ibid.), 3 e (1928, ibid.), 3 g (1938, ibid.), 3 c étant à rapprocher de l'angl. studio-theatre (1933, ibid. et Morand, Londres, p. 244). Le sens 2 est à rapprocher de l'anglo-amér. studio apartment (1903 ds NED Suppl.2), et p. ell. studio (1942, ibid.), corresp. à l'angl. studio flat (1934, ibid.) et qui désigna un cabinet de travail ou un atelier disposant des commodités d'un appartement, puis un petit appartement. La mention de studio glosant étude « cabinet de travail » en 1824 pourrait être un empr. dir. à l'ital. (Bonstetten, Homme Midi, p. 79: il y vit tellement enfermé dans son étude (studio) qu'on le prendrait pour un saint ermite). Fréq. abs. littér.: 166. |