| * Dans l'article "STRIP-TEASE,, subst. masc." STRIP-TEASE, subst. masc. A. − Spectacle au cours duquel une ou plusieurs personnes, le plus souvent féminine(s) se déshabille(nt) lentement, de manière suggestive, sur une musique de danse. Synon. peu usité effeuillage.Numéro de strip-tease; faire du strip-tease. Et l'érotisme? L'émotion violente du voyeur ou de l'exhibitionniste n'est-elle pas trop intéressée à la satisfaction d'un instinct pour être celle d'un spectacle? Imagine-t-on qu'un strip-tease pourrait demeurer un spectacle, s'il s'effectuait seule à seul? (Hist. spect., 1965, p. 6).La mode du strip-tease, qui s'est répandue rapidement dans nos cabarets et music-halls, est une façon de provoquer la lubricité des spectateurs (Jeux et sports, 1967, p. 810). − P. méton. ♦ Numéro de ce spectacle. Faire un strip-tease. Les Malheurs d'Arthur. Trois stripteases présentés sous forme de mini-fictions (Le Figaro TV Magazine, 5 sept. 1987, p. 83, col. 3).P. ext. Synon. de déshabillage.Une semaine de beau temps encore, quelques bouffées de chaleur, et il allait y avoir du décolleté affriolant, du déshabillage hypocrite, de l'amorce de strip-tease! (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 205). ♦ Établissement (cabaret, boîte de nuit, baraque de foire, etc.) spécialisé dans ce genre de spectacle. J'irai partout, sur les plages de milliardaires, chez les derniers Indiens, dans les strip-teases minables (Arts, 27 août 1958, p. 6, col. 3). B. − P. métaph. ou au fig. Fait pour une personne connue de dévoiler sa vie privée ou d'étaler ses convictions, ses sentiments, ses états d'âme; p. ext., fait pour une collectivité, un parti politique de montrer son fonctionnement intime, de révéler ou de laisser révéler ses difficultés, ses problèmes internes. Jamais (...) le célèbre auteur des Carnets du Major Thompson et de Snobissimo [P. Daninos] ne s'était livré à ce genre de confession. Non pour sacrifier à certaine mode du strip-tease littéraire ou par narcissisme, mais parce qu'il fallait bien raconter cette aventure à la première personne (Elle, 10 févr. 1966, p. 39, col. 1).Les tentatives de décentralisation mettent en évidence (...) les tares du système! Ce strip-tease met à nu un corps administratif disgracieux (Le Monde, 6 mars 1974ds Gilb. 1980). REM. 1. Strip, subst. masc.,abrév. Spectacle de strip-tease. La fin du strip n'est plus alors d'expulser à la lumière une profondeur secrète, mais de signifier, à travers le dépouillement d'une vêture baroque et artificielle, la nudité comme habit naturel de la femme (Les Lettres nouvelles, déc. 1955, p. 820 ds Höfler Anglic. 1982).P. méton. Lieu où l'on peut voir ce spectacle. « Colle-toi des paillettes et montre tes miches dans les strips », disait-il en guise d'injure à Franca [acrobate dans un cirque] quand elle ne travaillait pas assez (B. Poirot-Delpech, Les Grands de ce monde, 1984 [1976], p. 123). 2. Strip-poker, subst. masc.Poker au cours duquel les joueurs ôtent une pièce de vêtement à chaque coup perdant. Ma spécialité c'était le strip-poker! et je perdais tout le temps! (B. Blier, Les Valseuses, Paris, J'ai lu, 1978 [1972], p. 319). Prononc. et Orth.: [stʀipti:z]. Plur. des strip-teases (Rob.), mais inv. ds E. Morin, Les Stars, Paris, éd. du Seuil, 1957, p. 28 et L'Express, loc. cit. Prop. du Conseil sup. de la lang. fr. ds Doc. admin. du J.O., 6 déc. 1990, p. 16 b: striptease (cette graphie soudée, au plur. ds Le Figaro TV Magazine, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1937 fém. Strip-tease « femme qui tient un rôle de déshabillage dans un spectacle de cabaret » (J. Cocteau, Mon premier voyage − Tour du monde en 80 jours −, 221 ds Höfler Anglic.); 1949 « spectacle de déshabillage » (R. Fallet, Pigalle, pp. 185-186 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 52, p. 87); 1958 « établissement où l'on donne ce type de spectacle » (Arts, loc. cit.). Empr. à l'anglo-amér.strip-tease att. dep. 1936 comme terme dési-gnant ce type de spectacle et en empl. appos. pour en qualifier les acteurs (d'où l'empl. chez J. Cocteau p. ell. du déterminé d'un syntagme comme strip-tease girl), v. NED Suppl.2. Strip-tease est un dér. régr. de l'anglo-amér. strip-teaser (v. infra strip-teaseuse). DÉR. Strip-teaseuse, subst. fém.[Corresp. à supra A] Femme qui fait du strip-tease. En un rien de temps elle était devenue vulgaire. Ça n'était plus une illustration de livres pour enfants mais une sorte de strip-teaseuse de l'Ouest américain aux prises avec un méchant patron de saloon (J. Lanzmann, La Baleine blanche, 1982, p. 50).En appos. Les dames strip-teaseuses du Crazy Horse Saloon (Le Figaro littér., 24 nov. 1969, p. 40, col. 3).Au masc., rare. Les strip-teaseurs suivants: un boutonneux en cow-boy, un macho en flic, un blondinet en prolo (...) et un noir aux yeux bleus en danseuse du ventre, auront autant de succès (Le Nouvel Observateur, 22 juin 1981, p. 49, col. 3).− [stʀiptizø:z]. Plur. des strip-teaseuses (Lar. Lang. fr.). − 1reattest. 1955 (Les Lettres nouvelles, déc., 822 ds Höfler Anglic.); de strip-tease (suff. -eur2*) d'apr. l'anglo-amér. strip-teaser att. dep. 1930 et dont on note un empr. isolé en fr. (1951 plur. strip-teasers, L'Aurore France-libre, 20-21 oct., 5c ds Höfler Anglic.; cf. aussi en angl. la forme francisée strip-teaseuse en 1941 ds NED Suppl.2). L'angl. strip-teaser est comp. de to strip « déshabiller, se déshabiller » et de teaser, au sens, att. dep. 1895, de « personne qui éveille le désir sexuel sans se donner, allumeuse », dér. de to tease « taquiner » d'abord au sens de « taquin, celui qui agace » d'où « mâle destiné à exciter une femelle » (v. le fr. agaceur), v. NED et NED Suppl.2. BBG. − Quem. DDL t. 34 (s.v. strip-tease). |