| STRIE, subst. fém. Surtout au plur. A. − 1. Chacun des sillons parallèles peu profonds, séparés les uns des autres par une arête, qui marquent une surface. Synon. striure.Stries d'une lime. La partie du sommet de la coquille où passe le pédicule de l'animal, est striée longitudinalement (...); la strie qui est dans le milieu, est la plus profonde: il y a une strie transversale qui sépare en deux parties égales toutes les stries longitudinales (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 124). 2. Chacune des lignes parallèles qui se détachent, par leur couleur, d'un fond de couleur différente. Synon. striure.Seulement maintenant, je sais. Je soulève mes cheveux: ces stries blanches, ce n'est plus ma curiosité ni un signe: un commencement; ma tête va prendre, vivante, la couleur de mes os (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 78). B. − Spécialement 1. ANAT., HISTOL. Chacune des scissures très fines et très nombreuses visibles à la surface de certains os. (Dict. xixes. et xxes.). ♦ Stries acoustiques. ,,Stries de substance blanche au nombre de trois à six (variable d'un côté à l'autre), qui parcourent le plancher du quatrième ventricule`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Elle présente (...) de chaque côté, de fins cordons blanchâtres, les stries acoustiques (Gérard, Anat. hum., 1912, p. 305). ♦ Stries d'Amici. ,,Membrane très mince qui se trouve au milieu du disque (...) d'une fibrille musculaire striée`` (Lov.-Veill. 1954). 2. ARCHIT. ,,Partie pleine située entre deux cannelures consécutives d'une colonne ou d'un pilastre`` (Noël 1968). 3. GÉOMORPHOL. Strie glaciaire. ,,Incision longue (quelques décimètres à plusieurs mètres) et étroite (quelques millimètres) dans la roche du lit glaciaire, ou dans les blocs et les cailloux morainiques (...) due au frottement d'une particule plus dure enchâssée dans la glace en mouvement`` (Géomorphol. 1979). Les blocs de moraines, fortement pressés contre les parois de la gorge, les usent, les polissent et souvent y tracent des stries ou rayures (Lapparent, Abr. géol., 1886, p. 48). 4. INDUSTR. DU VERRE. Opacité du verre due au mélange imparfait des matières premières ou à une cuisson défectueuse. Pour éviter la formation des stries qui se produisent toujours quand la masse n'est pas homogène et le refroidissement trop rapide, Guinand, après affinage, mettait à l'intérieur du creuset un petit moteur faisant tourner un cylindre réfractaire (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 87). Prononc. et Orth.: [stʀi]. Ac. 1762-1835 au plur.; dep. 1878 au sing. Étymol. et Hist. 1. 1526-37 archit. « petit sillon longitudinal » (dans une colonne) (D. de Sagredo, Raison d'architecture antique [trad. de l'esp.], 19 vod'apr. M. Cagnon, S. Smith ds Cah. Lexicol. t. 19, 1971, p. 105), ne semble pas att. au xviies.; à nouv. 1742 « id. » (sur un coquillage) (A. J. Dézallier d'Argenville, L'Hist. nat. éclaircie dans deux de ses part. princ., la lithologie et la conchyliologie, p. 127); 2. 1771 archit. « partie pleine séparant deux cannelures (dans une colonne) » (Trév.); 3. 1779 « ligne, colorée ou non, se détachant sur un fond quelconque » (H. B. de Saussure, Voyages dans les Alpes, t. 1, p. 93 ds Littré); 4. 1845 géol. « chacun des sillons parallèles tracés dans une roche par des glaciers » (Élie de Beaumont ds C.r. de l'Ac. des sc., t. 20, p. 596 [passage trad. du texte angl. du DrCh.-T. Jackson]). Empr. au lat.stria « sillon, cannelure ». Fréq. abs. littér.: 89. |