| STRANGULATION, subst. fém. Constriction violente exercée au niveau du cou par les mains ou au moyen d'un lien (corde, lacet, etc.) et provoquant généralement la mort par asphyxie. Synon. étranglement.Marques de strangulation; mort par strangulation; supplice de la strangulation; périr par strangulation. Le poids de son corps, pesant sur la corde qu'on avait passée au bout dehors de la frégate, avait opéré la strangulation (Sue, Atar-Gull, 1831, p. 34).Fanny, à demi suffoquée par la strangulation qu'opérait la main crispée de Baccarat, roulait des yeux hagards et suppliants (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 496).− P. anal., MÉD., PATHOL. ,,Constriction d'un viscère avec arrêt de la circulation`` (Lar. Lang. fr.). ♦ Strangulation utérine. ,,Symptôme commun de l'hystérie qui consiste dans un sentiment de suffocation ou d'étranglement`` (Raymond 1832). − P. anal. Sensation de gorge nouée provoquée par une vive émotion, un sentiment exacerbé. [La comtesse] fit un pas en avant, pâle et tremblante, essayant de parler et retenue par une strangulation subite (Sand, Valentine, 1832, p. 84). − Au fig. Entrave, restriction. Il n'y avait pas cette espèce d'affreuse strangulation économique qui à présent d'année en année nous donne un tour de plus (...). Il n'y avait pas cet étranglement économique d'aujourd'hui, cette strangulation scientifique (...) où celui qui est étranglé a si évidemment tort (Péguy, Argent, 1913, p. 1103). Prononc. et Orth.: [stʀ
ɑ
̃gylasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1549 « constriction, resserrement » strangulation et douleurs d'amarry [« utérus »] (Meignan, Hist. des plantes, LXXVd ds Delb. Notes mss); id. de paour des dangiers de strangulation (Id., op. cit., CCCII ds Gdf. Compl.; cf. 1575 Id., op. cit., Lyon, Ch. Pesnot, CCCII: Je ne conseilleray jamais d'user des grains ou noyaux d'icelle [herbe aux pouilleux] pour purger le corps, de paour des dangiers de strangulation); 1611 strangulation de la matrice (Cotgr.); 1832 strangulation utérine (Raymond); 2. 1611 « action de s'étrangler » (Cotgr.), très rare jusqu'en 1752 (Trév.: supplice de ceux qu'on étrangle). Empr. au lat.strangulatio « étranglement, rétrécissement ». Fréq. abs. littér.: 16. |