| * Dans l'article "STRABISME,, subst. masc." STRABISME, subst. masc. OPHTALMOL. Anomalie de la vision, congénitale ou non, caractérisée par l'impossibilité de fixer un même point avec les deux yeux, les axes visuels ayant un défaut de convergence. Synon. fam. loucherie.Strabisme concomitant, inférieur, intermittent, interne, latent, paralytique, spasmodique, supérieur; léger strabisme; pointe de strabisme; un rien de strabisme; corriger le strabisme. C'est le strabisme de deux prunelles, dont celle-ci lancerait des éclairs et celle-là serait de l'eau terne (Richepin, Aimé, 1893, p. 367).Mais il y a pis que les déformations accidentelles! Cette enfance pèche par mille stigmates de dégénérescence. Voici la petite Doré atteinte de strabisme et vingt autres, victimes de la même hérédité alcoolique (Frapié, Maternelle, 1904, p. 141).♦ Strabisme convergent. ,,Strabisme dans lequel les yeux convergent de telle façon que les deux axes visuels se croisent quelque part entre le point de fixation et le visage`` (Mill. Vision 1981). ♦ Strabisme divergent. Strabisme dans lequel les axes de vision se tournent tous les deux en dehors. Ce strabisme divergent que présente la Maja de Goya (T'serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 113). − P. anal. Réaction consécutive à certains états physiologiques ou grimace imitant cette affection. Des femmes tombées sur les tapis se roulèrent. L'une sembla mue par un ressort, se jeta sur le ventre et rama l'air avec ses pieds; une autre subitement atteinte d'un strabisme hideux, gloussa (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 166).Des grimaces de crapauds, des strabismes volontaires, des langues tirées tachées d'encre violette (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 34). − Au fig. Vue faussée des choses, difficulté d'adaptation à une situation donnée. Si je te parle ou si je t'écris, je ne sais si je m'adresse à toi seul ou aux omnes gentes. Cela tend à produire une sorte de strabisme, deux points de vue, ou deux accommodations (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1929, p. 508).Sa physionomie est fermée, méprisante, le regard fuyant se refuse dans une sorte de « strabisme moral », comme s'il voulait dissimuler le oui de la présence (Mounier, Traité caract., 1946, p. 726). Prononc. et Orth.: [stʀabism̭]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1575 strabismus (Paré,
Œuvres, XVII, 1, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 604); 1660 strabisme (trad. Pathologie de Jean Fernel ds Fr. mod. t. 14, p. 286). Empr. au gr.
σ
τ
ρ
α
β
ι
σ
μ
ο
́
ς dér. de σ
τ
ρ
α
β
ο
́
ς « louche ». Cf. 1495 strabosité « divergence dans l'axe visuel des deux yeux » (Bernard de Gordon, Pratique, III, 6 ds Gdf.), dér. sav. du lat. strabus « louche, aux yeux de travers », lui-même empr. au gr. σ
τ
ρ
α
β
ο
́
ς. Fréq. abs. littér.: 20. DÉR. Strabique, adj. et subst.a) Adj. Relatif au strabisme. Un sourire d'attente général et sans cause naissait sur un côté de son menton en galoche (...) ce qui lui donnait l'air narquois et vaguement strabique (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 260).b) Subst. Personne atteinte de strabisme. Synon. fam. louchon.Des images parasitaires chez les strabiques opérés (Blondel, Action, 1893, p. 174).− [stʀabik]. − 1reattest. 1845-46 (Besch.); de strabisme, suff. -ique*; cf. anc. strabite « affecté du strabisme » (1812, Boiste). |