| STATUFIER, verbe trans. A. − Élever une statue à une personne, un animal; la/le représenter par une statue. Quand, sur l'arc du Carrousel, ils [les artistes] (...) statufiaient le César moderne, ils cherchaient la forme généralisée (Hourticq, Hist. art., Fr., 1914, p. 367). B. − P. anal. ou au fig. 1. Rendre (quelqu'un/quelque chose) immobile, immuable, silencieux à la manière d'une statue. Synon. figer, stupéfier, pétrifier.Cette réponse me statufia (Cocteau, Potomak, 1919, p. 218).V. médusant rem. s.v. méduser ex. de Sartre. − Empl. pronom. réfl. Devenir semblable à une statue, sous l'effet de la surprise, de la peur. Folcoche restait pétrifiée (...). Elle ne bougea pas d'un centimètre, se statufia dans le genre noble (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 70). 2. Être reconnaissant envers (quelqu'un), vouer (à quelqu'un/ à quelque chose) une admiration souvent excessive, le/la transformer en objet de culte. Synon. mettre sur un piédestal*.V. accusateur ex. 8. REM. Statufication, subst. fém.Action de statufier; état de ce qui est statufié. La gloire et la statufication, les seules maladies de l'homme qui ne se diagnostiquent qu'après le trépas (Arnoux, Renc. Wagner, 1927, p. 152).Vénus et Neptune, présents (...), sous leur statufication archaïque d'un bout à l'autre des cinq actes, valent bien Hécate et ses sorcières (Claudel, Accompagnements, p 466 ds Rheims1969). Prononc.: [statyfje], (il) statufie [-fi]. Étymol. et Hist. 1. 1888 « élever une statue à quelqu'un » (C. Villatte, Parisismen); 2. 1919 « méduser, figer » (Cocteau, loc. cit.). Dér. de statu(e)*; suff. -(i)fier*. Bbg. Quem. DDL t. 34. |