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STAGNATION, subst. fém.
A. − État d'un fluide qui stagne. Dans les routes bien entretenues, les flaches sont peu profondes mais elles ont quelquefois d'assez grandes longueurs; ce sont alors des commencements d'ornières. Longue, la flache n'a que peu d'influence sur le tirage qu'elle n'augmente qu'à cause de la stagnation des eaux qui y ramollit la chaussée (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 31).C'est par l'air ambiant que les gouttelettes émises lors de la toux, la parole, l'éternuement peuvent propager les germes d'infection. La saturation en vapeur d'eau, la stagnation de l'air, en retardant la chute au sol de ces gouttelettes, favorisent la propagation (Quillet Méd.1965, p. 191).
P. métaph. Si l'humanité atteignait un pareil état de morne béatitude, elle s'y corromprait si vite (...) que, pour sortir de cette stagnation putride, il lui faudrait de nouveau des héros, des victimes, des expiateurs, des Serviteurs de Iahvé (Renan, Hist. peuple Isr.,t. 3, 1891, p. 498).
MÉDECINE
Vx. ,,État du sang et des humeurs qui ne coulent pas ou qui circulent trop lentement`` (Littré-Robin 1855). Stagnation du sang, des humeurs. Dans le commencement du scorbut il y a un épaississement, une espèce de stagnation dans les humeurs, que les remèdes chauds corrigent. (...) ensuite les liqueurs épaissies et sans mouvement tendent à la dissolution putride (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 456).
,,Défaut d'écoulement et accumulation d'un liquide ou d'une matière organique`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Stagnation du pus dans les plaies. La stagnation des matières dans le gros intestin accentue souvent leur déshydratation, les rendant dures, diminuant leur volume, autant de facteurs qui aggravent la constipation (Quillet Méd.1965, p. 132).
En stagnation.Lorsque, pour épargner un côté douloureux de la mâchoire, on ne mastique que du côté sain: les dents inactives s'hypertrophient et, macérant dans une salive en stagnation, elles se couvrent de tartre (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 201).
B. − Au fig.
1. État d'inertie; manque d'activité. Synon. arrêt, immobilisme, piétinement.L'auteur nie (...) que l'usage de cette drogue [l'opium] engendre (...) une stagnation et une torpeur des facultés (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 412).
♦ Dans les domaines écon. et financier.,,Situation d'une économie qui ne connaît ni expansion, ni récession`` (Combe 1971). Stagnation des affaires, du pouvoir d'achat. L'inflation insidieuse s'observe à l'est comme à l'ouest. En occident, cette inflation ne désarme même pas dans les périodes de stagnation ou de recul de l'activité (Univers écon. et soc.,1960, p. 32-8).Parallèlement à cette stagnation de nos exportations de fruits, nos importations ont augmenté sans cesse, les fruits exotiques (agrumes et bananes) prenant une place de plus en plus grande dans les tonnages importés (Boulay, Arboric. et prod. fruit.,1961, p. 39).
En partic. Absence de progrès, de développement. Stagnation intellectuelle. On impute volontiers à la stagnation de l'architecture la difficulté que l'on éprouve aujourd'hui à renouveler le style ornemental, dans les meubles, les bijoux (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 391).À partir de la disparition de l'École d'Alexandrie, la recherche a connu dix siècles de stérilité, au moins apparente. Les historiens se sont contentés d'enregistrer cette stagnation du progrès scientifique sans l'expliquer (Encyclop. éduc.,1960, p. 242).
2. PSYCHIATRIE
a) ,,Stase de la libido qui survient lorsque la tension est nulle entre des contenus conscients et inconscients`` (Virel Psych. 1977).
b) Stagnation de la pensée. ,,Impuissance à suivre le courant initial de la pensée`` (Carr.-Dess. Psych. 1976).
REM. 1.
Stagnationnisme, subst. masc.,écon. Immobilisme. En opposition absolue avec le stagnationnisme et tous les malthusianismes est la doctrine communiste, telle qu'elle a été exprimée par les Soviétiques aux Nations unies, dans les assemblées internationales et dans divers articles ou discours (Hist. sc., 1957, p. 1615).
2.
Stagnationniste, adj. et subst.a) Adj. Relatif à la stagnation. Une réponse institutionnelle appropriée n'est point donnée au développement tumultueux (non pas stagnationniste) des forces vives de la production (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 509).b) Subst. Partisan de la stagnation. (Rob. 1985).
Prononc. et Orth.: [stagnasjɔ ̃]. V. stagnant. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1741 « état du sang ou des humeurs qui ne coulent pas ou s'écoulent trop lentement » (Col de Vilars, Dict. franç.-lat., p. 406); 1762 « état de ce qui stagne » (Ac.); 1764 « état d'inertie, d'inactivité » (Dupont de Nemours, Export. grains, p. 9 ds Brunot t. 6, 1, 1, p. 107). Dér. sav. du lat. stagnatum, supin de stagnare (v. stagner); suff. -ion* (v. -tion). Fréq. abs. littér.: 97.