| * Dans l'article "SPÉCULATIF, -IVE,, adj. et subst. masc." SPÉCULATIF, -IVE, adj. et subst. masc. A. − Adj. [En parlant d'une opération financière, comm.] 1. Qui a pour but de tirer profit des variations du marché. Achat, manœuvre, opération, vente spéculative; mouvements spéculatifs. Empêcher tout jeu spéculatif dirigé contre la monnaie (Industr. fr. bois, 1955, p. 41). 2. Qui provient de telles opérations, qui est dû à de telles opérations. Augmentation spéculative des prix; gains spéculatifs. Une fortune spéculative pouvait être taxée pour la totalité du revenu (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 542).Les booms, en partie spéculatifs, des implantations minières ou de telle industrie de transformation (Perroux, Écon. XXes., 1964, p. 254). B. − 1. Adj. et subst. masc. (Celui) qui se livre à des recherches abstraites, théoriques. Synon. spéculateur, théoricien.Un pur spéculatif. La folie de l'abstraction égarait ce spéculatif hors du monde social (Bourget, Disciple, 1889, p. 222).Les grands philosophes sont morts, les grands savants spéculatifs eux-mêmes n'ont plus lieu (Valéry, Conq. méthod., 1897, p. 48). 2. Adj. Qui porte sur des recherches abstraites, théoriques, qui leur est consacré. Synon. abstrait, intellectuel, théorique; anton. concret, positif, pratique.Jugement, problème spéculatif; connaissance, curiosité, étude, méthode, pensée, question, raison, recherche, science, vie spéculative. Les dogmes spéculatifs de l'existence de Dieu, de la Trinité, de la création, de la diversité substantielle de la matière et de l'esprit (Lacordaire, Conf. de N.-D., 1848, p. 194).L'intelligence spéculative, l'aptitude à la philosophie des sciences (A. France, P. Nozière, 1899, p. 161). ♦ Philosophie spéculative. Métaphysique. Si saint Thomas avait vécu au temps de Galilée et de Descartes, il aurait appris à la philosophie spéculative chrétienne à se délivrer, pour être plus fidèle à la pensée métaphysique d'Aristote, des images et des fantasmes périmés de la mécanique et de l'astronomie aristotéliciennes (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 224). C. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Recherche abstraite, théorique. Les régions où le pur spéculatif s'est maintenu le plus longtemps semblent être l'Allemagne et l'Italie (Benda, Trah. clercs, 1927, p. 199).Les interférences du spéculatif et du pratique, dans l'ordre éthique lui-même, ne doivent pas nous induire à confusion (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 73).V. conceptuel B 2 ex. de Traité sociol. Prononc. et Orth.: [spekylatif], fém. [-i:v]. Ac. 1694, 1718: spe-; dep. 1740: spé-. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1265 « (d'une discipline, d'une pensée) qui s'applique à la méditation de philosophie théorique » uevre speculative (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, II, XLVII, 8, p. 221, 45); 1360-65 empl. subst. fém. (Commentaire de Martin de St-Gille sur les Amphorismes Ypocras, éd. G. Lafeuille, fol. 4Vb, gloss. p. 382: nourri en son enfance en speculative et aprez en pratique); 1370-72 (Nicole Oresme, Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, VI, 2, p. 332: pensee speculative; entendement speculatif et ... entendement pratique); id. science speculative (Id., ibid., II, 9, p. 164); 2. 1372-74 « (d'une personne) qui consacre son esprit aux recherches théoriques » medecin speculatif (Id., Polit., ms. Avranches, fol. 90b ds Gdf. Compl.); 1587 esprits speculatifs (Lanoue, Discours pol. et milit., Basle, Fr. Forest, p. 550). B. 1. 1745 « qui s'occupe de calculs financiers, pratique la spéculation financière » (Cl. Dupin, Oeconomiques ds Brunot t. 6, p. 169, note 7); 2. 1783 « qui est le résultat de spéculations financières » contrats ,,spéculatifs`` (Mercier, Tableau de Paris, VI, p. 275, ibid., p. 170). Empr. au b. lat.speculativus « contemplatif, spéculatif » (fin ve-déb. vies. Boèce); empl. subst. fém. speculativa [philosophia] « philosophie contemplative (oppos. à activa) » (vies. Cassiodore). Fréq. abs. littér.: 385. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 448, b) 373; xxes.: a) 558, b) 718. DÉR. Spéculativement, adv.D'une manière spéculative (supra B 2). Synon. abstraitement, intellectuellement, théoriquement.L'idée d'une raison humaine autonome, spéculativement comme techniquement, capable de juger de l'origine absolue des choses comme de créer une vie indépendante, est une conception mythique tout autant que l'idée d'un Dieu fabricateur (Ruyer, Cybern., 1954, p. 31).− [spekylativmɑ
̃]. − 1reattest. 1566 « de manière spéculative, théorique » (Estienne, Apol. Herod.,ch. 37 [II, 289] ds Hug.), rare; de spéculatif, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 13. BBG. − Pinckaers (S.). Rech. de la signif. véritable du terme spéculatif. Nouv. R. théol. 1959, t. 91, no7, pp. 674-695. |