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SPORADIQUE, adj.
A. − Épars, dispersé. On les considéra [Ruben et Siméon] (...) comme des tribus sporadiques, dispersées dans le reste d'Israël (Renan, Hist. peuple Isr., t. 1, 1887, p. 362).
− Spécialement
♦ ASTRON. Les étoiles filantes tombent tantôt rares et isolées, c'est-à-dire sporadiques, tantôt en essaims et par milliers (A. de Humboldt, Cosmos, trad. par H. Faye, t. 1, 1848, p. 138).
♦ GÉOL. Blocs sporadiques. Blocs dispersés. (Dict. xixeet xxes.).
♦ PATHOL. [P. oppos. à épidémique et endémique] Qui se produit rarement et plus ou moins isolément (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972). Affection, maladie sporadique; cas sporadique. Le goitre et le crétinisme peuvent s'observer en dehors des régions d'endémie, sous forme sporadique (Apert dsNouv. Traité Méd.fasc. 81925, p. 156).
♦ SC. NAT. Espèce sporadique. Espèce qui est dispersée dans plusieurs régions du globe. (Dict. xixeet xxes.).
B. − P. ext., cour. Qui se produit d'une manière irrégulière, qui apparaît çà et là, isolément et/ou de temps en temps. Synon. intermittent, isolé; anton. constant, continu, ininterrompu, permanent.Raboliot respirait lentement, la chair pénétrée d'un bien-être végétal (...). Il ne vivait que d'une pensée sporadique, d'images éparpillées à fleur de rêve comme des îlots sur un lac (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 287).Il ne s'agit pas (...) de distribuer périodiquement quelque savante documentation sur les possibilités de promotion sociale, d'orchestrer de sporadiques campagnes de presse, mais de créer une véritable « information de la promotion du travail », qui puisse atteindre les travailleurs de tous les milieux et de tous les lieux même les plus isolés (Encyclop. éduc., 1960, p. 286).
REM.
Sporadisme, subst. masc.,hapax. Le malentendu est comparable à un complexe interpersonnel que le sporadisme des intérêts et la concurrence des ambitions incompatibles ont laissé se former et qui s'embrouille de jour en jour par l'effet de notre susceptibilité passionnelle (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 195).
Prononc. et Orth.: [spɔ ʀadik]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) 1620 « qui attaque des individus isolés (d'une maladie) » (J. de Lampérière, Traité de la peste, p. 44); b) 1831 bot. (H. Lecoq, J. Juillet, Dict. raisonné des termes de bot. et des familles naturelles, Paris/Clermont-Ferrand: Sporadiques. M. de Candolle donne cette épithète aux genres dont les espèces sont éparses dans diverses contrées). Empr. au gr. σ π ο ρ α δ ι κ ο ́ ς « dispersé » (empl. chez Aristote à propos d'animaux qui vivent solitaires et errants et chez Galien à propos de maladies). Fréq. abs. littér.: 22.
DÉR. 1.
Sporadicité, subst. fém.Caractère de ce qui est sporadique. Sporadicité d'une maladie. La sporadicité d'une espèce (Lexis1975).− [spɔ ʀadisite]. − 1reattest. 1865 (Littré-Robin); de sporadique, suff. -ité*.
2.
Sporadiquement, adv.D'une manière sporadique. a) [Corresp. à supra A pathol.] La maladie du sommeil (...) s'observe sporadiquement en Rhodésie (Brumpt dsNouv. Traité Méd.fasc. 5, 11924, p. 342).b) [Corresp. à supra B] Synon. irrégulièrement, occasionnellement.C'est une contrée [le Berry] dont les ressources étaient faciles à mettre en œuvre, mais sujettes à s'épuiser (...). Souvent le limon fait défaut; et alors, sporadiquement, reparaît la forêt (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 155).− [spɔ ʀadikmɑ ̃]. − 1reattest. 1845 (Besch.); de sporadique, suff. -ment2*.