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SOUTE, subst. fém.
A. −
1. MAR. Partie d'un bâtiment aménagée dans l'entrepont ou la cale et servant à entreposer le matériel ou les provisions. Soute à bagages, à charbon, à munitions, à vivres, à voiles. Les soutes des vaisseaux de guerre se garnirent de combustibles et de munitions (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. 64).
P. métaph. Parce que c'est très beau la jeunesse sans doute Et qu'on en porte en soi tout d'abord le regret Mais le faix de l'erreur et la descente aux soutes C'est aussi la jeunesse à l'étoile des routes (Aragon, Rom. inach., 1956, p. 15).
2. P. anal.
a) AÉRON. Soute (à bagages). Partie d'un avion située dans le fuselage et servant à entreposer des bagages ou du matériel. Ayant débarqué des soutes à bagages cinq ou six caisses de marchandises, nous les avons vidées et (...) au fond de chacune d'elles (...) nous avons allumé une pauvre bougie, mal protégée contre le vent (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 159).
b) ASTRONAUT. L'une des deux parties dont est composé le vaisseau cosmique américain, dans laquelle est logée la charge perdue. En un long vol commence la descente. Le vaisseau cosmique par l'explosion de boulons explosifs se sépare en deux parties: d'une part, la soute contenant les appareils inutiles, certaines machines, les batteries d'accumulateur, etc., et d'autre part la cabine du cosmonaute proprement dite (France-Soir, 14 août 1962, p. 1, col. 3 et 4 ds Guilb. Astronaut. 1967).
c) Réserve, réduit aménagé au-dessous ou au-dessus du sol et servant à entreposer un combustible. Le curé a osé faire de l'ossuaire des La Vaulx, dans l'église, la soute à charbon du calorifère (Barrès, Cahiers, t. 4, 1906, p. 223).
P. anal. Toute l'équipe était descendue dans la soute aux vieux papiers (...). Quand on (...) eut ouvert la porte de cette cave, le jour ne filtrait que par un soupirail sur le gigantesque amoncellement des rognures (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 173).
d) Arg. ou pop. Estomac. Monta [sur le lougre où on le conviait à manger] (...) S'y fit la soute pleine (Richepin, Mer, 1886, p. 122).
B. − Au plur. ,,Combustible liquide pour les navires`` (Barbier Pétrole 1980, s.v. soutage).
Prononc. et Orth.: [sut]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1306 « réduit sous le pont d'un navire pour serrer les provisions » (Joinville, Vie de Saint Louis, éd. N. L. Corbett, p. 150). Empr. à l'a. prov.sota de même sens, att. une fois au xiiies. (Roman d'Arles, 348 ds R. Lang. rom. t. 32, p. 489) empl. subst. de la prép. sota « sous » (cf. Suchier, Denkmäler provenzalischer Literatur und Sprache, t. 1, p. 353, v. aussi Levy Prov.), lat. pop. *subta de même sens, altér., d'apr. le lat. class. supra « en haut, au-dessus », du b. lat. subtus, de même sens (v. sous); v. aussi J. Monfrin ds Mél. Lecoy (F.), p. 459. Fréq. abs. littér.: 65.