| * Dans l'article "SOUS-TENDRE,, verbe trans." SOUS-TENDRE, verbe trans. A. − GÉOMÉTRIE 1. [Le suj. désigne une corde] Joindre les extrémités d'un arc. On appelle arc de cercle la portion d'un cercle qui est comprise entre deux de ses points. On dit que la corde AB qui joint les extrémités d'un arc AB sous-tend cet arc (Roux, Miellou, Géom., 1946, p. 11). − P. anal. Entre ce cap et la pointe d'Entrecasteaux, la côte australienne décrit un arc que sous-tend le trente-septième parallèle (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 48). 2. [Le suj. désigne un arc] Contenir entre ses côtés. Les images stellaires, quasi-ponctuelles, (...) décrivent certaines trajectoires que le développement de la plaque fera apparaître. Ce sont des arcs de cercles concentriques. Tous les arcs sous-tendent le même angle au centre, quel que soit leur rayon (Danjon, Cosmogr., 1948, p. 40). B. − 1. Donner comme base (concrète ou abstraite) à. Jem avait été cueillir une gerbe de courts poèmes à Versailles (...). Coczani y avait sous-tendu d'anciens thèmes du dix-huitième, enrubannés d'accompagnements modernes (Martin du G., Devenir, 1909, p. 86).Il avait de gros traits, des rides longues et nettes; son visage couleur jambon de Parme, était comme sous-tendu par des câbles énergiques (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 11). 2. Être à la base (concrète ou abstraite) de. À l'aisselle des écailles qui, le long de l'épi, sous-tendent les fleurs, se forment des bulbilles (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 555).À travers le récit essoufflé de Meursault, j'aperçois en transparence une prose poétique plus large qui le sous-tend et qui doit être le mode personnel de M. Camus (Sartre, Sit. I, 1947, p. 114). REM. Sous-tendant, -ante, adj. et subst. fém.,géom. ,,Ligne droite opposée à un angle, et que l'on suppose tirée entre les deux extrémités de l'arc que mesure cet angle`` (Bouillet 1859). La sous-tendante de l'angle répond à la corde de l'arc (Besch.1845). Prononc. et Orth.: [sutɑ
̃:dʀ
̥], (il) sous-tend [-tɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1626 soustendente géom. subst. fém. (H. de Meynier, Paradoxes ... contre les mathématiciens, p. 4); b) 1856 sous-tendre (Baudel., Hist. extr., p. 190 [trad. l'angl. to subtend]); 2. a) α) 1836 (Land.: Sous-tendre a une chose, y tendre après un autre − presque inusité), également ds l'éd. de 1839;
β) 1845 (Besch.: Sous-tendre − Tendre à l'excès), attest. isolées; b) 1889 philos. « contenir » (Bergson, Essai donn. imm., p. 93: ils identifient cette série d'actes indivisibles et sui generis avec l'espace homogène qui les sous-tend); c) 1907 « être à la base de » (Id., Évol. créatr., p. 303: nous cherchons simplement à nous représenter le plan d'ensemble de chacun de ces mouvements complexes, c'est-à-dire le dessin immobile qui les sous-tend); d) 1909 sous-tendre qqc. à qqc. (Martin du G., loc. cit.). Dér. de tendre*; préf. de sous-*; au sens 1, cf. lat. sc. subtendere empl. en math. (1264 ds Latham), lat. tardif subtendere « tendre en dessous » (terme d'arpentage, vies., v. Souter Later Latin). En géom. l'angl. to subtend est att. en 1570, les subst. subtent en 1570 et subtenseen 1614 (v. NED). Gdf. donne une attest. du xiiies. de soutendre au sens de « soutenir, supporter (une obligation, une responsabilité) » dans le domaine juridique. Fréq. abs. littér.: 50. Bbg. Quem. DDL t. 28. |