| SOUS-MARIN, -INE, adj. et subst. masc. I. − Adjectif A. − 1. Qui est situé, qui vit, qui se produit ou se développe naturellement sous l'eau ou sous la mer. Courant, fond, relief sous-marin; grotte sous-marine; algue, faune, flore sous-marine; lumière sous-marine. Quand je ferme les yeux avant de m'endormir, j'ai dans ma rétine le bouchon de ma ligne (...) et la fuite et le plongement et la disparition du bouchon dans les profondeurs sous-marines (Goncourt, Journal, 1891, p. 142).Ces poissons bleus (...), si tu les étends sur le rivage, il est injuste qu'ils soient laids. Mais la faute vient de toi: ils étaient faits pour le rayonnement sous-marin. Ils étaient beaux là où cesse le rivage (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 616).V. album ex. 10. 2. Qui a été placé ou aménagé au fond de la mer. Il parvint à ramener son Nautilus vers un des ports sous-marins qui lui servaient quelquefois de points de relâche (Verne, Ile myst., 1874, p. 571).Hoechst contribue à l'implantation de véritables fermes sous-marines où seront exploitées de façon intensive les richesses de la mer (Le Monde, 25 mars 1977, p. 25, col. 5-6).V. câble ex. 4. B. − Qui a lieu sous la surface de l'eau, de la mer. Tout s'expliquait par l'explosion sous-marine de cette torpille (...). C'est sous l'action de ce cylindre, chargé d'une substance explosive (...) que l'eau du canal s'était soulevée comme une trombe (Verne, Ile myst., 1874, p. 461). C. − 1. [En parlant d'une activité] a) Qui s'effectue sous la surface de la mer. Synon. subaquatique.Chasse, plongée* sous-marine; guerre, lutte, navigation sous-marine. Les villages importants comportent un ensemble de distractions mises gratuitement à la disposition des participants: natation, ski nautique, pêche sous-marine (Tour. Fr., 1960, p. 45).Qui est utilisé lors d'une activité de ce type. Fusil* sous-marin. b) Qui a pour objet le monde sous la mer. Ce film (...) prétend donner une idée de cette science nouvelle qu'est l'archéologie sous-marine (Le Monde, 14 nov. 1979, p. 11, col. 5). 2. [En parlant d'un humain] Qui s'adonne à une activité sous l'eau, sous la mer. Chasseur, plongeur sous-marin. Les harpons, dont les caractéristiques (...) vont du gros harpon (...) au petit engin appelé foène utilisé par les pêcheurs sous-marins (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 51). 3. TECHNOL. Peinture sous-marine. Peinture spéciale pour la carène, destinée à détruire les végétaux et les coquillages, passée juste avant de remettre le bateau à flot (d'apr. Merrien 1958). Chaque année, au moment du concours, mon bateau a besoin de passer au radoub, pour rafraîchir la peinture sous-marine. Et ça dure quatre jours (Pagnol, Fanny, 1932, I, 1ertabl., 1, p. 9). D. − MAR. Qui peut naviguer sous l'eau. Bateaux sous-marins avec vitres, par un calme constant, l'agitation de la mer n'étant qu'à la surface (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 190).L'amiral Muselier (...) devait se rendre au Canada pour inspecter le croiseur sous-marin Surcouf (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 185).V. escorteur dér. s.v. escorter ex. de De Gaulle, mouilleur D 2 ex. de Le Masson. II. − Subst. masc. A. − MAR. Bâtiment conçu et équipé pour naviguer sous l'eau. Sous-marin atomique, lance-missiles, mouilleur de mines, d'observation, porte-engins, scientifique. Le sous-marin nucléaire, la plus étonnante réussite actuelle de l'emploi de l'uranium en dehors de la bombe, s'impose aujourd'hui comme le complément indispensable de la force atomique d'une grande puissance (Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 179).V. pistoleur rem. 2 s.v. pistolet ex. ♦ Sous-marin de poche. Ce bâtiment, de très petites dimensions. La nombreuse catégorie des sous-marins de poche représente une autre innovation sous-marine de la dernière guerre (Le Masson, Mar., 1951, p. 42). B. − P. anal., fam. Personne qui agit en secret, espion. Au « Figaro », les rédacteurs encore en place oscillent entre la peur − des « sous-marins » d'Hersant les surveillent − et une sorte d'admiration (Le Nouvel Observateur, 23 août 1976, p. 23, col. 3). Prononc. et Orth.: [sumaʀ
ε
̃], fém. [-in]. Att. ds Ac. de p. 1835. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) 1557 [éd.] soumarin « qui est sous les flots de la mer, au fond de la mer » (Ch. Toutain, Agamemnon, fo13 rods Gdf. Compl.); 1729 sous-marin « id. » (Bourguet, Lettres philos. sur la formation des sels, p. 213); b) 1835 navigation sous-marine (Ac.); c) 1858 bateau sous-marin (L. Figuier, L'Année sc. et industr., t. 1, p. 350); 2. subst. 1896 « navire construit pour la navigation sous marine » (d'apr. Rob. 1985). Dér. de marin1*; préf. sous-*. Cf. au sens 2 l'angl. submarine att. en 1899 (NED). Fréq. abs. littér.: 323. Fréq. rel. littér. : xixes.: a) 109, b) 388; xxes.: a) 162, b) 974. DÉR. Sous-marinier, -ière, subst. masc. et adj.,mar. a) Subst. masc. Membre de l'équipage d'un sous-marin. École d'ingénieurs à l'américaine, bouillonnante entreprise de matière grise (...), l'université de Compiègne est pilotée par un ex-sous-marinier (Les Nouvelles, 12 avr. 1984, p. 28).b) Adj. Qui concerne la navigation sous-marine, les sous-marins. Plus les forces nucléaires sous-marines croissent (...), plus le trafic sous-marinier s'accroît (La Recherche, juill. 1981, p. 820 ds Rob. 1985).− [sumaʀinje], fém. [-jε:ʀ]. − 1reattest. 1934 (Quillet); de sous-marin, suff. -ier*. BBG. − Kemna 1901, p. 95. − Quem. DDL t. 33. |