| SOULTE, subst. fém. A. − DR. CIVIL. ,,Somme d'argent qui, dans un partage, compense l'inégalité des lots, et qui, dans un échange, compense la différence de valeur des objets échangés`` (Cap. 1936). Soulte d'échange, de partage. Depuis 1961, (...), les conditions de versement des « soultes » ont été définies de manière à réduire le moins possible les moyens financiers que l'attributaire peut consacrer à l'exploitation (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 370). ♦ P. métaph. Belle de nos désirs réprimés, une femme hérite alors des soupirs et des amours perdus, elle nous restitue agrandies toutes les affections trompées, elle explique les chagrins antérieurs comme la soulte exigée par le destin pour les éternelles félicités qu'elle donne au jour des fiançailles de l'âme (Balzac, Lys, 1836, p. 96). − P. ext. Compensation, gratification en échange d'un service. Quant à Savinien, il en pleurait. Aussi avait-il donné secrètement aux ouvriers et au tapissier plus d'une soulte afin qu'Ursule ne trouvât aucune différence, à l'intérieur du moins, entre l'ancienne et la nouvelle chambre (Balzac, U. Mirouët, 1841, p. 191). B. − COMM., vx. Paiement qu'on fait pour s'acquitter d'un reste de compte. Synon. usuel solde.Il a payé tant pour soulte de tout compte (Quillet1965). Prononc. et Orth.: [sult]. Ds Ac. infra, Littré, DG, forme soute dépourvue du l étymol. rétabli en m. fr. (Nyrop Phonét. 1951, § 230). Ac. 1835, 1878: soulte, soute; 1935: soulte. Ac. 1835, 1878, à propos de soulte: ,,Quelques-uns disent soute`` (non prononc. du l postiche, comme dans fils, pouls, soûl). Étymol. et Hist. 1176 a soste « argent comptant » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 5038); d'où a) 1255 dr. solte « somme versée dans un partage pour rétablir l'égalité des lots » (A.N. K 31, pièce 2 ds Gdf. Compl.); b) 1690 soute (Fur.: Soute, se dit aussi du debet d'un compte arresté en une société), supplanté par solde2*. Fém. subst. du part. passé sout de l'a. fr. soldre, du lat. solvere, v. résoudre, payer. |