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SOUFFLERIE, subst. fém.
A. − Vieilli. Action de souffler, d'envoyer un souffle d'air au moyen du souffle ou d'un soufflet; résultat de cette action. À ces exercices respiratoires il est bon d'ajouter des exercices, de chant et de soufflerie; tenir une note [de musique] le plus longtemps possible, souffler une bougie plate à une distance de plus en plus grande (Baratoux,La Voix, 1912, p. 68).[Dans le margeur automatique « Vitejust »] une ventouse lève le coin de la feuille supérieure, un pied-de-biche souffleur (...) décolle la feuille par soufflerie (Chelet,Lithogr., 1933, p. 62).
− Spécialement
♦ ALCHIM., p. iron. Travail de l'alchimiste, recherche de la pierre philosophale à l'aide des creusets et des fourneaux. (Dict. xixeet xxes.).
♦ CHAPELL. Action de souffler les poils. Synon. soufflage. (Dict. xixes. et ds Lar. Lang. fr.).
B. − P. méton.
1. MUSIQUE
a) Ensemble des soufflets d'un orgue, d'un harmonium. Le nombre des soufflets dont se compose la soufflerie variait autrefois de deux à quatorze, suivant l'importance de l'instrument. Les soufflets sont mis en mouvement par un ou plusieurs hommes, tandis que l'organiste touche (Bach.-Dez.1882).Petit harmonium portatif, dont la soufflerie est manœuvrée d'une main (Enseign. mus.,1, 1950, p. 17).
b) ,,Local dans lequel est placé l'appareil de la soufflerie, et où se tient le souffleur qui fait mouvoir les soufflets de l'orgue`` (Bouillet 1859).
2. P. anal., arg. Cracher sa soufflerie. Tousser anormalement. (Ds Riv.-Car. 1969).
3. TECHNOLOGIE
a) INDUSTR., MÉTALL., MINES
− Machine destinée à produire un puissant courant d'air nécessaire au fonctionnement d'une installation métallurgique, à l'aération d'une mine, etc... Soufflerie électrique à jet d'air comprimé, à vapeur; soufflerie d'une forge, d'un four. La masse noire du haut fourneau se dressa (...) c'était, à gauche, sous un hangar vitré, la soufflerie, la machine à vapeur qui soufflait l'air (Zola,Travail, t. 1, 1901, p. 153).Deux cobayes ont été placés dans une cloche de verre à l'intérieur de laquelle on produisait (...) à l'aide d'une soufflerie, un violent courant d'air entraînant une grande quantité de bacilles tuberculeux d'origine bovine (Calmette,Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 132).
− ,,Endroit d'une usine où sont établies les machines soufflantes`` (Jossier 1881).
b) MÉCAN. DES FLUIDES. Soufflerie (aérodynamique). Dispositif utilisé en aérodynamique pour étudier l'action sur un corps d'un écoulement d'air, de vitesse et de caractéristiques connues. Chambre d'expérience, collecteur, tunnel, ventilateur d'une soufflerie aérodynamique. La maquette a été essayée à la soufflerie aérodynamique (Chambe,Enlevez cales, 1935, p. 23).On soumet à l'épreuve de la soufflerie les maquettes des voitures afin de déterminer les formes aérodynamiques les plus propices (Tinard,Automob., 1951, p. 348).
Prononc. et Orth.: [suflə ʀi]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Fin du xiiies. « action de souffler » (Des .III. Meschines ds Rec. gén. des Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 3, p. 79: souflerie); 2. a) 1636 soufflerie des orgues (Mersenne, Harmonie univ., p. 311); b) 1802 « ensemble d'appareils destinés à produire un courant d'air (dans une forge, etc.) » (Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle, S. Flick d'apr. FEW t. 12, p. 410b); 3. 1928 aérodyn. (Lar. 20e, s.v. aérodynamique). Dér. de souffler*; suff. -erie*.