| * Dans l'article "SOUFFLER,, verbe" SOUFFLER, verbe I. − Empl. intrans. et trans. indir. A. − [Corresp. à souffle I A et II A] Diriger son souffle ou un souffle d'air sur/vers ou dans quelque chose/quelqu'un. 1. [Corresp. à souffle I A; le suj. désigne un être animé] a) Qqn souffle sur/vers qqc./qqn.Diriger son souffle sur/vers quelque chose/quelqu'un. − [Pour déplacer, enlever, faire voler qqc.] Souffler sur une table pour en ôter la poussière (Ac.). Il n'y avait pas à dire, on pouvait souffler partout, pas un grain de poussière ne s'envolait (Zola,Assommoir, 1877, p. 226). ♦ Souffle-moi dans l'œil, loc. fig., fam., vieilli. [Pour exprimer l'étonnement, l'incrédulité] Paul. Folle! (La porte du fond s'ouvre). Oh! Saint-Réault et Madame de Céran! Souffle-moi dans l'œil! (Pailleron,Monde où l'on s'ennuie, 1869, i, 4, p. 15). − [Pour activer la combustion] Celle-ci [une étincelle] tombe sur un fragment d'écorce sèche faisant office d'amadou et, en soufflant, on obtient une flamme (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 71). ♦ Souffler sur le feu, loc. fig. V. feu1I A 1.Le King n'a pas manqué de souffler sur le feu, en sorte qu'aujourd'hui la combinaison du centre gauche pur paraît devenir impossible (Mérimée,Lettres ctessede Montijo, t. 1, 1839, p. 3).Le banquier Perregaux distribua de l'argent, pour son compte [de Pitt], à ceux qui se chargeaient de « souffler sur le feu »; à la fin de juillet, on trouva à Lille le portefeuille d'un espion anglais qui avait mission de pousser au désordre (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 362). ♦ Au fig. Activer, augmenter. Synon. exciter.Il s'agit d'activer la haine, et l'on souffle sur les passions pour les amener à incandescence (Gide,Journal, 1943, p. 190). − [Pour atténuer la chaleur ou éteindre la combustion] Souffler sur une bougie, une calebombe, un chandelier; souffler sur sa soupe. Rocambole, qui avait refermé la porte, souffla sur l'allumette, qui s'éteignit (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 5, 1859, p. 292). ♦ Au fig., vieilli. Qqc./qqn souffle sur qqc.Détruire, faire disparaître. Souffler sur des projets. Cette espèce de veine amère qui s'était rompue alors dans sa poitrine, ce froid subit et glacé qui avait soufflé sur son bonheur (Sainte-Beuve,Volupté, t. 1, 1834, p. 147).Ne me forcez pas à souffler sur vos rêves (L. Ménard,Rêv. païen, 1876, p. 197). ♦ Souffler chaud, souffler froid, loc. fig. V. infra souffler le chaud et le froid.Si d'autres, au même moment, soufflaient chaud, à tort et à travers, on peut dire de lui [Saint-Marc Girardin] qu'il a soufflé froid sur la jeunesse (Sainte-Beuve,Corresp., t. 5, 1843, p. 311). ♦ CHASSE. [Le suj. désigne un chien de chasse] Souffler au poil. Suivre de très près un animal chassé, en particulier un lièvre. Quand un chien est sur le point d'atteindre un lièvre, on dit qu'il lui souffle au poil. (...) Pour le gibier à plume, on dit « souffler dans les plumes » (Duchartre1973). − [P. allus. aux Écritures] ♦ [Le suj. désigne l'Esprit, Dieu] Seul l'esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'homme (Saint-Exup.,Terre hommes, 1939, p. 261).V. esprit 1reSection I B 1 ex. 3. ♦ [Le suj. désigne Jésus-Christ] Jésus-Christ a institué le sacrement de pénitence principalement quand, après sa résurrection, il souffla sur ses apôtres, leur disant: Recevez le Saint-Esprit, etc. (Théol. cath.t. 14,1 1939, p. 558). ♦ [Le souffle de Dieu étant à l'origine de l'imagination, de l'inspiration] L'Esprit souffle. V. esprit 1reSection I B 1 ex. 4.L'Esprit souffle où il veut. V. esprit 1reSection I B 1 rem.Des lieux où souffle l'Esprit. L'esprit souffle où il veut (...) Il incombe au spiritualisme et aux amateurs d'inspiration de nous expliquer pourquoi cet esprit ne souffle pas dans les bêtes et souffle si mal dans les sots (Valéry,Tel quel I, 1941, p. 30). − COUTUMES, MAGIE, SORCELLERIE. Enchanter, ensorceler, envoyer ou conjurer un sort en soufflant sur quelque chose/quelqu'un. Que la manufacture brûle, que la récolte brûle! Que les villes brûlent avec les banques et les églises, et les magasins (...). Et que l'entrepôt mammouth pète comme une pipe de rhum! (...) Elle lui souffle à la figure (Claudel,Échange, 1954, iii, p. 792).V. souffle ex. 1. ♦ Expr. fig., fam. Les fées ont soufflé sur lui (vieilli). ,,Il tient de sa naissance, de la fortune toute sorte d'avantages`` (Ac. 1835). Tu peux souffler dessus. ,,Se dit pour signifier à quelqu'un qu'il n'obtiendra pas ce qu'il désire`` (Lar. Lang. fr.). Il n'y a qu'à souffler dessus. C'est une chose très facile, qui se fait ou s'obtient comme par enchantement. (Dict. xxes.). b) En partic.
α) Qqn souffle dans qqc.Diriger son souffle dans quelque chose; insuffler de l'air dans quelque chose. − MUS. [Le compl. désigne un instrument à vent] Souffler pour émettre un son; jouer. Souffler dans un cor de chasse, dans une trompette. Depuis que le premier homme a voulu souffler dans une flûte ou lancer son premier chant (Samuel,Art mus. contemp., 1962, p. 604).Empl. abs. Jouer, sonner. Le bon Josué, soufflant à perdre haleine, ébranlait Jéricho de sa trompe d'airain (Bouilhet,Dern. chans., 1869, p. 115).Les spécialistes du cor de chasse ne disent ni jouer ni sonner, mais souffler, absolument. « Est-ce que vous soufflez, ce soir? » (Esnault,[Comment. (IGLF 1949) de Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg. 1896]).P. méton. [Le suj. désigne un instrument à vent] Émettre un son, jouer, sonner. On entendait au fond un grand bruit de pas, dominé par le son aigu des trompettes qui soufflaient avec furie (Flaub.,Salammbô, t. 1, 1863, p. 166). − VERRERIE. Façonner le verre en soufflant. Souffler dans le verre. J'avais visité en 1914 une verrerie à bouteilles, une foule d'ouvriers s'agitait autour d'un four (...). Les uns promenaient les paraisons, les autres soufflaient dans des moules qu'ouvraient et fermaient des aides accroupis (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 123). ♦ Empl. abs. Pencroff avait demandé la faveur de « souffler » à son tour, et c'était un plaisir pour lui, mais il soufflait si fort que ses produits affectaient les formes les plus réjouissantes, qui faisaient son admiration (Verne,Île myst., 1874, p. 295).
β) TECHNOL. Actionner un soufflet, manœuvrer une soufflerie. Souffler à l'orgue, à la forge. Un gamin (...) entretenait le feu du réchaud en manœuvrant un énorme soufflet, dont chaque haleine faisait envoler un pétillement d'étincelles. (...) L'aide enfonça les fers à souder du milieu de la braise (...) puis, il se remit à souffler (Zola,Assommoir, 1877, p. 479). − ALCHIM. Chercher la pierre philosophale à l'aide de creusets et de fourneaux. Il a dépensé tout son bien à souffler (Ac.).Vous vous tromperiez étrangement, si vous vous imaginiez [en Vinci] une sorte de pédant rogue, ou d'alchimiste hermétique soufflant dans un atelier changé en laboratoire (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 202).
γ) Rejeter quelque chose. − [Le suj. désigne une pers.] Souffler dans son nez (fam.). Expirer par le nez. Louis Ganderaix (...) soufflait tout le temps dans son nez, comme s'il avait eu l'os ethmoïde partiellement bouché (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p. 138).Faire un léger bruit en expirant par le nez en signe de dédain, de mécontentement. Le syndicat dreyfusard, peu riche encore en hommes publics, ne dispose toujours que de Clemenceau. À ce nom, Déroulède souffle dans son nez de polichinelle, avec sa suffisance ordinaire (Bernanos,Gde peur, 1931, p. 331). − [Le suj. désigne un animal] ♦ [Un cétacé] Rejeter l'air par les évents. Le dauphin souffle. MAR. Elle souffle! [Cri traditionnel par lequel la vigie d'un navire baleinier signalait la présence d'un cétacé venu respirer à la surface]: 1. Je me perdais dans des spéculations quelque peu stériles, quand j'entendis la fameuse clameur des baleiniers: « Elles soufflent! » Un troupeau de baleines globicéphales cernait l'Elie-Monnier (...) Quand un globicéphale remonte à la surface, il souffle un jet de vapeur dans un halètement rauque.
J.-Y. Cousteau, F. Dumas, Le Monde du silence, 1959, p. 305 ds Rob. 1985. ♦ [Une taupe] Creuser des galeries en rejetant la terre à l'extérieur. Les taupes commencent à souffler (Ac. Compl.1842). 2. [Corresp. à souffle II A; le suj. désigne un inanimé] Produire un souffle, un mouvement d'air. a) [Corresp. à souffle II A 1 a; le suj. désigne le vent] Se manifester avec plus ou moins de force; se déplacer dans telle ou telle direction. Synon. bouffer, venter.Souffler avec force, furie, en tempête, par rafales; la bourrasque, la bise, l'ouragan, la rafale souffle. L'horrible mistral qui ne cesse de souffler depuis huit jours (Lamart.,Corresp., 1832, p. 287).Le vent sonore qui soufflait faisait claquer les manteaux et les draperies (Faure,Hist. art, 1921, p. 26). − Empl. impers. Il soufflait une brise de sud, et tous les navires, couverts de voiles, s'étaient dispersés comme des mouettes (Loti,Pêch. Isl., 1886, p. 132).[En contexte métaph.] Il soufflait un vent séditieux qui leur enflait le cœur et dessillait leurs yeux (Lamart.,Chute, 1838, p. 939).Souffler un vent de qqc. Il soufflait un vent de franchise et de liberté, un désir de construire en commun qui faisaient de ce haut lieu un endroit privélégié (Cacérès,Hist. éduc. pop., 1964, p. 132). − Empl. abs., fam. Ça va souffler. Il va faire beaucoup de vent. (Ds Merrien). − Regarder/voir d'où/de quel côté souffle le vent*. − P. métaph. ou au fig. [Le suj. désigne un inanimé abstr.] Se répandre comme un souffle, se manifester violemment. Au travers de cette campagne éclatante sous le grand soleil d'août, la panique soufflait plus affolée à chaque heure (Zola,Débâcle, 1892, p. 38).L'esprit d'irrespect et de révolte qui soufflait partout (Faure,Hist. art, 1921, p. 135). b) [Corresp. à souffle II A 2; le suj. désigne une machine ou une cause phys.] Produire artificiellement un mouvement d'air. Ce soufflet est percé, il ne souffle plus (Ac.). B. − [Corresp. à souffle I C; le suj. désigne un être animé] 1. [Corresp. à souffle I C 1] Respirer. [Angélique] soufflait à peine, pas un des cils de ses paupières closes ne remuait (Zola,Rêve, 1888, p. 189). − Loc. vieillies ♦ Ne pas, ne plus souffler (fam.). Ne plus respirer; être mort. Ce n'était pas gai, cette cuisine sombre et nue de paysan pauvre, avec le râle d'agonie de ce corps tassé près de la table. (...) une demi-heure après le départ de Jean (...) Il ne soufflait plus, il était mort (Zola,Terre, 1887, p. 112). ♦ Souffler mal (arg., au fig.). Avoir une allure inquiétante; ,,avoir de mauvaises intentions`` (Rigaud ds Larch. Suppl. 1880). Synon. avoir mauvais air*.La donne souffle mal. Lorsqu'un voleur s'aperçoit qu'il a éveillé l'attention d'un agent, il dit: La donne souffle mal (Rigaud,Dict. jargon paris., 1878, p. 316). 2. [Corresp. à souffle I C 2] a) [Corresp. à souffle I C 2 a; le suj. désigne un animal] Expirer en faisant du bruit en signe de peur, de colère ou pour effrayer l'ennemi. Tigre qui souffle. Les chevaux, effrayés, soufflaient fortement et se cabraient (Mérimée,Double mépr., 1833, p. 32).[Le chat] ne répondit que par un long grondement bas, en soufflant, par intervalles, d'une gueule empourprée (Colette,Mais. Cl., 1922, p. 242). b) [Corresp. à souffle I C 2 b; gén. dans des tournures nég.] Vieilli. (Ne pas oser) ouvrir la bouche pour parler, protester, répliquer. Il est si fier, si impérieux, qu'on n'oserait souffler devant lui (Ac.1798-1835).Les hommes de 93 étaient des géants, dit Marius avec sévérité. Le vieillard se tut et ne souffla point du reste de la journée (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 600). − En partic. [Le suj. désigne un animal] Pousser son cri. Un arbre en haut duquel soufflait quelque chouette (A. Daudet,Fromont jeune, 1874, p. 129). 3. [Corresp. à souffle I C 2 c et II B] En partic. Qqn souffle a) [L'idée est celle d'une mauvaise capacité respiratoire; le plus souvent souffler fait l'objet d'une compar.] Respirer avec peine, bruyamment; être essoufflé. Souffler comme un taureau. Nos pauvres chiens soufflaient comme des forges dans nos jambes (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Père, 1887, p. 745).[Testevel] marchait à mes côtés et soufflait comme un asthmatique (Duhamel,Maîtres, 1937, p. 165).Souffler comme un cachalot. V. cachalot ex. de Flaubert.Souffler comme un phoque. V. phoque ex. de Flaubert. − P. anal., littér. [Le suj. désigne un mécanisme] Faire un bruit désagréable, haleter. Patissot se mit à fatiguer à tour de bras une espèce de pompe qui sifflait, soufflait, râlait comme une poitrinaire (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 296). b) [L'idée est celle de reprendre sa respiration] Reprendre haleine après un effort en marquant un temps d'arrêt; prendre un peu de relâche, se reposer. Quand elle fut au cinquième, Gervaise dut souffler, elle n'avait pas l'habitude de monter (Zola,Assommoir, 1877, p. 423).Joseph s'arrête pour souffler. Je lui dis comme à un enfant: − Nous approchons, nous approchons (Barbusse,Feu, 1916, p. 303). ♦ Au fig. Marquer un temps d'arrêt (dans une action, une tâche). Le marché [des valeurs] a paru éprouver le besoin de souffler un peu en cette première séance de la semaine (L'Œuvre, 11 mars 1941).Vite à la besogne, historiens. Assez de discussions. Le temps passe, le temps presse. Vous voudriez peut-être qu'on vous laisse souffler? Le temps de balayer chacun devant sa porte? (L. Febvre,Face au vent, [1946] ds Combats, 1953, p. 185). − MAN. Faire souffler, laisser souffler son cheval. Lui laisser reprendre souffle. Faire souffler son cheval après une course. Quand nous les laissions souffler [nos chevaux] un moment, ils mordillaient du bout des dents les petits arbres rabougris qui apparaissaient sous la neige (Flaub.,Corresp., 1850, p. 277). II. − Empl. trans. Souffler qqc./qqn A. − [Corresp. à souffle I A et II A] 1. [Corresp. à souffle I A; le suj. désigne un être animé] a) Diriger son souffle sur/vers quelque chose. ♦ [Pour déplacer, enlever, faire voler qqc.] Souffler du duvet. Souffler la poussière (Ac.). ♦ [Pour activer la combustion] Souffler la braise. Il vaut mieux philosopher et poétiser, souffler la flamme dans le fourneau ou la recevoir du ciel, que de porter des chats sur le pavois (Hugo,N.-D. Paris, 1832, p. 294).Il faut revenir souffler le feu qui ne veut pas prendre (Pourrat,Gaspard, 1931, p. 147).Souffler le feu, l'incendie, loc. fig., vieilli. V. feu1I A 1.P. métaph. ou au fig., vieilli. [Le compl. désigne un inanimé abstr.] Répandre comme par un souffle. Synon. allumer, attiser, exalter, propager, semer.Souffler la colère, l'envie, la haine, la rébellion. La faim, soufflant la révolte, promenait au travers de la plaine rase le peuple hurlant des misérables qui voulait du pain (Zola,Dr Pascal, 1893, p. 113). ♦ [Pour éteindre la combustion] Souffler une chandelle, une lanterne. Elle souffla la bougie; et tout le monde bientôt dormit aux deux étages de la maison (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 356).Cette lueur s'éteignit: Ricarda venait de souffler la lampe (Abellio,Pacifiques, 1946, p. 348). ♦ Souffler le chaud et le froid, loc. fig. V. chaud III A 1.[Monval] fut colonel, ruina d'une vilaine façon une grande dame de Naples; à Grenoble voulut souffler le froid et le chaud vers 1830, fut découvert et généralement méprisé (Stendhal,H. Brulard, t. 1, 1836, p. 261): 2. En attendant, des deux côtés, on souffle le chaud et le froid. Anouar El Sadate déclare un jour que si aucun accord n'est intervenu avant le 5 février prochain, il ne renouvellerait pas le cessez-le-feu, mais il précise le lendemain que cela ne signifie pas qu'il reprendrait la guerre.
Réalités, févr. 1971, p. 79, col. 2. ♦ CHASSE. [Le suj. désigne un chien de chasse] Souffler le poil. Synon. souffler au poil (supra I A 1 a).On dit qu'un chien a soufflé le poil à un lièvre, pour dire qu'il a presque appuyé le museau dessus et qu'il l'a manqué (Baudr.Chasses1834). b) En partic.
α) Diriger son souffle dans quelque chose, insuffler de l'air dans quelque chose. − [Pour gonfler, façonner, former qqc.] Souffler un ballon, une vessie. [Un garçonnet] s'amuse à souffler des bulles de savon à l'aide d'un morceau de sureau évidé (D'Allemagne,Récr. et passe-temps, 1904, p. 249). ♦ P. anal. Souffler qqn.Engraisser, faire grossir quelqu'un. Elle prenait plaisir à l'engraisser, celui-là, à le faire monstrueux et drôle (...) à le souffler, à lui donner l'apparence d'une santé surhumaine (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Toine, 1885, p. 179).[Le suj. désigne un inanimé abstr.] Elle était vraiment menue, jadis, avec de petits os, des charnières fragiles. Le bonheur l'a, si j'ose dire, soufflée (Duhamel,Maîtres, 1937, p. 14). ♦ VERRERIE. Le jeune monté sur sun escabeau, soufflant un abat-jour, les joues gonflées (Goncourt,Journal, 1874, p. 1011).En Lorraine, le privilège de souffler le verre fut accordé à 4 nobles, qui juraient de n'enseigner leur art qu'à leurs descendants (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 7). − [Pour envoyer qqc.] Au moyen d'une canne creuse, il m'a soufflé par la fenêtre une lettre artistement enroulée autour d'un gros grain de plomb (Balzac,Mém. jeunes mariées, 1842, p. 227). − [Pour jouer d'un instrument de musique] Synon. sonner.[Les soldats] le mènent au calvaire, en soufflant de la trompe et battant du tambour (Flaub.,Champs et grèves, 1848, p. 332). − Souffler qqc. dans qqc.Faire pénétrer quelque chose dans quelque chose en soufflant; insuffler. Je me servis d'une pipette en verre dans laquelle je soufflais de l'éther dans la sonde de gomme élastique (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 236). − Au fig. Souffler qqc. à qqn.[Le compl. désigne une chose abstr.] Donner, insuffler quelque chose à quelqu'un. Il est des natures qui se découragent; d'autres, au contraire, se sentent heureuses de consacrer leurs loisirs à souffler un peu de courage aux indécis (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 119).
β) TECHNOLOGIE − Diriger un souffle d'air, de gaz dans ou sur quelque chose en actionnant un soufflet, une soufflerie ou par l'opération du soufflage. C'est de la volupté comme de la fournaise du forgeron, tant plus elle est soufflée, tant plus elle est ardente (Péladan,Vice supr., 1884, p. 236): 3. Il peut arriver que la canalisation se bouche peu à peu par suite des condensations; la pression diminue aux appareils. Pour y remédier il suffit de « souffler » la conduite. On ferme le robinet du compteur, on relie la canalisation à une petite pompe à air, on dévisse tous les appareils en laissant les robinets ouverts, on souffle l'air dans toutes les parties de la canalisation...
Quéret,Industr. gaz, 1923, p. 241. − BOUCH. [Le compl. désigne un animal abattu] Insuffler de l'air entre la chair et la peau pour faciliter le dépouillement. Souffler un veau, un mouton (Ac.). − CH. DE FER. Souffler une voie de chemin de fer. ,,La niveler par la méthode du soufflage mesuré`` (Lar. Lang. fr.). − MUS. Souffler l'harmonium, l'orgue. Jouer de cet instrument en actionnant son soufflet. (Dict. xixeet xxes.). − MÉTALL. Souffler un alliage, un métal. ,,Le soumettre à l'opération du soufflage dans un four d'élaboration métallurgique`` (Lar. Lang. fr.). − MAR. Souffler un canon. Souffler les canons à la sortie du port, c'est brûler un peu de poudre au fond de l'ame pour ensuite les bien nettoyer avec l'écouvillon (Will.1831).
γ) En partic. Chasser plus ou moins vivement quelque chose par la bouche ou par les narines. Souffler du feu par la bouche. Un yankee qui (...) vous dit dogmatiquement en vous soufflant au nez la fumée de son cigare: « Un misérable vieux monde, votre Europe! (...) » (Taine,Notes Paris, 1867, p. 281).Comme des Orientaux (...) pétuner et souffler de la fumée (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 252). ♦ Souffler sa chandelle, loc. fam. ,,Se moucher`` (France 1907). ♦ Souffler des pois, loc. pop. V. pois B 2 b.Le baron ne ronflait pas, mais, selon l'expression vulgaire (...) il soufflait des pois (A. Theuriet,La Revanche du marids Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 352).Au fig. ,,Faire l'important`` (Delvau 1866, p. 362). 2. [Corresp. à souffle II A] Qqc. souffle qqc./qqn.Produire un mouvement d'air en vue d'un résultat concret. a) [Le suj. désigne le vent] Éteindre quelque chose. Souffler une chandelle. De brusques coups de vent soufflaient les becs de gaz (Zola,Page amour, 1878, p. 877). b) [Corresp. à souffle II A 2; le suj. désigne une machine ou un agent phys.] Envoyer, déplacer, pousser un fluide et ce qui s'y trouve. La chaleur est intolérable (...) Et l'air qui s'engouffre par la portière semble soufflé par la gueule d'un four (Maupass.,Au soleil, La province d'Oran, 1884ds Rob. 1985). c) En partic. [Le suj. désigne un vent très violent, un gaz, une explosion] Projeter à distance; anéantir, détruire, faire disparaître par la force du souffle. L'ouragan, le vent a soufflé les toitures, les vitres. En ouvrant la porte, elle laissait en effet, le passage aux gaz chauds qui s'étaient accumulés. Ces gaz, dont la température peut s'élever jusqu'à 100 degrés, ont littéralement soufflé la victime et sa fille (Le Monde, 11 juin 1966, p. 24, col. 6).L'explosion a soufflé la maison (HanseNouv.1983). − Au passif. Henri Blanchet, « soufflé » par une grenade, tombera du mur sur lequel il était monté et mourra d'une fracture du crâne (Le Nouvel Observateur, 19 juin 1968, p. 24, col. 4). B. − [Corresp. à souffle I B] Qqc./qqn souffle qqc.Exhaler (une odeur), sentir quelque chose. Dans les champs, les chevaux morts d'inanition se décomposaient, soufflaient si violemment la peste, que les Prussiens (...) avaient apporté des pioches et des pelles, en forçant les prisonniers à enterrer les corps (Zola,Débâcle, 1892, p. 463).La cave soufflait comme une odeur de pourriture et de mort (Chardonne,Varais, 1929, p. 218). − Littér. [Le suj. désigne l'air, le vent] Exhaler, répandre (une odeur, un parfum) par son souffle. Vents qui soufflez une si douce haleine Dans les vallons du pays paternel (Leconte de Lisle,Poèmes ant., 1852, p. 66).L'air frais du matin, imprégné de rosée encore, soufflait ses dernières bouffées (Pesquidoux,Livre raison, 1932, p. 64). C. − [Corresp. à souffle I C] 1. [Corresp. à souffle I C 1; le suj. désigne une pers., un aspect de son comportement] Pop., fam. a) Causer une surprise qui coupe le souffle; remplir d'étonnement, surprendre. Synon. ahurir, couper le souffle*, estomaquer, méduser, renverser, sidérer, stupéfier.Attitude, culot, insolence qui souffle. Salut, les mômes, j'ai dit (...). Ça les soufflait de me voir surgir (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p. 40).Les deux jeunes gens qui en avaient vu de toutes sortes, furent soufflés quelques secondes (La Varende,Saint-Simon, 1955, p. 417). b) En imposer par son aspect, son allure. Synon. pop., fam. épater, époustoufler.Je la souffle avec ces riclots-là [chaussures], j'ai du chic (Scout, 1901ds Esn. 1966). 2. [Corresp. à souffle I C 2 b] a) Vieilli. Dire, prononcer (quelque chose); en partic., dire à voix basse (quelque chose à quelqu'un). Synon. chuchoter, murmurer, susurrer.Dutertre se penchant à son oreille lui souffle: « Faut l'embrasser, voyons! » (Colette,Cl. école, 1900, p. 293).Sabine, toujours retenue par le poignet, regardait la grosse figure qui lui soufflait ces paroles avec une lippe de contrition (Lacretelle,Hts ponts, t. 1, 1932, p. 171). ♦ Ne pas souffler mot, loc. fig. V. mot II A 2. ♦ Souffler qqc. à/dans l'oreille de qqn, loc. verb. Dire discrètement, en confidence quelque chose. Synon. glisser* à l'oreille.Les grands mots qui gouvernent tout: la gloire, l'honneur, est-ce la raison qui les souffle à notre oreille? (Curel,Nouv. idole, 1899, ii, 5, p. 219).« Je boirais bien un petit verre de ton corps », lui souffle l'Andalou dans l'oreille (Montherl.,Bestiaires, 1926, p. 439). b) En partic.
α) Dire discrètement quelque chose à quelqu'un dont la mémoire est défaillante pour l'aider. Souffler une leçon, une réplique, un rôle à quelqu'un. Un des figurants s'est amusé à souffler à l'acteur timide, à la place du vrai texte celui-ci: le « confortable » renvoie son cheval (Freud,Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1959 [1922], p. 41).Empl. abs. Parfois le mot ne venait pas, − pénible spectacle! − l'orateur cherchait, se crispait en vain (...). La femme, devinant le mot, soufflait doucement, maternellement (A. Daudet,Trente ans Paris, 1888, p. 106). − [P. méton.;] [le compl. désigne une pers.] Vx. Souffler qqn.Aider quelqu'un en lui rappelant ce dont il ne se souvient plus. Souffler un acteur, un comédien, un élève. Camille et Pierre, un peu embarrassés de leurs grandeurs, s'embrouillèrent en disant le Credo; le curé fut obligé de les souffler (Ségur,Mém. âne, 1860, p. 166).[Noémi] parfaitement soufflée de la coulisse par Denoisel, un peu grisée par tout ce public, joua très-passablement son petit rôle attendrissant de femme négligée (Goncourt,R. Mauperin, 1864, p. 150).
β) Au fig. Suggérer, inspirer à quelqu'un ce à quoi il ne pense pas. Synon. conseiller, dicter, insinuer.Souffler une conduite, un plan à qqn. Il leur souffla l'idée (...) de mettre la maison à bas prix (Zola,Pot-Bouille, 1882, p. 222).Cette héroïque armée (...) commence d'écouter des voies inquiétantes. (...) On lui souffle l'abandon du devoir, et même la rébellion déclarée (Valéry,Variété IV, 1938, p. 82). D. − [L'idée est celle de rapidité de l'action] 1. Pop., vx. Avaler d'un trait. Synon. fam. siffler.Souffler un verre d'eau de vie. Il aime à souffler sa goutte (Hautel1808). 2. P. anal. a) Pop., fam. Souffler qqc./qqn à qqn.Enlever subrepticement, ravir à quelqu'un (une chose sur laquelle il compte, une personne à laquelle il tient). Synon. chiper (fam.), dérober, piquer (fam.), prendre, rafler (fam.), ravir.Souffler un emploi à qqn; souffler une cliente, son petit copain à qqn. C'est vous, finaud, qui avez soufflé l'affaire à mon propriétaire (Balzac,Initié, 1848, p. 453).Le beau Léon était un peu jaloux de moi parce qu'il croyait que je lui avais soufflé une danseuse (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 188). − JEUX DE DAMES. Souffler une dame, loc. Prendre une dame, un pion à son adversaire parce qu'il ne s'en est pas servi pour prendre lorsqu'il le devait. P. iron. Je dépenserais bien cinquante mille francs pour enlever à ce grand bel homme sa maîtresse et lui prouver qu'un gros père à ventre de chef de bataillon (...) ne se laisse pas souffler sa dame sans damer le pion (Balzac,Cous. Bette, 1846, p. 112). ♦ Au fig. Souffler le pion à qqn. ,,Le supplanter dans un emploi ou lui ravir un avantage sur lequel il comptait`` (Hautel 1808). ♦ [P. méton.] Souffler un joueur. ,,Lui ôter une dame, un pion`` (Lar. Lang. fr.). ♦ Empl. abs. Souffler n'est pas jouer. Souffler un pion ne constitue pas un coup. « Jeux de mains, jeux de vilains », « souffler n'est pas jouer », aurait-elle pu me dire sur ce ton de petite fille modèle (M. Leiris inLa Règle du jeu, t. 2, 1955, p. 218 ds Rey-Chantr. Expr. 1979). b) Arg., vx. Souffler qqn.Arrêter, attraper, saisir. Soufflée par les agents de police et mise à l'ombre (E. de Goncourt,La Fille Élisa, 1877ds Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 352). c) DR., vx. Souffler un exploit. Ne pas remettre la copie d'un exploit, tout en déclarant sur l'original que copie a été remise. Le fripon d'huissier lui a soufflé un exploit (Ac.1835, 1878). REM. Soufflot(t)er,(Souffloter, Soufflotter) verbe intrans.,rare. a) [Le suj. désigne un être animé; le plus souvent au part. prés. à valeur d'adj.] Respirer avec peine, en expirant fort. Il marche [ce vieillard] à petits pas, (...) un tantinet soufflotant (D'Esparbès,Yeux clairs, 1894, p. 29).On grimpait quand même toujours... On se dépêchait de plus en plus!... Vannés, soufflotants (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 543).b) [Le suj. désigne le vent] Produire un léger mouvement de l'air; bouffer, venter légèrement. Dans la futaie et sur l'eau le vent soufflotte (Moréas,Cantil., 1886, p. 224). Prononc. et Orth.: [sufle] (il) souffle [sufl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. 1121-34 « expulser de l'air par la bouche ou par le nez » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 729 ds T.-L.: sufler); 2. a) α) ca 1160 « respirer avec peine, en expirant fort, bruyamment » (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, C.F.M.A., 1231: sofler);
β) 1694 « prendre un peu de repos » (La Bruyère, Caractères ds
Œuvres, éd. G. Servois, t. 3, 1repartie, p. 223); b) 1668 « ouvrir la bouche pour répliquer, protester, se plaindre » (Molière, George Dandin, II, 7 ds
Œuvres, éd. E. Despois et P. Mesnard, t. 6, p. 559: sans que j'ose souffler); 3. 1269-78 « faire fonctionner un soufflet, une soufflerie » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 21009: Orgues i ra [...] Ou il meïsme soufle et touche); 4. ca 1328 « se déplacer (du vent) » (Propriétés des choses, II, 6, 16 ds T.-L.: le vent [...] souffle souvent). B. Trans. 1. a) α) ca 1175 « envoyer un courant d'air (de gaz) sur quelque chose » (Benoît, Ducs Normandie, 17539 ds T.-L.);
β) 1636 « souffler sur quelque chose pour l'enlever » (Monet); b) α) 1560 souffler la chataigne à qqn « enlever quelque chose à quelqu'un » (Aneau, Alector, f o53 ds La Curne);
β) 1655 souffler qqc. à qqn « id. » (Molière, L'Étourdi, III, 5 ds
Œuvres,t . 1, p. 183); c) α) 1671 souffler un pion jeu de dames (Pomey, s.v. dame);
β) 1690 fig. un homme a soufflé le pion à un autre (Fur.);
γ) 1757 souffler n'est pas jouer (Vadé, Il était tems ds Rec. d'opéras comiques de differens auteurs, Paris, t. 7, 1773, p. 38); d) 1942 « détruire par l'effet du souffle » (Gide, Journal, p. 155); 2. a) xiiies. [mss] ne mot sofler (Enéas, var. du v. 2698); 1835 ne pas souffler mot (Ac., s.v. mot); b) α) 1538 souffler qqc. en l'oreille de qqn « dire tout bas » (Est. d'apr. FEW t. 12, p. 408a; déjà 1erquart du xiiies. sofler en l'oreille a aucun « inspirer quelqu'un, le faire agir » Reclus de Molliens, Miserere, 121, 9 ds T.-L.);
β) 1636 souffler à l'oreille (Monet); c) 1549 souffler a aucun par derrière ce qu'il doibt dire (Est.); 3. a) 1393 « insuffler de l'air sous la peau pour détacher » (Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 247: souffler ung poucin; déjà car soufflee, en 1342 dans un doc. de la ville de Tournai, v. Gdf. Compl.); b) 1694 souffler l'orgue (Ac.); c) 1723 souffler le verre (Savary ds FEW t. 12, p. 407b); 4. 1940 « causer une surprise qui coupe le souffle » (d'apr. Esn. 1966). Du lat. sufflare « souffler sur, gonfler », comp. de sub-, v. sub- et de flare « souffler, exhaler ». Fréq. abs. littér.: 3 866. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 119, b) 6 573; xxes.: a) 7 711, b) 5 624. DÉR. Soufflard, adj. et subst. masc.a) Géol., adj. et subst. masc. (Trou) soufflard. Orifice existant dans certaines fractures du sol d'une région volcanique, d'où jaillit, à une température variant entre 100 et 175 o, un jet naturel de vapeur d'eau et de gaz; ce jet de vapeur et de gaz. On trouve des soufflards dans l'ouest des États-Unis et en Toscane (Lar. Lang. fr.).b) Mines, subst. masc. Orifice par lequel un gaz naturel (le plus souvent le grisou) se dégage brusquement; ce jet de gaz. Le grisou apparaît en un point précis de la mine, il jaillit sous pression (...). Cette émission de gaz s'accompagne d'un bruit qui lui a valu son nom de soufflard (Y. Muller,Mines, Paris, Dunod, t. 2, 1964, p. 36).− [sufla:ʀ]. − 1resattest. a) 1464-1506 « bouche à feu » (J. Molinet, Faicts et Dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 580, 327: souflars; aussi au fém. plur. souflardes « id. » Id., ibid.), b) 1875 « jet de grisou » (Lar. 19e), c) 1904 géol. (Nouv. Lar. ill.); de souffler, suff. -ard*. BBG. − Glaser (K.). Le Sens péjoratif du suff. -ard en fr. Rom. Forsch. 1910, t. 27, p. 935 (s.v. soufflard). − Quem. DDL t. 34. − Sain. Arg. 1972 [1907] p. 79 (s.v. soufflard). |