| SOMMER1, verbe trans. A. − Sommer qqn de + inf.Enjoindre, intimer à quelqu'un, mettre quelqu'un en demeure, dans des formes réglementaires, de faire quelque chose ou d'avoir un certain comportement. Neuwinger, arrivant ensuite sur l'autre rive, avait fait braquer ses canons sur la porte de Sachsenhausen, en sommant la place de se rendre (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 72).Dès le mois d'août, les Allemands somment, par l'intermédiaire de la commission d'armistice, le nouveau gouvernement français d'avoir à régler lui-même le sort d'Havas, faute de voir procéder à une réquisition directe de l'agence (Agences presse, 1962, p. 8). − Empl. abs. Après six jours de tranchée ouverte, l'ennemi fut sommé, il refusa de se rendre (D'Esparbès, Tumulte, 1905, p. 129). − DR. Enjoindre à quelqu'un par un acte officiel, de remplir une obligation. Synon. assigner, signifier.Sommer qqn de comparaître. La partie la plus diligente fera sommer par exploit les experts et les dépositaires de se trouver aux lieu, jour et heure indiqués par l'ordonnance du juge-commissaire (Code procéd. civile, 1806, art. 204, p. 363). B. − P. ext. Inciter quelqu'un avec insistance à agir ou à se comporter comme on le souhaite. Synon. enjoindre, requérir.Lettre du poète belge me sommant de la part de Dieu, de lui envoyer 200 francs que je ne lui dois pas (Bloy, Journal, 1901, p. 65). − P. ell., vx. Sommer qqn de sa parole. Demander à quelqu'un de tenir sa promesse. Landry devint rouge, pour la peur qu'il avait de s'entendre sommer de sa parole (Sand, Pte Fad., 1849, p. 100). − Au fig. [La philosophie] nous ramène à l'éternel dualisme, et, en nous sommant de croire à nous-mêmes, nous oblige de croire à Dieu, si ce n'est aux esprits (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 18). Prononc. et Orth.: [sɔm(m)e], (il) somme [sɔm]. Homon. et homogr. sommer2 et 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 « achever, accomplir » (Horn, éd. M. Pope, 780: sun message ad summé); 2. ca 1250 « mettre quelqu'un en demeure » (doc. ds Espinas, Vie urbaine de Douai au moyen-âge, t. 3, p. 232). Dér. de somme1*; dés. -er. |