| SOMATIQUE, adj. A. − BIOL. [P. oppos. à germinal B] Relatif au soma, aux cellules non reproductrices. Caractère somatique; cellules, tissus somatiques; facteurs, influences, modifications, variations somatiques. La thèse de la cancérisation par mutation somatique − qu'on peut appeler la théorie génétique du cancer − a été soutenue d'abord par l'embryologiste Boveri (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét., 1936, p. 117).Les modifications somatiques ne présentent pas de valeur évolutive; elles ne peuvent agir sur le germen et ne sont donc pas héréditaires (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 548). ♦ Lignée somatique. Générations successives de cellules aboutissant à l'édification des divers tissus. (Dict. xxes.). B. − CYTOL. Mitose somatique. Synon. de mitose équationnelle*. (Ds GDEL). C. − MÉD., PSYCHOL. [P. oppos. à psychique] Qui concerne le corps; qui est organique, qui provient de causes physiques. Affection, guérison somatique; symptômes somatiques. De même que les troubles somatiques observés comprennent une part lésionnelle (...) et une part fonctionnelle que celui-ci [le traitement] peut faire régresser, de même les altérations psychiques doivent être (...) considérées de ce double point de vue (Codet,Psychiatrie, 1926, p. 58). − PSYCHANAL. Complaisance somatique. Synon. de somatisation (dér. s.v. somatiser).La complaisance somatique se rapporte à un facteur physique qui détermine la localisation du symptôme névrotique, par exemple un symptôme de conversion se situe dans un organe antérieurement affecté par la maladie physique (Rycr.1972). REM. Somatiquement, adv.a) D'une manière, d'un point de vue somatique. Par effets génétiques, des mutations se produisent. Par influences climatiques et géographiques, des variétés, des races, se dessinent. Somatiquement parlant, l'« éventail » est là (Teilhard de Ch.,Phénom. hum., 1955, p. 268).b) Plais. En chair et en os. À vous de cœur encore une fois et à bientôt somatiquement (Verlaine,Corresp., t. 3, 1890, p. 179). Prononc.: [sɔmatik]. Étymol. et Hist. [1620 Lampérière d'apr. Dauzat 1960, Suppl. chronol.] 1. 1855 méd. (Ph. Boileau de Castelnau in R. de thérapeutique médico-chirurgicale, III, p. 12 ds Quem. DDL t. 8); 2. 1892 biol. (A. Weismann, Essai sur l'hérédité, trad. par H. de Varigny, Paris, p. 195). Empr. au gr.
σ
ω
μ
α
τ
ι
κ
ο
́
ς « corporel », dér. de σ
ω
̃
μ
α « corps ». Fréq. abs. littér.: 23. Bbg. Quem. DDL t. 8. |