| SOLIVEAU, subst. masc. A. − Petite solive. − Oh que non, monsieur le notaire: l'ouïe est fine! Il entendrait quasiment un' mite forer le soliveau du grenier! (Martin du G.,Testam. P. Leleu, 1920, III, p. 1159). B. − P. anal. 1. [P. allus. à la fable de La Fontaine (livre III, fable IV), Les grenouilles qui demandent un roi où Jupiter envoie aux grenouilles un soliveau, « roi tout pacifique », qui, d'abord craint, se voit reprocher son extrême tolérance] Homme dépourvu d'autorité, ne sachant pas se faire respecter. Synon. fantoche.Je ne me plains pas et si je suis passé du régime de la grue qui voulait me manger à celui du soliveau, je trouve cela admirable (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1854, p. 215). ♦ En appos. avec valeur d'adj. Quel était son tort, à cet homme? Trop bon enfant, voilà tout... un capitaine soliveau, quoi! La compagnie entière lui montait sur les épaules (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 168).V. grenouille ex. 3. 2. [P. compar. avec la raideur, l'immobilité, l'inertie du soliveau de la fable] À chaque moment périlleux une sorte de manteau de glace semblait s'abattre sur moi; je n'avais plus de sensation même purement physique autre que celle-là. Simplement, je fonctionnais tel un soliveau (Du Bos,Journal, 1921, pp. 21-22).[La boutiquière à Jean] − Ne reste pas là piqué comme un soliveau (Vialar,Homme de chasse, 1961, p. 162). Prononc. et Orth.: [sɔlivo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1296 souliviau « petite solive » (doc. d'Orléans ds Gdf. Compl.); 2. fig. 1812 roi soliveau « roi faible, sans autorité » (Boiste); 1847 subst. (Balzac, Député d'Arcis, p. 351 et p. 383; p. allus. à la fable de La Fontaine); 1854 subst. (Gobineau, loc. cit.). Dimin. de solive*. 2 p. allus. à la fable de La Fontaine, supra. Fréq. abs. littér.: 21. Bbg. Blochw.-Runk. 1971, p. 355. |