| * Dans l'article "SOLILOQUE,, subst. masc." SOLILOQUE, subst. masc. A. − Discours qu'une personne seule se tient à elle-même. Synon. monologue; anton. dialogue.Poursuivre son soliloque. Soupe (...) dut se borner à épancher son fiel en un soliloque navré et imprécis (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 60).Le soliloque n'imite pas simplement le dialogue; tout dialogue pour être fécond doit devenir à un moment donné soliloque, sans quoi question et réponse ne se rencontreraient pas; la rencontre ne pouvant avoir lieu que dans un entendement (G. Marcel, Journal, 1918, p. 140). ♦ Soliloque intérieur. Longue suite de pensées. Germain (...) murmura ces mots, qui semblaient la conclusion d'un long soliloque intérieur: − Non, vrai, ça ne peut pas durer plus longtemps! (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 52). ♦ Soliloque (avec soi-même). Dialogue intérieur où la personne se parle et se répond. Le soliloque avec lui-même l'enchantait. Il écoutait la « voix intérieure » et il ne pouvait douter d'elle (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p. 269).V. haïr ex. 1. − En partic. [P. réf. à l'ouvrage de St Augustin, Les Soliloques, traitant des aspirations métaphysiques de l'homme] Entretien avec Dieu, méditation à caractère mystique et affectif. Pour l'éternité le jouteur de Dieu tout contre la face de Dieu se tient debout (...). Dialogue ou soliloque? Le seul soliloque. Si je regarde Dieu, je me regarde toujours, mais alors seulement je me vois tout (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p. 237). − P. méton., LITT. Récit à la première personne des états d'âme d'un personnage de roman. Le procédé de Stendhal est le soliloque. Certes, les personnages de ses récits sont des hommes d'action (...) et tout le long du livre cependant, l'auteur les montre qui tâtent le pouls à leur sensibilité (Bourget, Essais psychol., 1883, p. 224). B. − Discours d'une personne qui parle sans attendre de réponse ou sans permettre à ses interlocuteurs de répondre; discours d'une personne qui parle à un interlocuteur silencieux. J'ai de plus en plus de peine à suivre son soliloque, que de longs silences commencent à me rendre intraduisible (Breton, Nadja, 1928, p. 106).Enfin, avec un geste de colère: − Regardez l'heure, nom de dieu! Minuit! Le poivrot, appuyé au comptoir, crachait sur le carrelage et continuait son soliloque (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 60). − PSYCHOL. ,,En psychodrame (...) entretien du patient avec lui-même qui se fait à haute voix et en public`` (Mucch. Psychol. 1969). Prononc. et Orth.: [sɔlilɔk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1600 « entretien d'une personne avec elle-même » (Fr. de Sales, Lettre à Ste Jeanne-Françoise de Chantal ds
Œuvres compl., éd. Vivès, 12, p. 230). Empr. au b. lat.soliloquium (ives., St Augustin), « soliloque, monologue », de solus « seul » et loqui « parler ». Fréq. abs. littér.: 77. DÉR. Soliloquer, verbe intrans.Se parler à soi-même, seul ou en présence d'autres personnes. Synon. monologuer; anton. dialoguer.Soliloquer à bâtons rompus. Comme cela l'humiliait, le mettait de noire humeur, il ne parlait plus guère à personne, soliloquait en marchant (A. Daudet, Immortel, 1888, p. 213).Ces déménageurs affairés et encombrés, qui soliloquent ou s'interpellent, les pieds empêtrés dans les choses (Barbusse, Feu, 1916, p. 195).− [sɔlilɔke], (il) soliloque [-lɔk]. − 1reattest. 1883 (Rollinat, Névroses, p. 350); de soliloque, dés. -er. |