| SOLIDITÉ, subst. fém. Qualité de ce qui est solide. Synon. force, résistance, robustesse ; anton. faiblesse, fragilité.A. − [Corresp. à solide I A, B] Des momies qui ont la solidité de la dureté des roches (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 100).Ce calcaire forme d'énormes substructions sous-marines, dont la dureté et la solidité égalent celles du granit (Verne, Île myst., 1874, p. 193). B. − [Corresp. à solide I C] (Capacité de) résistance aux efforts, aux contraintes physiques, au temps. Extrême solidité; solidité inébranlable; requérir une grande solidité; gagner en solidité; solidité d'un appui; solidité d'un bateau, d'une corde; accroître la solidité d'une construction; solidité d'un tissu, d'une couture. Sur cette tour de granit, dont la solidité était à toute épreuve, s'arrondissait une sorte de casemate, percée de plusieurs embrasures (Verne, 500 millions, 1879, p. 120).On a souvent reproché aux laques de manquer de solidité à la lumière (Coffignier, Coul. et peint., 1924, p. 103).V. solide I C ex. de Balzac. C. − Au fig. [Corresp. à solide I D] Caractère de ce qui est fermement établi, durable, assuré. Solidité d'un système ; solidité de preuves ; solidité d'une affection, de la foi. Il sortit de cette maison avec autant d'aversion et de dégoût, qu'il y avoit apporté d'amour. Tel est le peu de solidité des passions humaines (Genlis, Chev. Cygne, t. 3, 1795, p. 228).Nous sommes las de promesses. Je veux la solidité de la certitude présente (Claudel, Ville, 1901, III, p. 480). ♦ Solidité de jugement. Fermeté de jugement. L'exaltation de ses idées et la singularité de sa foi n'ôtent rien à la finesse de son esprit ni à la solidité de son jugement dans les choses ordinaires (About, Grèce, 1854, p. 91). D. − [Corresp. à solide I E 1, 2] Solidité musculaire, articulaire. Il passa, portant contre son ventre une pierre énorme. Il se balançait sur ses jambes torses, mais il ne fléchissait pas, d'une solidité de roc, d'une force musculaire à charrier un bœuf (Zola, Terre, 1887, p. 274).La solidité assise d'un Millerand, ce buste carré, ces épaules carrées, ce front carré, cette volonté carrée, ce jugement carré (Péguy, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 825). E. − [Corresp. à solide I E 3] Solidité morale inébranlable. Hommes modernes qui doivent être pourvus d'équilibre mental, de solidité nerveuse, de jugement, de courage moral, et de résistance à la fatigue (Carrel, L'Homme, 1935, p. 29).La tourmente, il l'affronta avec une solidité d'âme qui ne se démentit pas (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 65). Prononc. et Orth.: [sɔlidite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1314 « état de ce qui est résistant, consistant » (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, 2190); 2. 1530 « qualité de ce qui est massif, robuste » (Palsgr., p. 243); 3. 1680 fig. « qualité de ce qui est réel, stable » (Rich.); 4. 1688 « qualité d'une personne sérieuse » (Mmede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 445); 5. 1690 « engagement solidaire » (Fur.). Empr. au lat.soliditas « qualité de ce qui est massif, dense, compact, solide », « dureté, fermeté », sens jur. « totalité, tout ». Fréq. abs. littér. : 744. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 071, b) 849; xxes.: a) 1 130, b) 1 114. |