Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
SOLENNEL, -ELLE, adj.
A. −
1. [En parlant d'une circonstance, d'un événement] Qui est célébré en public avec éclat, qui est accompagné d'un cérémonial imposant. Fête, messe, nuit solennelle; jour solennel; honneurs solennels; sacrifice solennel; cérémonie, circonstance, heure solennelle. Il insistait surtout auprès du pontife pour obtenir une reconnaissance solennelle de la sainteté de sa belle-sœur (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p. 294):
... les évêques, chanoines, curés, vicaires, abbés et prieurs de Pingouinie résolurent de célébrer un service solennel dans la cathédrale d'Alca, pour obtenir de la miséricorde divine qu'elle daignât mettre un terme aux troubles qui déchiraient une des plus nobles contrées de la Chrétienté... France,Île ping., 1908, p. 305.
RELIG. CATH.
Communion solennelle. V. communion B 2 a.Synon. profession de foi*.La première communion solennelle de Frédie avec, en mains, le livre qu'avait porté notre père (H. Bazin,Vipère, 1948, p. 27).Renouvellement solennel (vieilli). 7 juin. − Renouvellement solennel de la première communion de Véronique. Elle a remis sa robe blanche de l'année dernière (Bloy,Journal, 1903, p. 176).
2. P. ext. Qui se fait avec faste, avec apparat et dans la majesté qui convient à la circonstance. Entrée, visite solennelle; solennelle(s) assemblée(s); distribution solennelle des prix. Le tribunal révolutionnaire (...) siégeait (...) dans la grande salle des audiences solennelles de la Cour de Cassation (Balzac,Splend. et mis., 1847, p. 632).Bientôt ce sera chez nous un acte méritoire d'assister à une séance solennelle de l'Académie des Inscriptions (Renan,Avenir sc., 1890, p. 117).
B. −
1. Spécialement
a) DR. CIVIL. Qui est accompli dans les formes légales, authentiques, suivant les formalités requises. [Les écritures] allaient du graphisme de la tradition, réservé pour les actes solennels et officiels, au graphisme courant, d'usage privé (Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p. 33).
Contrat solennel. V. contrat A synt. a.
b) RELIG. CATH. (dr. canon.). Vœux solennels. V. vœu.
2. Qui est accompli de façon officielle, au cours de cérémonies publiques ou suivant des formalités conférant un caractère particulièrement important à la circonstance. Synon. formel, officiel.Affirmation, consécration, déclaration, promesse solennelle; engagement solennel; lettre, formule solennelle; formes solennelles. J'ai reçu une convocation solennelle de mon oncle (Frapié,Maternelle, 1904, p. 280).
C. − Littéraire
1. [En parlant d'une chose concr., d'un élém. de la nature] Qui est imposant par son caractère grave, majestueux. Je revoyais les grandes armoires solennelles de la maison (Saint-Exup.,Terre hommes, 1939, p. 178).Le puits (...) que M. Bruyère creuse au milieu d'un cirque solennel de montagnes (Cocteau,Maalesh, 1949, p. 109).
2.
a) [En parlant d'une pers. et, p. méton., d'un aspect de sa physionomie ou de son comportement] Qui a un caractère empreint de gravité, de majesté. Air, silence, ton solennel; main, voix, démarche, marche, expression, gravité, lenteur solennelle; solennel adieu; solennelle prière; solennelle(s) parole(s). La jeune femme était calme, froide, solennelle comme un juge qui prononce une sentence (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 466).Un officier, grand, beau, majestueux, déboucha à pas lents et solennels d'un escalier (Proust,Guermantes 2, 1921, p. 73).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ton, genre grave. Tout cela, débité avec un fort accent du Midi tourné au solennel, très peu de gestes, mais des jeux de physionomie mécanique (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p. 42).Généralement, les qualités brillantes de l'esprit leur manquent. Ils glissent facilement du sérieux au solennel qui est leur genre d'outrance comme l'éclat est l'outrance du primaire (Mounier,Traité caract., 1946, p. 297).
b) Péj. ou p. iron. [En parlant d'une pers. et, p. méton., d'un aspect de sa physionomie ou de son comportement] Qui manifeste une gravité affectée, peu naturelle ou outrée. L'aïeule avec ses cheveux gris (...) l'engoncement solennel dans le satin noir de sa robe montante (Goncourt,Journal, 1867, p. 361).Voyons, marraine, pensez-donc; et puis un notaire, c'est bien solennel pour moi, vous ne trouvez pas? (Pailleron,Étincelle, 1879, ii, p. 14).Il est assez amusant, avec sa manière de parler un peu vieux jeu, un peu solennelle (Proust,Guermantes 2, 1921, p. 243).
Prononc. et Orth.: [sɔlanεl]. Littré: ,,Quelques personnes prononcent [sɔlɑ ̃nεl] (...) prononciation des gens du midi (...) aujourd'hui vicieuse``. Solennel et ses dérivés avec [a] contrairement à d'autres mots du type hennir, indemniser où [a] > [ε] sous l'infl. de l'orth. (v. G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 226). Si Mart. Comment prononce 1913, p. 74, 75, note une certaine infl. de l'orth. dans solennité, la prononc. avec [ε] ne s'est pas imposée. Voir Martinet-Walter 1973: 13/17 [a], 4/17 [ε], [e]. Ac. 1694: solemnel ou solennel, solemnellement ou solennellement, solemnité ou solennité, solemniser ou solenniser, solemnisation ou solennisation; 1718: -mn- ,,quelques-uns escrivent solennel, et c'est ainsi que l'on prononce``; 1740: -nn- ,,quelques-uns écrivent solemnel, mais on prononce toujours solannel: ce qui s'observe de même dans les dérivez``; 1762, 1798: -nn- sans mention à -mn-; 1835, 1878: -nn- avec la même rem. que ds 1740; 1935: -nn-. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. sollempnal « qui est accompli avec pompe, selon un certain cérémonial » per sollempnal memore (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 11, ligne 29); 1216 feste ... sollempnels (Guillaume Le Clerc, Fergus, 188, 31 ds T.-L.); 2. mil. xiiies. [ms.] sollempnel « célébré par des cérémonies » jorz ... sainz et sollempnels (Bible, B.N. 899, f o36d ds Gdf. Compl.); 1380 solennel (Roques t. 2, n o11475); 3. a) 1266 dr. « qui doit être accompli selon certaines formes sous peine de nullité » sollempnel stipulation (Cart. de Nesles, ms. Chantilly 1295, f o76 r ods Gdf. Compl., s.v. stipulation); 1337 solennel estipulacion (ibid.); b) 1372 « accompagné d'actes publics ou de formalités imposantes qui donnent une importance considérable » Par solennel cry de vendaige (Eustache Deschamps, Chartre des bons enfants de vertu en Champaigne, 64 ds Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 7, p. 325); 4. 1364 « qui en impose par son caractère de majesté, de grandeur ou de gravité » Hostel Solennel (Litterae Caroli V. Regis Franc. tom. 4, Ordinat. pag. 473 ds Du Cange, s.v. solemnis); 5. 1404 « énorme, considérable » arbre solempnel (Christine de Pisan, Livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, II, XI, éd. S. Solente, t. I, p. 134); 6. a) 1409 « empreint de majesté (en parlant d'une personne) » sollempnelz hommes (Le Livre des fais ... [de] Bouciquaut, éd. D. Lalande, p. 415, ligne 35); en partic. 1832 péj. (Hugo, N.-D. Paris, p. 442); b) 1803 « empreint d'une majesté ou d'une gravité ridicule ou inopportune » un ton solennel (Krüdener, Valérie, p. 185). Empr. au lat. class.sollemnis « qui revient tous les ans; solennel, consacré », écrit à basse époque solemnis, sollempnis, sollennis (v. Blaise Lat. chrét.), d'où les formes en a. fr.; la forme régulière solemne, solempne (xive-xvies. ds Gdf.) a été remplacée par celle en -el sans doute sous l'infl. d'autres adj. de la lang. d'église comme annuel*, éternel*, spirituel* (FEW t. 12, p. 68b). Fréq. abs. littér.: 2 290. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 453, b) 3 072; xxes.: a) 3 378, b) 3 114.