| SIRUPEUX, -EUSE, adj. A. − Qui a l'aspect, la consistance du sirop (de sucre) ou parfois sa saveur. Synon. épais, visqueux; (pour la saveur) doux, sucré.Breuvage, goût, vin sirupeux; matière sirupeuse. En vieillissant, la liqueur [d'érable] tendait à blanchir et à prendre une consistance sirupeuse (Verne,Île myst., 1874, p. 204).Cela [une tisane] était épais, sirupeux, poissant comme j'imagine qu'est le jus filandreux des mandragores et cela avait la saveur de la gentiane (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 312).V. alfénide ex. 3. − P. métaph. De la fenêtre barrée coulait un jour verdâtre un peu sirupeux comme un fond de ruisseau (Giono,Eau vive, 1943, p. 200). B. − Au fig., péj. Qui rappelle le sirop par sa douceur affectée, sa fadeur ou sa banalité écœurante. Synon. doucereux, mielleux.De sa voix sirupeuse, Durosier fait une conférence. Il est en verve; il déborde; et les mots coulent sur sa barbe, coulent, coulent (Genevoix,Boue, 1921, p. 101).Jacques le regardait d'un air pas du tout sirupeux (Queneau,Loin Rueil, 1944, p. 178). − [En parlant des productions de l'art, de l'esprit] Facile, mièvre jusqu'à devenir écœurant. Musique, romance sirupeuse. Dans tous les salons, s'amoncelaient (...) des moroses portraits de famille, les modernes sucreries de Bouguerreau (...), les sirupeuses rêveries bretonnes de Legout-Gérard (Lhôte,Peint. d'abord, 1942, p. 23).Lorin Maazel dirige la Deuxième Symphonie, de Rachmaninov, sentimentale, sirupeuse, interminable (Le Monde, 29 mars 1984, p. 23). Prononc. et Orth.: [siʀypø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1742 « qui a la nature ou la consistance du sirop » (Cl. Geoffroy ds Mém. de l'Ac. royale des sc., p. 62 ds Fr. mod. t. 33, p. 230: cette matière sirupeuse); 2. 1884 fig. (Huysmans, À rebours, p. 64: fredonnait de sirupeuses bergerades). Dér. sav. du lat. médiév. et sc. sirupus « sirop »; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 13. |