| SINGULARITÉ, subst. fém. I. − Au sing. [Avec art. déf.] A. − Absolument 1. LING., GRAMM. Trait distinctif de la catégorie du nombre, indiquant la représentation d'une seule entité isolable, généralement exprimé par le singulier mais qui peut aussi être traduit par le pluriel (les ténèbres, les obsèques, les ciseaux) (d'apr. Ling. 1972). Anton. pluralité. 2. a) Qualité, caractère, état de celui/de ce qui est singulier (v. ce mot II B). L'injustice est un amer qui redonne du goût à la solitude, aiguise l'appétit de séparation et de singularité (Valéry,Tel quel I, 1941, p. 39): 1. ... ce sens de la singularité, de la solitude, ce goût de la pureté et de l'absolu, ce pouvoir d'étonnement et d'émerveillement, cette énergie même et cette avidité que l'on accorde d'ordinaire à la jeunesse, ne sont-ils pas des biens humains que l'adulte réalisateur, pratique, un peu blasé, a laissés flétrir?
Ricœur,Philos. volonté, 1949, p. 404. ♦ Pousser la singularité jusqu'à. Cela paraît tout simple, là où il y a un homme, de voir un homme, et non un chameau, un cheval ou une araignée. Et c'est pourtant cette absence de folie qui aujourd'hui passe pour folie − surtout si nous poussons la singularité jusqu'à donner à la vie de la créature une valeur absolue (Mauriac,Journal 3, 1940, p. 211). − [P. oppos. à banalité] Une singularité baignée de banalité, telle est l'originalité créatrice: la singularité vibre dans la réussite de la forme, la banalité lui vient de cette lumière, la même pour tous, qui rend si simple le miracle d'une fleur et l'efface presque dans l'entourage, tout en l'allumant d'un éclat secret (Mounier,Traité caract., 1946, p. 586). b)
α) Action, fait de définir, de reconnaître la spécificité de quelque chose, de singulariser (v. ce mot I B). Style de nature et style de fonction s'opposent donc comme s'opposent les deux grands modes d'élocution à travers lesquels ils s'expriment; d'un côté communication, conventionalisation, conceptualisation, collectivisation, etc., de l'autre, expression, motivation, concrétisation, singularité (Guiraudds Langage, 1968, p. 450).
β) Action, fait de se singulariser (v. ce mot II B 2) pour se faire remarquer ou comme affirmation de sa personnalité. La théorie aristocratique n'est pas chez M. Renan le paradoxe d'un homme qui se croit méconnu, ou le dandysme d'un raffiné d'amour-propre qui aime à déplaire, comme d'autres aiment à plaire, par coquetterie de singularité (Bourget,Essais psychol., 1883, p. 65): 2. Les bals sont des jours de bataille dans ces pays de puérile vanité, et négliger un avantage passe pour une affectation marquée. On eût voulu que madame de Chasteller portât des diamants ; la robe modeste et peu chère qu'elle avait choisie était un acte de singularité qui fut blâmé...
Stendhal,L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 292. c) P. méton. [Avec une valeur de neutre] Ce qui est singulier.
α) [P. oppos. à général, à universel; corresp. à singulier II A 2 b] Il n'y a science que du général, avait cru toute l'antiquité. La perspective paraît presque renversée désormais (...). Autant on dédaignait le fait et l'individu, autant on aime à découvrir dans la singularité et l'anomalie une précieuse leçon (Blondel,Action, 1893, p. 63).Mais l'art et la société, la création et la révolution doivent retrouver la source de la révolte où refus et consentement, singularité et universel, individu et histoire s'équilibrent dans la tension la plus dure (Camus,Homme rév., 1951, p. 337).
β) [Corresp. à singulier II B] Presque toujours (...) [Rousseau] conclut mal, parce que son orgueil l'éloigne constamment des routes battues du bon sens pour le jeter dans la singularité (J. de Maistre,Souveraineté, 1821, p. 341). B. − Singularité de qqc./qqn.Caractère singulier de quelque chose/quelqu'un. 1. a) [Corresp. à singulier II A 1 a] Synon. unicité.Le texte de Pierre Lombard (...) [étudie] l'accord de l'unité de singularité de Dieu avec la trinité des personnes (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1159): 3. Tout au long de l'histoire des organismes terrestres, à l'origine de chaque groupe zoologique, se rencontre au fond le même problème: singularité d'une tige? ou faisceau de lignes parallèles? Et justement parce que les commencements échappent toujours à notre vision directe, nous éprouvons sans cesse la même difficulté à opter entre deux hypothèses presque également plausibles.
Teilhard de Ch.,Phénom. hum., 1955, p. 96. b) [Corresp. à singulier II A 2 b; p. oppos. à généralité, à universalité] L'espace corporel ne peut vraiment devenir un fragment de l'espace objectif que si dans sa singularité d'espace corporel il contient le ferment dialectique qui le transformera en espace universel (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p. 118).Que de choses à raconter! Et toutes importantes, soit en raison de leur singularité, soit de leur généralité (Arnoux,Roi, 1956, p. 30). 2. a) [Corresp. à singulier II B 1 a] Synon. de particularité, originalité, spécificité.
α) Singularité de qqn. Développer sa singularité. Jamais, dans les pires avanies, le sentiment de sa singularité et de sa valeur ne le quitta (Guéhenno,Jean-Jacques, 1948, p. 49): 4. L'homme qui vit de se décrire, tient à ce qui en lui diffère des autres hommes: il tient à sa singularité (...). Sa singularité est sa vie même. Et peut-être, était-ce déjà l'homme de lettres dans Rivière qui sourdement résistait au travail de Dieu. Il entrevoyait un gouffre où quelqu'un l'attirait, et il prenait peur...
Mauriac,Écrits intimes, Du côté de chez Proust, 1947, p. 232. ♦ Singularité + adj.En dernière analyse toute psychologie doit déboucher sur une singularité dramatique, parce que la vie psychologique est une vie, faite non pas d'abstractions verbales ou physiologiques, mais d'événements liés dont l'acteur est une personne concrète (Mounier,Traité caract., 1946, p. 44).J'avais l'impression qu'en se répétant identiquement en une autre, mon expérience eût cessé de m'appartenir. Une jumelle eût ôté à mon existence ce qui en faisait tout le prix: sa glorieuse singularité (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 61). − [Le compl. du n. désigne un attribut de la pers.] Il lui sembla qu'il comprenait seulement à l'instant combien cet homme était seul − isolé − seul entre les autres hommes, plus séparé d'eux par la singularité de sa nature que par l'espace ou le temps (Bernanos,Imposture, 1927, p. 360).Tout devient ténèbres dans le génie même, quand sa sincérité lui interdit de sentir la singularité scandaleuse de sa pensée et de comprendre l'étonnement et la révolte de tous les autres devant elle. Cela s'appelle la folie. Jean-Jacques est si sincère qu'il en devient fou (Guéhenno,Jean-Jacques, 1952, p. 106).
β) Singularité de qqc. S'il ne s'agit pas de déduire l'œuvre de la biographie ou de l'époque, il s'agit de voir comment, selon une logique purement littéraire, l'œuvre tire de cette biographie et de cette époque les éléments de sa singularité (Picon,Usage lecture, t. 1, 1960, p. 201).V. présentation ex. 2. ♦ Singularité + adj.Valérie entrait, dans une toilette rouge, d'une singularité provocante (Zola,Pot-Bouille, 1882, p. 140).La riche et désuète singularité du costume exprime la même gravité pieuse que les yeux, les lèvres et les mains (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 649).[L'adj. précise la nature de la caractéristique en cause] La singularité évolutive des tumeurs des glandes salivaires, jusqu'alors interprétée par la théorie embryonnaire de Wilms, reçoit, enfin, une interprétation logique, grâce aux recherches de Masson, de Roger Leroux, qui montrent que ce sont là, en réalité, des épithéliomas (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 155). b) [Corresp. à singulier II B 2 a] Caractère inhabituel, étrange de quelque chose. Le ton gris bleu de ces roches augmentait encore la singularité de la perspective (Gautier,Tra los montes, 1843, p. 67).La singularité de son expression me le faisait prendre tantôt pour un voleur et tantôt pour un aliéné (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 752).V. cocasserie A 1 b ex. de Dumesnil. 3. Loc. Isoler, prendre qqc. dans sa singularité. Nul moraliste ne s'élève au delà de la considération de l'acte singulier, pris dans sa singularité même, comme si, à lui seul, il mettait chaque fois en jeu la totalité de notre vie morale (Gilson,Espr. philos. médiév., 1932, p. 139): 5. [Si notre document provençal] était isolé dans sa singularité, on ne voit pas comment il serait possible de l'interpréter avec sécurité. Mais la formule finale VSLM (...) est un des assemblages de sigles que nous rencontrons le plus fréquemment, gravés de la sorte à la fin d'une inscription latine.
Marrou,Connaiss. hist., 1954, p. 687. II. − P. méton., au sing. ou au plur. A. − 1. Trait particulier, caractéristique spécifique de quelque chose ou de quelqu'un. C'est une des singularités du temps qu'un aussi grave personnage eût été élevé au poste de ministre par le savoir-faire d'un homme aussi médiocre et aussi léger que le marquis de Pezay (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 220).Il est possible, en négligeant les singularités irréductibles de chaque cas individuel, de répartir la population en catégories de sujets à chacune desquelles fait face un ensemble de rations normales pour des besoins élémentaires et fondamentaux (Perroux,Écon. XXes., 1964, p. 320). − [Avec déterm. précisant la nature de la caractéristique] Le paysage s'étend à perte de vue sans soulèvements, sans ondulations, uniforme et plat. À le considérer attentivement, on y découvre mille singularités d'aspect, mille variétés de lignes et de couleurs, et, malgré son apparente monotonie, on ne se lasse pas de le regarder (Du Camp,Hollande, 1859, p. 185).Si le groupe des bryophytes (...) a été négligé dans le premier tiers de ce siècle, il exerce maintenant une vive attraction sur les biologistes qui voient mieux ses singularités morphologiques, biologiques et physiologiques (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 779). 2. En partic., gén. au plur. Objet, coutume caractéristique d'un pays. Synon. curiosité (v. ce mot B 2 b).Vous qui aimez à connaître les singularités du pays, vous ne devez pas négliger d'apprendre comment en Espagne les coquins sortent de ce monde (Mérimée,Carmen, 1845, p. 27).J'entre dans la maison d'un djellab pour acheter quelques singularités de la haute Nubie (Du Camp,Nil, 1854, p. 158). B. − Manière inhabituelle de penser, de parler, d'agir. 1. Au plur. Synon. bizarreries, excentricités.Cosette était accoutumée au côté énigmatique de sa destinée et remarquait à peine les singularités de son père (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 77).Rose recommença à décrire les singularités de Pierre, sa nature fantasque, sa paresse, sa cruauté, ses enfantillages (Chardonne,Chant Bienh., 1927, p. 21). − [Avec adj.] [Je n'ai point vu madame Sand] boire à la coupe des bacchantes et fumer indolemment assise sur un sofa comme une sultane; singularités naturelles ou affectées qui n'ajouteraient rien pour moi à son charme ou à son génie (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 555).Bien qu'il eût peut-être remarqué, et d'assez bonne heure, chez son ami, des singularités inquiétantes, Condren fut longtemps avant de suspecter, soit les intentions, soit l'orthodoxie foncière de Saint-Cyran (Bremond,Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 326).[L'adj. précise le domaine concerné] [Vincent de Paul] prend une à une (...) les singularités doctrinales que l'on reproche à Saint-Cyran et il les explique avec une aisance tranquille qui ne va pas toujours sans malice (Bremond,Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 75). 2. Au sing., rare. [Avec déterm. précisant le domaine concerné] Fantaisie. J'entends marquer avec force que la distinction du singulier et du pluriel (les progrès, le progrès) n'est pas un artifice, ni une singularité de terminologie. Elle prend nettement position au fond (Perroux,Écon. XXes., 1964, p. 443). C. − Personne, chose étrange, curieuse, remarquable. 1. a)
α) Personne qui ne ressemble pas aux autres/qui ne ressemble à aucune autre. Synon. individualité (v. ce mot B 3), personnalité (v. ce mot I C).Madame Martin dit qu'il n'y avait personne qui l'intéressât plus que Choulette. Paul Vence le tenait aussi pour une grande singularité humaine (France,Lys rouge, 1894, p. 86): 6. ... je crois qu'il y a toujours, dans une société, vivante ou défunte, des milliers et des milliers de singularités. Et surtout, si l'on saisit cette société dans son ensemble, on peut affirmer qu'elle ne répétera jamais ce qu'elle est en son entier: elle s'offre comme un équilibre provisoire, mais original, unique.
Traité sociol., 1967, p. 86.
β) Personne qui attire l'attention par un aspect inhabituel. Toulouse-Lautrec détachait ses figurantes: il les voyait une à une avec leurs personnalités tranchées d'Européennes, de Françaises. Ses tableaux: autant de portraits (...) autant de singularités vertes ou violettes à perruques rousses, devant l'anonymat des spectateurs (Morand,Eau sous ponts, 1954, p. 175). b) Objet rare. Me voilà dans son atelier de Paris, au milieu de cet amas de choses, de ce monde d'objets très rares, très précieux, très chers, dans lesquels jurent et détonnent des singularités hétéroclites (Goncourt,Journal, 1874, p. 1027). c) Fait curieux, inhabituel. La résistance de Sibylle aux instructions du curé était une singularité qu'il fallait bien expliquer (Feuillet,Sibylle, 1863, p. 79).Un hamac était suspendu non loin d'elle; elle se souvint de cette singularité, que lorsqu'elle était sans soucis elle pouvait se balancer, mais que cela lui faisait mal au cœur quand elle avait de la peine (Montherl.,Songe, 1922, p. 184). ♦ [Avec adj.] Cette écharpe [du Saint Michel de Raphaël] a trois bouts, singularité piquante qui échappe d'abord à l'œil et dont le raisonnement seul se rend compte (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 31). ♦ [Avec déterm. précisant l'orig. du fait] Voilà huit jours que nous sommes sur le flanc, huit jours que nous sommes malades, avec des crises où l'on se tord sur soi-même et qui nous ont pris, − singularité de sympathie, − la même nuit, à l'un le foie, à l'autre l'estomac (Goncourt,Journal, 1867, p. 321). − Loc. Par une/par quelle singularité? Par un/par quel effet du hasard? Par une singularité que Sterne appellerait une prédestination, cet homme [l'usurier] se nommait Gobseck (Balzac,Gobseck, 1830, p. 385).Par quelle singularité la littérature la plus grave se trouve-t-elle le lot du peuple qui passe pour le plus léger et le plus frivole de la terre? (Delacroix,Journal, 1860, p. 273). d) Situation, caractère, comportement hors du commun; élément hors norme. Synon. exception.Ce sont des ressemblances, et non des différences et des singularités que le public vient chercher au théâtre. L'effort présent des créateurs, d'accord avec le souhait du public, est de dépasser l'individuel et de retrouver l'humain (Arts et litt., 1936, p. 30-2). − [Avec déterm. précisant le domaine concerné] Ne me suis-je pas condamné à l'analyse de l'exception, et, si l'on veut, à la nosographie, lorsque j'ai entrepris la recherche des singularités psychologiques éparses dans l'œuvre de nos écrivains les plus modernes (Bourget,Essais psychol., 1883, p. 98).Savant dans l'art de bien dire, − il [Anatole France] a collectionné les singularités et les tours du langage, − c'est un connaisseur et un esprit orné (Massis,Jugements, 1923, p. 151). 2. Spécialement a) MATH. Point singulier. Un autre point de vue relatif à l'étude des fonctions de variable complexe est dû à P. Painlevé. Les fonctions se ressemblent dans les régions de régularité; elles diffèrent et se caractérisent, comme les êtres vivants, par leurs singularités (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 54). b) ASTRON. Singularité de l'espace-temps. ,,Point de l'espace-temps où la courbure de la géométrie locale est infinie. En un tel point, toute force devient infinie, et les lois classiques de la physique perdent leur validité`` (Astron. 1980). c) PHYS. Objet individualisé (v. ce mot II A). Muni de ces idées générales, j'avais admis le postulat suivant auquel j'avais donné le nom de principe de la double solution: « À toute solution régulière (...) de l'équation des ondes de la Mécanique ondulatoire, doit correspondre une solution à singularité (...) ayant la même phase (...), mais avec une amplitude f comportant une singularité ponctuelle, en général mobile ». L'onde u, véritable des-cription physique du corpuscule, représente bien une propagation d'ondes, mais complétée par le tube d'univers qui représente le mouvement de la singularité (corpuscule) au cours du temps (L. de Broglie,Bases interprét. mécan. ondul., 1963, p. 39). d) MÉTÉOR. Période de l'année marquée par des variations particulières de certains éléments météorologiques (d'apr. Hydrol. 1978). En Europe, les principales singularités sont: la dépression de Noël [période de réchauffement et de pluies], les saints de glace [refroidissement en mai], l'été de la Saint-Martin [temps calme et ensoleillé en novembre]. Les singularités résultent de variations périodiques de la vitesse du courant zonal [vents d'ouest tempérés], mais on ignore les causes profondes de ces variations (GDEL). Prononc. et Orth.: [sε
̃gylaʀite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xiies. singulariteit « manière extraordinaire d'agir, de penser, de parler » (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p. 116); 1536 au plur. (R. de Collerye, Epistre, XX ds
Œuvres, éd. Ch. d'Héricault, p. 54: les singularitez Dudict Sainct Père); 2. ca 1200 singulariteit « caractère rare et exceptionnel de ce, ou de celui, qui se distingue » (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 216: singulariteit d'abstinence); ca 1393 singularité (d'une personne) (Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 22); 3. a) 1511 « action, fait singulier » (J. Lemaire de Belges, Les Illustrations de Gaule et Singularitez de Troye); b) 1690 « objet singulier, curieux » (Fur.: le cabinet de ce curieux est rempli de plusieurs singularitez); c) 1964 météor. (Lar. encyclop.). B. 1411-32 ling. « caractère du singulier » (Règles de la seconde rhétorique ds E. Langlois, Rec. d'arts de seconde rhét., p. 58: en singularité ou pluralité), attest. isolée; à nouv. 1875 (Lar. 19e). Empr. au b. lat.singularitas « fait d'être unique »; gramm. « nombre singulier; unité », lat. chrét. « unité (de la divinité); singularité, caractère singulier, exemplaire (d'une vertu) »; dér. de singularis (singulier*). Fréq. abs. littér.: 498. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 677, b) 650; xxes.: a) 346, b) 982. |