| * Dans l'article "SIMILAIRE,, adj. et subst." SIMILAIRE, adj. et subst. I. − Adjectif A. − [Détermine un subst. sing. ou plur.] Qui est plus ou moins de même nature qu'une/que d'autre(s) entité(s); qui peut, sur certains points, être assimilé à une/à d'autre(s) entité(s). Synon. comparable, ressemblant. 1. [Avec compl. subst. introd. par à] Une nouvelle plante, d'un modèle similaire à celui des caladiums (Huysmans,À rebours, 1884, p. 120).Cette succession: phase latente, phase logarithmique, phase stationnaire, est tellement similaire au cycle d'évolution viral qu'il suffit, pour se convaincre de leur identité, de comparer la courbe de croissance d'un E coli à l'évolution, en fonction du temps, du « rendement » en virus d'une drosophile (P. Morand,Confins vie, 1955, p. 160). ♦ Rare. [En parlant d'une pers.] La femme attire, et elle [George Sand] repousse, et, comme je suis très homme, si elle me fait cet effet-là, elle doit le produire sur les hommes qui me sont similaires (Balzac,Lettres Étr., t. 1, 1838, p. 464). 2. [Sans compl.] Sont également prohibées la fabrication et l'importation en Allemagne des chars blindés, tanks ou de tout autre engin similaire pouvant servir à des buts de guerre (Traité de Versailles, 1919ds Doc. hist. contemp., p. 293).Un comité anglais examina ses expériences [de A. Backman] et publia un rapport favorable à l'authenticité des phénomènes. Des expériences similaires entreprises par la Société américaine de Recherches psychiques donnèrent une fois 249 réussites sur 450 essais (Amadou,Parapsychol., 1954, p. 108).Quelque chose, rien de similaire. Ils ont quelque chose d'analogue et de similaire dans la manière dont ils remplissent les missions que le hasard leur a départies (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 192). ♦ [Rarement antéposé] Ce ne devait pas être lui, précisément, ce crucifix de ma première cellule à Mons, à qui j'eus affaire, mais un similaire crucifix (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, Prisons, 1893, p. 396). − PATHOL. Adénopathie similaire (de Parrot). ,,Adénopathie caséeuse accompagnant un ulcère tuberculeux de primo-infection`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Découverte du chancre d'inoculation pulmonaire et de l'adénopathie médiastine similaire (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 91). B. − [Détermine un subst. plur.] Qui sont plus ou moins de même nature l'un/les uns par rapport à l'autre/aux autres; qui peuvent, sur certains points, être assimilés l'un/les uns à l'autre/aux autres. Les actes de l'attention, étant éminemment simples, sont essentiellement similaires (Cousin,Hist. philos. mod., t. 3, 1847, p. 125).On désigne les deux chromosomes similaires par la lettre X, le chromosome propre au mâle par Y (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét., 1936, p. 36).[Suivi de entre eux] La série végétale, où les organes sont aussi plus simples et plus similaires entre eux (Renouvier,Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. 100).[Rarement antéposé] Aussi bien la vie avec l'autre peut-elle être notre commun sommeil, notre similaire abolition dans le « on » anonyme (Ricœur,Philos. volonté, 1949, p. 55). ♦ Plus rare. [En parlant de pers.] Cette organisation unitaire pour l'ensemble d'un même pays n'exclut d'ailleurs aucunement la formation d'organes secondaires, comprenant les travailleurs similaires d'une même région ou d'une même localité (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. XXVIII).Les époux Pugelin, éditeurs de musique du quartier, suivis de plusieurs filles similaires (Martin du G.,Devenir, 1909, p. 87). − Spéc., vx ou vieilli ♦ ANAT. Parties similaires. Parties qui composent un organe, différentes dans le même organe, mais semblables à d'autres des organes analogues (d'apr. Littré-Robin 1865). ♦ MATHÉMATIQUES ARITHM. Nombres similaires. ,,Nombres qui sont proportionnels entre eux`` (Bouillet 1859). GÉOM. Lignes, surfaces similaires. Lignes, surfaces ,,qui sont proportionnelles entre elles`` (Bouillet 1859). ♦ OPT. Rayons similaires. ,,Rayons lumineux également réfrangibles`` (Chesn. t. 2 1858). II. − Substantif A. − [P. ell. du déterminé, présent dans le cont.] Toute une série de couleurs complémentaires et similaires, dont les composés s'obtiennent mathématiquement les uns des autres. (...) il n'y avait qu'à prendre la dominante d'un tableau, à en établir la complémentaire ou la similaire (Zola,L'Œuvre, 1886, p. 270).Il n'est pas facile de trouver sur le marché de bons ciments à maçonner ou similaires de la classe 100-160 (Cléret de Langavant,Ciments et bétons, 1953, p. 153). B. − Subst. masc. plur. 1. Vieilli. Produits de nature ou de type très apparentés à ceux dont il est question, mais d'une autre origine. Je dis que le bonnet de coton doit être absolument national, que les fils qui le composent doivent sortir des broches nationales (...). Mais si l'on demandait au dehors quelques similaires, ne fût-ce que pour fournir des échantillons de ce que peut exécuter en ce genre l'industrie étrangère (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 237). 2. Entité plus ou moins de même nature qu'une ou plusieurs autres. Une pente naturelle à l'esprit humain, qui fait souvent une débauchée de la fille d'une dévote, une dévote de la fille d'une femme légère, la loi des Contraires, qui sans doute est la résultante de la loi des Similaires (Balzac,Cabinet ant., 1839, p. 53).Les similaires sont nombreux et varient de formes (Boucher de Perthes,Antiq. celt., t. 1, 1847, p. 489). ♦ [Avec compl. introd. par à/de] Des lycopodiacées élevées aux proportions des arbres les plus gigantesques, toutes formes (...) dont les similaires ne se rencontrent plus dans les zones tempérées (Ad. Brongniart, Graines foss., 1876, p. 5).Au contraire, s'il fallait à toute force chercher des similaires à ces Originaux, ce serait aux siècles de Tradition (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 271). Rem. Le mot apparaît beaucoup plus fréq. dans les textes techn. que dans les textes littéraires. REM. Similairement, adv.De manière similaire. Que nous puissions nous donner, entre gens similairement éreintés, des poignées de mains d'égaux à égaux (Goncourt,Journal, 1891, p. 113).[Comme adv. de phrase] On insiste peu, la plupart du temps, sur la distinction entre le nombre pris adjectivement (trois fantassins) et le nombre pris substantivement (trois de l'infanterie). Assez similairement, la logique sépare ce qu'elle appelle puissance et nombre (cardinal) (Gds cour. pensée math., 1948, p. 359). Prononc. et Orth.: [similε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1515 anat. « qui est de même nature » (Jean Falcon et A. Romeri, Notables sur le Guidon, f o40 ds Sigurs, p. 373: membre proprement dict consemblable, ou similaire, organique ou instrumental); 1555 parties similaires (Belon, Nat. des oyseaux, 36 ds Hug.); 2. 1611 « semblable à autre chose » (Cotgr.). Dér. sav. du lat. similis « semblable »; suff. -aire*. Fréq. abs. littér.: 89. DÉR. Similarité, subst. fém.a) Au sing. Fait d'être similaire.
α) [Suivi de entre + subst. et + subst.] La similarité entre cette lande de bruyère et la figure et le génie de Hardy (Du Bos,Journal,1925,p. 275).
β
[Suivi de de + subst. plur. désignant les entités comparées] L'échange, qui d'abord par la similarité des produits n'était qu'une comparaison sans réalité (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 68).La similarité, la « comparabilité » de deux organismes n'est pas nécessairement fonction de leur degré de parenté (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét., 1936, p. 77).
γ) [Suivi de de + subst. sans art. ou d'un adj. évoquant le champ de ressemblance] Il y avait là entre nous une similarité de situation qui nous rapprochait (Du Bos,Journal,1925,p. 348).Les recherches sur les pigments ont permis de démontrer la similarité pigmentaire des algues vertes et des plantes supérieures (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 784).b) Au sing. ou au plur. Point de ressemblance. Valéry avait appelé l'attention sur le problème, dans chaque art, de la résistance de la matière et de l'intérêt que pourrait présenter une confrontation et des divergences, et peut-être aussi des similarités, de l'expérience des écrivains, des peintres et des musiciens (Du Bos,Journal,1925,p. 322).− [similaʀite]. − 1reattest. 1762 (Ch. Bonnet, Considérations sur les corps organiques, p. 26); dér. sav. de similaire, suff. -ité (v. -té). |