| SIGNET, subst. masc. A. − 1. Ensemble de petits rubans qu'on insère entre les pages d'un missel ou d'un bréviaire afin d'en marquer certains endroits. L'homme (...) aperçut (...) son chapeau tombé à terre, et son bréviaire, dont il vit les images et les signets éparpillés sur le sol (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 274). 2. Ruban fixé à une extrémité en haut du dos d'un livre relié et servant à marquer une page du livre. Les signets, petits rubans fixés sur la tranchefile de tête, surtout employés pour les missels, doivent être mentionnés à cause de l'apport considérable de la librairie religieuse à la reliure industrielle (Civilis. écr., 1939, p. 12-3).Madame Polliat se lève (...) demande à Pierre de l'aider à descendre sa valise de paille, et il confie son guide bleu à Agnès qui met son doigt entre les pages en le fermant (...) tandis que les deux signets, les deux minces rubans bleus inutilisés pendent (Butor, Modif., 1957, p. 114). − P. anal. Bande de papier, de carton, de cuir, etc. servant au même usage. MlleBernardine s'assied dans un fauteuil bas, prend sur sa petite table un livre préparé, et l'ouvre à une page qu'un signet de papier indique d'avance (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 41).Cette invitation que j'ai redécouverte dans un livre où elle servait de signet (Green, Journal,1942, p. 224). − P. métaph. ou au fig. Il faudrait pouvoir arrêter les minutes ineffables! On les prolonge, mais ce n'est plus la même chose! Jamais plus je ne retrouverai ce moment unique, bête et charmant de ton existence qui est un signet si étonnamment précis parmi les feuilles éparses des années (H. Bataille, Maman Colibri, 1904, III, 4, p. 21). B. − HIST. Sceau utilisé pour clore les lettres. Signet royal fermant une lettre close que le souverain adresse à un particulier (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 393). Prononc. et Orth.: [siɳ
ε]. Fér. 1768, Fér. Crit. t. 3 1788, Littré, DG, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1968 [sinε], seul ou avec [siɳ
ε]. ,,Les livres maintiennent encore signet non mouillé`` (Mart. Comment prononc. 1913, p. 282). ,,Une élégance et une preuve de culture`` (Dupré 1972). ,,Plus couramment aujourd'hui [ɳ]`` (Fouché Prononc. 1959, p. 342). Martinet-Walter 1973 [ɳ], [nj] (8, 9). Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1835, 1878 ,,le g ne se prononce pas``. Étymol. et Hist. 1. Ca 1280 sinet « petit sceau dont on signe les affaires courantes » (doc. ds Gdf., s.v. segnet); 2. a) 1348 signet « poinçon des drapiers » (doc. de Tournai, ibid.); b) 1377 signets plur. « réunion de petits rubans placés entre les feuillets d'un bréviaire ou d'un missel pour marquer les endroits qu'on veut retrouver aisément » (doc. ds Gay); c) 1718 signet « ruban fixé par un bout à la tranchefile du haut d'un livre, et servant à marquer un endroit du volume » (Ac.). Dimin. de signe*; suff. -et*. Fréq. abs. littér.: 46. Bbg. Quem. DDL t. 20. |