| SIGISBÉE, subst. masc. Vx ou p. plaisant. Homme qui entoure une femme de soins assidus. Synon. cavalier servant (v. cavalier1), chevalier servant (v. chevalier1, mod.; plus usuel).Vous avez la chance − comme elle est un peu mûre − qu'elle soit d'une pudicité absolue. Sans cela elle vous aurait certainement pris comme sigisbée, comme on disait dans ma jeunesse, une espèce de cavalier servant (Proust, Sodome, 1922, p. 724).Prononc. et Orth.: [siʒisbe]. Barbeau-Rodhe 1930 [-sb-], [-zb-]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol et Hist. 1736 (Marquis d'Argens, Lettres juives, éd. 1738, t. 1, 298 ds Quem. DDL t. 7: toutes les Dames [en Italie] ont leurs Sigisbées. C'est ainsi qu'on appelle l'Ami de Cœur du Mari, qui se donne dans le Public pour Soupirant de la Femme). Empr. à l'ital.cicisbeo « chevalier servant » (dep. 1726, Salvini), d'abord « damoiseau » (av. 1601, Caporali ds Batt.), prob. dér. d'une racine onomat. exprimant le bavardage (cf. vénit. cicì « babillage, caquetage ») à l'aide d'un suff. tiré de prénoms tels que Matteo, Taddeo, etc. Voir Migl. Nome propr., p. 276; Hope, p. 365; DEI. Cf. FEW t. 22, p. 170a. Fréq. abs. littér.: 12. DÉR. Sigisbéisme, subst. masc.,littér. État de sigisbée; coutume d'avoir des sigisbées. La plupart des liaisons de société, la camaraderie, etc., tout cela est à l'amitié ce que le sigisbéisme est à l'amour (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 45).La galanterie des femmes est le moindre inconvénient du sigisbéisme (Bonstetten, Homme Midi, 1824, p. 114).− [si ʒisbeism̭]. − 1reattest. 1794 (Chamfort, op. cit., p. 14); de sigisbée, suff. -isme*. BBG. − Quem. DDL t. 34, s.v. sigisbéisme. |