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SIBYLLIN, -INE, adj.
A. − ANTIQ. De sibylle. Antre sibyllin; vers sibyllins. Les prédictions sibyllines (Littré).
Livres sibyllins. Livres d'oracles vendus à Tarquin par la sibylle de Cumes, que le Sénat consultait au Capitole dans les cas importants (d'apr. Tondr. 1982).
Oracles sibyllins. ,,Compilation hellénistique de traditions d'origine juive, à tendance apologétique, avec interpolations chrétiennes`` (Léon 1975). Les Sibylles passaient pour avoir prophétisé la venue de Jésus-Christ (...) Origéne, Clément d'Alexandrie faisaient grand usage des oracles sibyllins (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 237).
B. − Au fig. Dont le sens est obscur, mystérieux, symbolique comme celui des oracles. Synon. abscons, cabalistique, énigmatique, ésotérique, hermétique, impénétrable, indéchiffrable.Style, terme, texte sibyllin; paroles sibyllines. Mais la littérature sibylline, celle qu'il [Barrès] appelait la littérature de rébus et de fumée de cigarette ne lui répugnait pas moins (J. Tharaud, Chez Barrès, 1928, p. 114).Il avait le goût des déclarations sibyllines qui impressionnaient ses élèves ardents ou inquiets (...) « Je ne crois ni à ce que je touche, ni à ce que je vois, je ne crois qu'à ce que je ne vois pas et uniquement à ce que je suis » (Arts et litt., 1936, p. 18-8).
Rare. [En parlant d'une pers.] Qui est difficile à comprendre. Les femmes absentes, sauf (...) les aboyeuses sibyllines et sibilantes, les « camarades » qui vendaient des brochures sur le malthusianisme et les revendications des filles-mères (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 67).
Prononc. et Orth.: [sibilε ̃], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1355 livre sibillin (Bersuire, Tit.-Liv., B. N. 20312ter, f o2 ds Gdf. Compl.); b) 1836 p. ext. (Quinet, All. et Ital., p. 111: nouveautés prophétiques et sibyllines). Empr. au lat.sibyllinus de même sens (dér. de Sibylla, v. sibylle); le recueil des livres sibyllins était déposé à Rome, depuis Tarquin l'Ancien, au Capitole, sous la garde d'un collège de prêtres (d'abord duumviri, puis decemviri, puis quindecemviri). Fréq. abs. littér.: 76.