| SERRURERIE, subst. fém. A. − Métier et commerce du serrurier. 1. Usuel. Fabrication, vente, réparation et pose des serrures, charnières, verrous et autres fermetures; confection des clefs. Serrurerie de précision. Dans l'atelier de serrurerie, un tintamarre de marteaux battant en cadence faisait une grosse sonnerie argentine (Zola, Assommoir, 1877, p. 415).La porte fermait à secret: un chef-d'œuvre de serrurerie dont, un instant, il s'efforça en vain de débrouiller le mystère (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 191). 2. TECHNOL. Travail du fer; fabrication d'ouvrages en fer forgé. ♦ Serrurerie (d'art). Fabrication d'ouvrages en fer généralement ouvragé concernant la clôture des habitations et des meubles notamment les serrures ainsi que divers objets (grilles, balcons, rampes). Synon. ferronnerie (d'art).C'est au cours du Moyen Âge que l'art du serrurier atteignit son apogée. La serrurerie subit une première éclipse à la Renaissance (Fillon, Serrurier, 1942, p. 24). ♦ En serrurerie.En fer forgé, selon l'art de la serrurerie. Cette enseigne, projetée hors de la façade par une sorte de potence en serrurerie (...) consistait en une plaque de tôle rouillée grinçant à tous les vents sur sa tringle (Gautier, Fracasse, 1863, p. 55). ♦ Serrurerie de bâtiment. (vieilli). ,,Fabrication des serrures, verroux, gonds, charnières, espagnolettes, sonnettes, grilles, rampes, tringles, boulons, équerres`` (Chesn. t. 2 1858). ♦ Serrurerie de bâtiment. (mod.). Fabrication et installation de charpentes et planchers de fer (grosse serrurerie); fabrication par assemblage de profils en acier ou autres métaux des garde-corps, passerelles, volées d'escaliers, châssis, portes et serrures ainsi que leur mise en place. La serrurerie de bâtiment proprement dite restera toujours enfermée dans des limites assez étroites qui ont pour cause l'insuffisance de longueur des barres provenant de la fabrication du fer (Fillon, Serrurier, 1942, p. 5). ♦ Grosse serrurerie. Le XIXesiècle vit donc apparaître ce qu'on est convenu d'appeler la grosse serrurerie, et c'est à cette industrie, dont le cercle s'élargit chaque jour, que nous devons les charpentes et les planchers de fer, les ponts de fer (Jossier1881). ♦ Serrurerie de charronnage. ,,Fabrication et pose des diverses ferrures employées dans la construction des voitures`` (Lar. encyclop.). B. − P. méton. Ouvrage, article de serrurerie. Chiquita fixa la cordelette après la serrurerie du balcon par un nœud qui ne pouvait glisser (Gautier, Fracasse, 1863, p. 389). − Au plur. Objets de fer forgé à caractère artistique. Sur le faîte [du phare], autour du foyer, de délicates serrureries ouvragées portaient de gros chandeliers de fer où l'on plantait des tronçons de câble noyés de résine, mèches brûlant opiniâtrement et qu'aucun vent n'éteignait (Hugo, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 107). − Au sing. à valeur coll. Cathédrale de la fin du XVesiècle, ornée, lourde, intérieur plus pur, magnifique serrurerie dans le chœur (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 186). Prononc. et Orth.: [seʀyrri], [sε-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1260 mestier de serreurie (Etienne Boileau, Livre des Metiers, XVIII, éd. G.-B. Depping, p. 52); 1393 serrurerie (Bibliothèque des Chartes, 1874, XXXV, p. 499 ds Littré Suppl.); 2. 1304
œuvres de serurie (Trav. aux chât. des Comt. d'Art., A.N. KK 393, f o25 ds Gdf. Compl.). Dér. de serrure*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 32. |