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SERMENT, subst. masc.
A. − Promesse solennelle prononcée en attestant un être ou un objet sacré. Faire, prêter serment devant Dieu, sur l'autel, la croix. Cette clause fut ratifiée par un serment solennel, sur les reliques de trois saints vénérés, Hilaire, Martin et Polyeucte (Thierry, Récits mérov., t. 1, 1840, p. 344).Il refusa stoïquement de jurer sur la Bible mais son entrée à la Chambre des Lords paraissait si désirable que les Pairs autorisèrent exceptionnellement ce grand Israélite à prêter serment sur l'Ancien Testament (Morand, Londres, 1933, p. 267).
B. −
1. Affirmation solennelle (personnelle ou réciproque) prononcée en public. Serment contraire à l'honneur; serment exigé, inviolable, juré, prononcé, prêté, éternel; serment d'obéissance, de fidélité, à la constitution; sous la foi du serment; formule du serment; affirmer, attacher, s'engager, se lier par serment; manquer à, trahir, violer un serment. [Le connétable] continuait à battre de la monnaie d'or et d'argent, tandis qu'il n'était permis à un vassal que de frapper de la monnaie de cuivre; ses officiers de justice ne reconnaissaient pas la juridiction du parlement de Paris; il allait même jusqu'à recevoir un serment absolu de ses vassaux, sans réserve de la suzeraineté du roi (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 17).
Loc. verb. Faire le serment de + inf. S'engager solennellement à faire quelque chose. Je pleurai de contentement et intérieurement je fis le serment d'apprendre la langue grecque (Delécluze, Journal, 1825, p. 208).
Prestation* de serment Prêter serment. V. prêter D.
DR. FÉOD. Serment d'allégeance. V. allégeance A 1.Serment de fidélité. Acte par lequel à l'issue de l'hommage, le vassal jurait sur les Évangiles fidélité et assistance à son suzerain. P. anal. Quoiqu'il eût prêté serment de fidélité, il corrompit son armée, se déclara pour la Fronde, et marcha sur Paris (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 247).
Serment civique. V. civique A syntagmes.
Serment constitutionnel. V. constitutionnel B 5 ex. de France.
Serment politique. Promesse solennelle de fidélité à un gouvernement. Parmi les fonctionnaires publics, les uns ne prêtent qu'un serment politique (...). Par le serment politique le fonctionnaire public jure fidélité au gouvernement et obéissance aux lois (Blanche1857).
Serment (professionnel). ,,Serment exigé des magistrats, des auxiliaires de la justice et de certains fonctionnaires (...) de bien et fidèlement remplir les fonctions qui leur sont confiées`` (Réau-Rond. 1951). Quelles sont les obligations que contractent ceux qui prêtent le serment exigé des fonctionnaires publics et des électeurs? (Lamennaisds L'Avenir, 1831, p. 298).
Serment d'Hippocrate. Texte qui définit les règles de l'éthique médicale et obligatoirement prononcé lors des soutenances de thèses de médecine depuis 1707. (Dict. xxes.). . Serment médical. Promesse solennelle par laquelle tout médecin, au moment d'être admis à exercer la médecine, s'engage à observer les devoirs de sa profession, tels qu'ils sont définis au Code de déontologie (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1973).
HISTOIRE
Serment de Strasbourg. [P. réf. aux serments prononcés dans cette ville entre Louis le Germanique, Charles le Chauve et l'empereur Lothaire] Texte identifié comme étant le plus ancien en langue romane. S'il eût été là, Nicole, après un grand coup de chapeau donné à nos classiques de la décadence (...) aurait exigé que l'on s'en référât, mais uniquement, au serment de Strasbourg et à la cantilène de sainte Eulalie (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 494).
[En 1789] Serment du Jeu de Paume. Le 20 juin, par le serment du jeu de Paume, six cents députés jurent de ne pas se séparer avant d'avoir « établi la constitution du royaume » (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 32).
2. DR. Attestation solennelle de la vérité d'un fait (en vue de constituer une preuve juridique) ou de la sincérité d'une promesse. Une déposition sous la foi du serment, disant que la meurtrière était folle au moment où elle a commis le crime (Camus, Requiem, 1956, 1repart., 3etabl., p. 848):
Cet article reprend avec quelques légères modifications les stipulations de la loi du 23 mars 1914 (...) prévoyant la punition de toute personne déclarée coupable d'avoir refusé de témoigner ou de prêter serment, ou coupable de faux témoignagne ou de subornation de témoin devant une commission parlementaire d'enquête. Lidderdale, Parlement fr., 1954, p. 183.
Déférer le serment à qqn. V. déférer1A.
Serment décisoire. V. décisoire A.
Faux serment. Serment qui est contraire à la vérité d'un fait et répréhensible. P. ext. La femme qui dit à un homme qu'elle l'aime, et qui refuse de lui écrire, se réserve les moyens de l'abandonner et de le trahir plus tard: c'est plus qu'un parjure, c'est un faux serment (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 38).
Serment de crédibilité, de crédulité. ,,Serment déféré aux veuve et héritier du débiteur ou au tuteur de ces derniers (...) en vue de déclarer si, à leur connaissance, la chose est encore due`` (Cap. 1936).
Serment judiciaire. ,,Serment prêté devant le juge et qui peut être soit décisoire, soit supplétoire`` (Cap. 1936). Le serment judiciaire est de deux espèces: 1 Celui qu'une partie défère à l'autre pour en faire dépendre le jugement de la cause: il est appelé décisoire; 2 Celui qui est déféré d'office par le juge à l'une ou à l'autre des parties (Code civil, 1804, art. 1357, p. 246).
Serment extra judiciaire. ,,Serment prêté en exécution de la convention par laquelle une des parties offre à l'autre de renouer à ses prétentions`` (Cap. 1936).
Serment supplétoire* ou serment supplétif.
Serment des jurés. Serment par lequel les jurés jurent et promettent de juger scrupuleusement l'accusé sans trahir ses intérêts ni ceux de la société qui l'accuse (d'apr. Nouv. rép. de dr., Paris, Dalloz, 1965).
Serment in litem (vx); serment en plaids. ,,Serment supplétoire déféré par le juge au demandeur dans un procès, pour fixer le montant de la demande`` (Cap. 1936).
C. − P. ext. Engagement ferme; promesse formelle. Serment d'amitié, d'amour; serment mutuel et réciproque. Comme dans les amitiés puériles, nous avions fait le serment de tout nous dire (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 22).Je fais le serment de ne plus rien te dire de ma famille. Non, non, dégageons-nous, épurons-nous, élevons-nous dans l'essentiel (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 24).
En partic.
Promesse d'amour. Les premiers serments. Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire, Près de l'époux perfide et qui fut son amant, Semblait lui réclamer un suprême sourire Où brillât la douceur de son premier serment (Baudel., Fl. du Mal, 1857, p. 30).[Les amants] échangent des serments éternels (P. Lalo, Mus., 1899, p. 157).
P. antiphr. Serment d'ivrogne, de joueur. Promesse sans valeur. Serments d'amour, serments d'ivrognes (Barrès, Cahiers, t. 5, 1907, p. 278).
D. − Vx. Juron, imprécation. Il fait des serments exécrables, quand il est en colère (Ac.1835, 1878).
REM.
Sermenté, -ée, adj.,vx. Qui a prêté le serment requis pour l'exercice d'une charge ou d'une fonction (d'apr. Ac. 1798-1878). Synon. assermenté.L'Assemblée nationale (...) considérant que les troubles excités dans le royaume par les ecclésiastiques non sermentés exigent qu'elle s'occupe sans délai des moyens de les réprimer, décrète qu'il y a urgence (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 472).
Prononc. et Orth.: [sε ʀmɑ ̃]. Homon. serrement. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 842 sagrament « affirmation ou promesse faite en prenant à témoin Dieu, un être ou un objet sacré » (Serments de Strasbourg ds Henry Chrestomathie, p. 1); ca 1160 sairement (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 3494); 2. 1377 villain serement « jurement blasphématoire » (Gace de La Buigne, Roman des deduis, 2438 ds T.-L.). Du lat. sacramentum, v. sacrement. Fréq. abs. littér.: 1 969. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 898, b) 2 992; xxes.: a) 1 752, b) 1 535. Bbg. Bonfante (G.). Giuramento in latino e nelle lingue romanze. In: [Mél. Meier (H.)]. Bonn, 1980, p. 77. − Quem. DDL t. 11 (s.v. serment civique; serment national; serment patriotique).