| SEMAINIER, -IÈRE, adj. et subst. masc. I. − Adjectif A. − [En parlant d'une pers.] Qui, pendant une semaine, assure un service particulier dans un collège, une communauté religieuse. Synon. hebdomadier.Les enfants mangeaient et se taisaient sous le guet de la mère semainière qui, de temps en temps, si une mouche s'avisait de voler et de bourdonner contre la règle, ouvrait et fermait bruyamment un livre de bois (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 590). B. − [En parlant d'une chose] Qui concerne une durée d'une semaine. Des mères de famille, de jeunes filles qui commençaient la vie par l'adversité, apportaient le fruit semainier du labeur, pour s'éjouir à quelque danse de la patrie (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 251). II. − Subst. masc. A. − [À propos d'une pers.] Artiste chargé pendant une semaine de veiller au bon fonctionnement du spectacle de la Comédie-Française. Talma, qui commençait sa carrière au Théâtre-Français (...) donnait des billets au général [Bonaparte], quand il pouvait en obtenir des semainiers (Stendhal, Napoléon, t. 2, 1842, pp. 92-93). B. − [À propos d'un objet] 1. État des salaires dus aux ouvriers pour une semaine de travail. (Dict. xxes.). 2. Calendrier ou agenda où chaque jour de la semaine a sa marque particulière. Un semainier indiquait le quantième du mois (Theurietds Lar. Lang. fr.) − P. méton. Programme de nourriture pour sept jours. La cuisinière nous régalait (...) d'un bœuf aux légumes (...) auquel s'ajoutaient de bons plats dont la suite composait un semainier presque invariable (Montesquiou, Mém., t. 1, 1921, p. 309). 3. Coffret contenant un manche de rasoir et sept lames interchangeables. Il se rappelait mieux le grand-père Couturier, l'économiste, (...) dont Antoine n'avait jamais oublié l'aimable figure, les cravates de mousseline blanche ni le semainier de rasoirs à manches de nacre dans leur étui de galuchat (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 755).Dans la poche, le semainier, trousse à rasoirs, de sept lames, la savonnette et le blaireau (La Varende, Gentilsh., 1948, p. 299). − P. anal. Je retrouvais celui qui, ne sachant emplir lui-même ses stylos, portait sur lui tout un « semainier » qu'il allait, une fois par semaine, regarnir chez Smith (Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1174). 4. Petit meuble à sept tiroirs. Continuons, fit-il courageusement, en s'approchant du semainier, un joli meuble blond aux sept tiroirs, un pour chaque jour (La Varende, Roi d'Écosse, 1941, p. 125).Près de la fenêtre, un semainier offrait à la lumière son bois poli qui prenait par endroits des tons d'écaille (Green, Malfaiteur, 1955, p. 225). 5. Bracelet composé de sept anneaux. En appos. Bracelet semainier. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [səmεnje], [me-], fém. [-jε:ʀ]. Qq. sujets ds Martinet-Walter 1973 disent mon semainier [mɔ
̃smε-], [-sme-]. Ac. dep. 1694: semainier. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 « qui est de semaine (dans une communauté religieuse) » (Règle cist., 424 ds T.-L.: li priestres semaniers); 1263 subst. (Constit. de la Maison-Dieu de Troyes, XXVIII, A. Aube ds Gdf. Compl.); 2. subst. a) 1752 « grosse pièce de viande de boucherie qu'on garde pendant la première partie de la semaine pour le cas de visite imprévue et qu'on mange le jeudi soir » (Trév., qui précise que ce mot est empl. ,,populairement`` par ,,les petits Gentilhommes et les gros Laboureurs``; également ds Trév. 1771); b) 1798 (Ac.: Semainier, se dit aussi substantivement pour signifier Un pâté très garni qui peut servir toute la semaine [...] Il est fam.); 3. 1872 subst. « boîte à rasoir contenant sept lames et un manche mobile » (Littré Add.); 4. 1876 bracelet semainier (Journ. offic., 3 déc., p. 8084, 1recol. ds Littré Suppl.); 5. 1904 subst. comptab. (Nouv. Lar. ill.). Dér. de semaine*; suff. -ier*; au sens 1 cf. lat. médiév. septimanarius (ca 1125 ds Latham). |